Point de vue | Clubs en dépendance !

Point de vue

Deux figures de proue à l’Etoile, en l’occurrence Abdeljelil Bouraoui et Othmane Jernayah, ont rendu visite à Ridha Charfeddine pour, a priori, demander son appui financier et vraisemblablement demander son retour à la présidence de l’Etoile. Le même Charfeddine, premier bailleur de fonds et qui a tant investi à l’ESS depuis 2012, a été maltraité et poussé à la sortie par les supporters étoilés qui lui ont imputé l’ardoise salée et les choix sportifs ratés, ayant freiné l’élan de ce club. Mais après cela, l’ESS s’est enlisée et a touché le fond avec Maher Karoui, qui n’avait ni les moyens financiers ni l’étoffe pour présider un club telle l’ESS.

Résultat : l’Etoile est dans une impasse sérieuse et devant un montant faramineux de dettes. Et comme d’habitude, le premier réflexe est de solliciter les mécènes pour renflouer les caisses vides et pour faire face à des salaires élevés de joueurs et à des dettes exigibles à court terme.

Ridha Charfeddine, qui, lui aussi et comme tous les autres présidents des clubs populaires, a gagné en crédit et en notoriété grâce à l’Etoile, est aujourd’hui en position de force par rapport même aux ex-présidents auxquels il reproche leur passivité envers des supporters en colère lors de la dernière assemblée.

Cette dépendance envers les mécènes et envers un président de club, lui-même bailleur de fonds, est une évidence.

L’ESS dépend, en dépit de son large public et des familles aisées et hommes d’affaires étoilés, de Ridha Charfeddine, l’EST dépend en ce moment de Hamdi Meddeb, le CSS dépend de Moncef Sellami, alors que le CA dépend en partie de son mécène historique, Hammadi Boussbiî, mais a réussi quand même à profiter du concours financier de son public.

Et quand on dépend de personnes; on ne peut plus parler d’élections crédibles ni de gestion participative. Ces gens versent de l’argent liquide et font face aux besoins financiers énormes de tous les jours. Et faute de cadre réglementaire qui régit le statut et la gouvernance de nos clubs (la fameuse loi des structures sportives qui dort dans les bureaux du ministère des Sports), cette  dépendance accrue ne va pas s’arrêter.

Les clubs sont de plus en plus confrontés à des problèmes financiers, les revenus baissent de plus en plus, et c’est un schéma qui se répète sans cesse et qui n’arrange pas le sport tunisien à terme.

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