On veut des noms et des visages

Editorial La Presse

Depuis que le Chef de l’Etat a annoncé des mesures exceptionnelles pour gouverner le pays, on savait qu’on allait danser sur un volcan dont l’éruption serait imminente.

C’est qu’après dix ans de calvaire et de descente aux enfers, le legs funeste hérité par Saïed, après le 25 juillet 2021, pèse lourd sur les frêles épaules d’un pays qui sombre sur tous les plans économique, social et politique. Dérive totale de tous les indicateurs qui ont viré au rouge depuis longtemps et qui ont creusé davantage le lit des disparités sociales. Le Covid-19 n’a fait que mettre en exergue la dislocation des institutions de l’État et leur incapacité à faire face à une pandémie qui sévit avec force dans les régions les plus défavorisées, emportant dans son sillage des milliers de vies humaines.  Pour remettre à flot le bateau Tunisie, le Chef de l’État a pris des mesures exceptionnelles qui ont été perçues comme des coups de semonce à l’adresse de tous les protagonistes politiques et les prédateurs financiers qui ont saigné à blanc le pays pendant cette décennie noire. On savait que de telles mesures seraient annonciatrices d’une phase de troubles, car la « pègre » politico-financière n’allait pas rester les bras croisés. Mais de là à envisager des projets d’assassinats en vue de mettre le feu aux poudres pour reprendre sa mainmise sur le pays, c’était sans compter la vigilance de nos services de renseignements et la collaboration et l’échange d’informations avec les pays frères et amis. Cela dit, les Tunisiens, hébétés, s’interrogent sur les raisons qui peuvent faire de Saïed et de ses proches collaborateurs des cibles potentielles.

La révélation, hier, par le ministère de l’Intérieur de « menaces sérieuses » à un stade avancé de projets d’atteinte à la sécurité du Président de la République et de son entourage, exige plus de transparence et de preuves. L’on s’attend à ce que le voile soit levé sur les desseins lugubres envisagés contre le Chef de l’État ou ses collaborateurs. On veut des noms, des visages et des faits, pour comprendre ce qui se trame contre notre pays.

Un commentaire

  1. Brahim

    25/06/2022 à 20:10

    Soyons réalistes et pragmatiques : il ne suffit pas d’annoncer ces menaces dangereuses mais les étayer avec des preuves tangibles et irréfutables. Vu le déroulement des évènements depuis près d’un an et le chaos politique et économique qui « mine et ronge le pays », il me paraît peu probable que notre président veuille laisser donner les éclaircissements que le peuple attend. Il faut s’attendre à des lendemains qui déchantent après le 25 juillet prochain et même après le référendum….

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