LE CSS ETABLIT SON BUDGET: L’argent fait bien le bonheur 

La crise qui touche de plein fouet le CSS est forcément symptomatique d’un phénomène qui touche d’autres clubs, là où le football semble uniquement envisagé sous un prisme économique et financier. 


Le CSS semble donc plus que jamais enfoncé dans la crise. Sur le plan sportif tout d’abord, l’avenir s’annonce incertain après le départ annoncé de coach Nabil Kouki vers le CRB. Aussi, c’est surtout la profondeur de la fracture entre la direction du club et plusieurs joueurs en fin de contrat qui inquiète. Un fossé exacerbé dans le giron du club, une sorte de rupture qui n’est pas  propre aux Clubistes-Sfaxiens seulement, car c’est aussi le cas à l’Etoile Sportive du Sahel. Au CSS donc, pour expliquer les proportions prises par la crise, il est clair que le mécontentement n’est pas réduit à une conjoncture sportive. Non, ça renvoit à une réalité plus large. Et le fond du problème, c’est que le club phare de Sfax traverse des mutations, des transformations importantes et rapides. Du coup, cela déstabilise l’équipe fanion avec toutes ses composantes. Décryptage : qualifié pour la prochaine Coupe de la CAF et appelé à disputer les demies de la Coupe de Tunisie, le CSS doit forcément se donner les moyens humains et financiers. Or, la difficulté ici, c’est à la fois d’être en capacité de se développer, de s’adapter en permanence, particulièrement à une compétition sportive, la C3 ( une compétition économique féroce) ,  ainsi que d’être fidèle à une identité et à un passé, bien entendu (le CSS a toujours brillé sur la scène continentale, à l’exception de la saison dernière). Dans ce contexte, avant de se projeter et de se retrousser les manches, il va falloir désamorcer la crise, gérer les états d’âme  des joueurs, ainsi qu’instaurer à l’avenir une politique salariale équilibrée et cohérente .

C3 : la participation du CSS ne serait pas menacée

En football,  c’est bien connu, l’harmonie d’un groupe passe par une bonne politique salariale et l’intégration des joueurs dans leur « bonne fourchette ». Or, outre l’entraîneur Kouki, partant vers le CRB, Mohamed Ben Ali a opté pour l’EST, Houssem Dagdoug est libre de droit, Aymen Harzi est pisté par deux clubs libyens,  Walid Karoui n’est pas encore fixé, Ghaïth Maâroufi a mis le cap sur l’Irak, Chris Kouakou a mis les voiles depuis un bon moment déjà et Azmi Ghouma n’est pas près de retrouver Sfax. On y ajoute les départs actés de Husseïn Ali, Anas Chebli et Malick Rayah, et nous voilà en présence d’un effectif réduit à sa plus simple expression, sans oublier que le CSS doit débloquer un peu moins de 7 millions de dinars pour disputer la C3, lever l’interdiction de recruter, payer ses divers créanciers et amendes de l’exercice précédent. Là, en l’état, l’homme providentiel s’appelle toujours Moncef Sellami, président du comité provisoire et président du haut comité de soutien. Alors qu’il a versé un peu moins de deux millions de dinars pour les dépenses urgentes lors de la seconde partie de la saison écoulée, il maintient actuellement le cap après s’être récemment réuni avec Slaheddine Zahaf, Mohamed Aloulou, Mehdi Abdelmoula et Abdelaziz Makhloufi. Selon toute vraisemblance, la participation du CSS à la C3 ne serait pas menacée alors qu’un budget sera alloué aux paiements des dettes en vue de pouvoir de nouveau peser sur le marché des transferts.

Un stade conforme aux standards internationaux

On termine ce tour d’horizon clubiste sfaxien par quelques bonnes nouvelles. Outre Mohamed Dahmen, Chadi Hammami et Mohamed Nasraoui qui vont poursuivre avec le CSS, Firas Chawat, à son tour, honorera son engagement jusqu’au bout, soit jusqu’en juin 2023. Enfin, notons que le projet de construction d’un stade de football moderne et conforme aux standards internationaux a fait son chemin. Suite au feu vert de la tutelle, en attendant celui des autorités, un entrepreneur chinois aurait déjà été sélectionné pour réaliser ces travaux, alors que, dans le même temps, un terrain a même été identifié et proposé en l’état par le gouvernorat. Maintenant, pour revenir ponctuellement au volet sportif, en conclusion, la question lancinante qui taraude les esprits et en rapport avec le plateau technique : qui veillera sur les destinées des coéquipiers de Alâa Ghram à l’avenir ? Là, sincèrement, Karim Delhoum mérite qu’on lui accorde pleinement sa chance.

Photo: Mokhtar H’MIMA

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