Depuis plus de 120 ans, de nombreuses versions du «Lac des Cygnes» se sont succédé offrant des spectacles majestueux un peu partout dans le monde. Chaque metteur en scène rivalisait avec ses prédécesseurs et offrait à chaque fois des versions tenues par des danseurs de différentes nationalités. 32 interprètes issus du Ballet national de Rhin ont été finement dirigés par Radhouane el Meddeb pendant 1h30. Un challenge de taille hautement relevé pour un artiste tunisien qui évolue à l’étranger, teintée par des inspirations et un savoir-faire distingué, différent, métissé.
Au fil des années, «Le lac des Cygnes» devenait de plus en plus accessible, à la portée du grand public. Le chef d’œuvre original de Tchaikovski se décarcassait de son classicisme d’antan et cette version de 2019 se laisse regarder en accordant une grande importance aux corps et à ses mouvements : un langage corporel qui se veut romantique et émotif à souhait soutenu par une théâtralité et une narration ficelée et captivante de bout en bout.
Cette version est un renouveau, une version contemporaine qui brise les conventions, les barrières du genre et offre une lecture nouvelle, ponctuée d’interrogations et de nouvelles approches : l’œuvre réesquisse l’univers de la danse classique, qui parvient toujours à raconter notre présent. Les points forts de cette version demeurent ses costumes, sa musique. Plus les versions se modernisent et davantage elles sont dépourvues de décors imposants, de hiérarchie entre les danseurs et d’une approche genre de moins en moins visible.
Cette clôture s’est déroulée sur les chapeaux de roues en présence du ministre des Affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine et un parterre d’artistes tunisiens, étrangers, de journalistes et de différents dirigeants d’organismes.
La thématique de cette 2e édition du «Carthage Dance» «Pas de danse sans dignité du corps» se veut universelle, engagée, contemporaine et épouse parfaitement ce spectacle de clôture.

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