Métros, bus et avions à l’arrêt : La Tunisie sans transport public !

crédit photo : © Abdelfettah BELAID
Quelques heures avant l’entrée en vigueur de la grève générale décrétée par la centrale syndicale dans le secteur public, c’est la confusion qui a régné à propos de l’arrêt total ou non des services de transport, notamment dans les aéroports.

Le gouvernement s’est calfeutré dans un mutisme inexplicable dans l’espoir d’une fumée blanche. La grève n’a pas été suspendue pour autant comme le souhaitait le gouvernement et a paralysé notamment le secteur du transport au grand dam des citoyens appelés à travailler sous un soleil de plomb. A leur courroux, s’ajoute ce sentiment de frustration et de consternation.

A la première lueur du jour, le communiqué émanant du ministère du Transport est venu confirmer  l’interruption du trafic sur toutes les lignes du métro à Tunis relevant de la Transtu et sa perturbation au niveau de toutes les structures de transport à l’échelle aussi bien nationale que régionale. Le trafic des lignes des bus relevant de la même société  a été lui aussi suspendu.

Contre toute attente, et suite à l’avis de grève générale, la compagnie Tunisair a pris de court tout le monde et reporté  tous les vols programmés pour jeudi 16 juin au  vendredi, samedi et dimanche 17, 18 et 19 juin 2022. On s’attendait à ce que les vols programmés ne soient pas annulés et que le gouvernement ait recours  à la réquisition d’agents pour assurer les vols. Une procédure possible dans la fonction et entreprises publiques. La compagnie nationale  a précisé dans un communiqué  que les passagers dont les vols ont été annulés peuvent être remboursés ou modifier la date de leurs réservations sans frais supplémentaires tout au long de la semaine.

Au niveau de l’aéroport Enfidha-Hammamet, plus d’une dizaine de vols en provenance de la Suisse, Tchèque, Pologne ont été annulés à cause de la grève.  La reprise est prévue  à partir d’aujourd’hui, vendredi 17 juin.

Il ne fallait pas plus pour que la compagnie nationale s’attire la foudre des voyageurs acculés à rester à Tunis en raison de cette grève. Sur un ton sarcastique, plusieurs internautes se sont attaqués à la compagnie nationale sur sa page officielle Facebook. Les récentes publications de Tunisair relatives à un «regain de santé» au niveau de la ponctualité de ses vols ont été repris par ces internautes. Un coup dur pour la compagnie nationale en matière de crédibilité notamment.

Pour sa part, le Quai d’Orsay a communiqué qu’en raison du risque d’annulation de vols ou d’escales, il est recommandé aux voyageurs de reporter leurs projets de déplacements vers, depuis ou à l’intérieur de la Tunisie.

Signalons toutefois que l’Ugtt avait appelé les agents de l’Oaca et ceux de la Tunisair à reprendre le travail à partir de 23h00 et non pas à minuit  en raison du grand nombre des vols aériens.  

Pas de perturbation au niveau des ports

Le Quai d’Orsay avait indiqué par la même occasion que cette grève pourrait aussi affecter le transport maritime. Toutefois, un communiqué publié par l’Office de la marine marchande et des ports le matin du jour de la grève a dissipé ces craintes. «La circulation des navires s’est poursuivie dans les ports maritimes commerciaux et n’a connu aucune perturbation en rapport avec le mouvement d’entrée et de sortie à l’exception de quelques cas où un retard partiel limité a été enregistré concernant le mouvement commercial à Sousse, Sfax et Gabès en raison de la suspension de certains services ayant trait aux opérations d’acconage et de manutention».  

Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour fournir les services essentiels et sécuriser l’activité commerciale, y compris la sécurisation de l’entrée et de la sortie du navire de croisière MSC Opera au port de La Goulette dans les délais. Il convient également de noter que le taux de participation à la grève  n’a pas dépassé le taux de 9%, ajoute le communiqué.

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