Sommet de l’OTAN à Madrid | Un revers pour Moscou ?

La Presse poursuit la couverture du sommet de l’Otan à Madrid, capitale espagnole, où de grands enjeux politiques, géopolitiques et énergétiques sont soulevés par les chefs d’Etat présents.

A l o r s q u ’A n k a r a a décidé de lever ses objections à l’adhésion d’Helsinki et de Stockholm à l’Alliance atlantique, après la levée d’un embargo suédois sur les exportations d’armes, cet élargissement à deux pays traditionnellement pacifistes constitue un événement géopolitique majeur lors de ce sommet.
E n e f f e t , l ’ O t a n va accueillir la Finlande et la Suède. Le président turc a accepté, mardi soir, de lever officiellement ses objections après un accord avec l e s E t a t s – U n i s , u n rebondissement considéré comme un revers pour la Russie, estiment les analystes géopolitiques. C’est surtout l’entrée de la Suède, qui devrait être effective d’ici 3-4 mois après ratification par les trente parlements des pays membres, « fournit » à la Russie une frontière de 1.400 kilomètres
À son arrivée au sommet de l’Otan, qui s’est ouvert à Madrid ce mercredi (29 juin 2022), le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a présenté dans les grandes lignes les décisions majeures qui vont être prises en vue de « transformer l’Alliance et de protéger les citoyens de ses pays membres ».
Il s’agira notamment d’un nouveau concept stratégique — des – tiné à « faire entrer l’Otan dans le monde de demain, un monde devenu plus dangereux et où la compétition s’intensifie » — d’adapter en profondeur la posture de dissuasion et de défense de l’Otan, d’apporter un soutien ferme à l’Ukraine sur le long terme, et de resserrer la coopération avec les partenaires. « Les dirigeants prendront également la décision, historique, d’inviter la Finlande et la Suède à rejoindre l’Otan », a déclaré Stoltenberg, ajoutant que cela a été rendu possible grâce à l’accord trilatéral conclu mardi entre la Türkiye, la Finlande et la Suède.

La réponse russe se fait attendre

Les dirigeants des pays de l’Otan se réunissent donc, en Espagne, pour débattre de grandes questions auxquelles l’Alliance est confrontée. C’est au bout de ce sommet, qui sera clôturé aujourd’hui jeudi, que seront définies les orientations stratégiques de l’Otan pour la prochaine décennie et au-delà, qui permettront à l’Alliance de continuer à s’adapter à ce qu’elle définit comme un monde en évolution et à préserver la sécurité de la population de ses pays membres, soit un milliard de personnes, dans un contexte hautement concurrentiel.
Sauf que les enjeux politiques et sécuritaires sont majeurs. Ce sommet constitue une réponse claire à la Russie et à la guerre qu’elle mène depuis plusieurs mois en Ukraine. La Russie représente une «menace directe» pour la sécurité des pays de l’Otan, a déclaré hier mercredi Jens Stol – tenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, qui va renforcer son flanc oriental en réponse à la guerre russe en Ukraine.
« Nous allons dire clairement, lors du sommet qui doit réviser la feuille de route de l’Alliance pour la première fois depuis 2010, que la Russie représente une menace directe pour notre sécurité », a-t-il dit.

Un nouveau concept stratégique

C’est aussi dans ce contexte de conflit et de tension inédit que les chefs d’État et de gouvernement de l’Otan ont approuvé, hier, un nouveau concept stratégique pour l’Alliance, définissant les priorités, les tâches essentielles et les approches de l’Alliance pour la prochaine décennie.
Le concept décrit l’environnement de sécurité auquel l’Alliance est confrontée, réaffirme ses valeurs et énonce l’objectif clé de l’Otan qui est d’assurer ce qu’elle appelle la défense collective. Il définit, en outre, les trois missions fondamentales de l’Otan que sont la dissuasion et la défense, la prévention et la gestion des crises et la sécurité coopérative.
Le document défi – nit la Russie comme la «menace la plus importante et la plus directe» pour la sécurité des Alliés, tout en abordant la Chine pour la première fois et les défis que Pékin pose à la sécurité, aux intérêts et aux valeurs des Alliés. Les documents indiquent également que le changement climatique est «un défi déterminant de notre temps».

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