Contrepoint: Pour soi, moins pour  le pays…

Deux sujets distants l’un de l’autre, mais qui illustrent pareillement  comme on n’a pas tant le souci  du  pays. Le plus récent  d’abord, le plus  chaud , le plus  bruyant  : ce bras de fer entre la magistrature et le Chef de l’Etat… Les deux certifient partir d’une juste et noble intention. Kaïs Saïed, de s’attaquer aux lenteurs et autres «compromissions» de la justice. Les magistrats, de défendre leur indépendance et le principe absolu de la séparation des pouvoirs et de s’opposer à l’éviction illégale de 57 de leurs collègues.

Attitudes légitimes, entièrement justifiées ? A regarder de près, à dire vrai, non exemptes de reproches, aussi. Les magistrats font grève aujourd’hui et les tribunaux sont complètement à l’arrêt. Cela veut-il dire que la justice ne souffre pas de dossiers «troubles» ? Le Président, de son côté, ne cache pas, lui, que nombre de renvois s’appuient sur de simples rapports de police. Déduction possible dès lors : à la présidence comme chez les magistrats, les motifs diffèrent des

«nobles et justes intentions». La profession en grève rejoint peut-être les adversaires du juillet. Et Kaïs Saïed réagit probablement en conséquence. D’avant-âge «pour une nouvelle République, un choix, un projet, personnels, moins que pour le pays ; la chanson (le chant) est un sujet moins grave, mais il entraîne, prends-y garde, les mêmes implications. C’est, à la fois, un produit culturel et un produit de marché.

Avec l’explosion numérique, c’est surtout devenu le produit par excellence de la communication. Comprendre, essentiellement, la mesure du goût et de l’intelligence artistiques de tout un peuple, de toute une nation. Entre politique et musique, il y a distance, soit, les gens en charge de la musique ne font, toutefois, pas mieux.

Généralement, ils n’ont pas eu de base d’écoute et ne diffusent que sur audimat ou selon leur simple goût. Résultat : il y va de la culture et des arts (de toute autre chose, du reste) comme de la pratique politique, hélas, courante. C’est, pour soi, et moins, beaucoup moins pour le pays.

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