L’USBG perd ses piliers: Quel avenir ? 

Les vacances se poursuivent pour Ben Guerdane en attendant la mobilisation et la  reconstruction.


A Ben Guerdane, ce n’est pas une surprise de refaire chaque année un nouveau et large casting de joueurs pour former une nouvelle ossature d’équipe pour la nouvelle saison. C’est devenu une habitude. L’USBG n’est pas un grand club formateur qui peut compter sur le pur produit de son centre de formation. Il choisit ou il est obligé d’opter toujours pour la solution de rechange et la politique de facilité : le recrutement en masse de jeunes joueurs qui sont au « parking » des clubs comme le CA, l’EST, l’ESS et le CSS. C’est moins coûteux et ça ne demande pas trop d’efforts à déployer. L’USBG cible les joueurs de moins de 23 ans délaissés par leurs clubs, saturés de joueurs seniors et qui n’ont pas le droit d’inscrire et de qualifier plus de 30 joueurs par saison. Les joueurs, qui sont en dehors de cette liste des 30, vont ainsi faire les beaux jours d’autres clubs, dont les effectifs sont limitées en nombre pour obtenir le statut de titulaires, participer à un plus grand nombre de matches et avoir ainsi l’occasion de prouver leur valeur et de reconquérir leur place dans des équipes (clubs employeurs) qui les ont cédés pour la plupart du temps à titre provisoire, sous forme de prêt.

Une vitrine pour se relancer !

L’USBG est l’un des meilleurs tremplins pour cette catégorie de joueurs dans notre championnat. Deux exemples l’ont bien illustré la saison écoulée : l’excellent gardien de but, Noureddine Farhati, et le milieu offensif gauche, Waddhah Zaïdi. Le passage de Farhati à l’USBG a permis au CA de le redécouvrir, alors que Farhati a « grandi » dans l’ombre de Atef Dkhili. Maintenant, vu le rendement inconstant de Seïfeddine Charfi au CA et la « mise à l’écart » de Moez Hassan, Farhati a forcément une ouverture… Ce faisant, aussi, la bonne prestation de Waddhah Zaïdi, qui est monté en puissance durant la phase du play-off, a donné beaucoup de regrets à l’Etoile Sportive du Sahel qui a laissé filer un très bon joueur, alors que l’ESS a de gros soucis de stabilité en l’absence de joueurs piliers dans son compartiment offensif. Noureddine Farhati a regagné son club d’origine après la fin de son contrat de prêt. Pour Whaddah Zaïdi, ce sera plus compliqué pour l’ESS car il va falloir payer cher la rupture de contrat de ce joueur et le réintégrer dans ses rangs, surtout que la concurrence semble jouer à fond pour ce joueur. L’USBG, grand perdant face à ces départs, aura du mal durant cette intersaison pour réussir d’autres opérations aussi réussies afin de meubler le grand vide laissé par le départ de ces deux joueurs de talent.

Idem pour les étrangers

Les soucis du nouvel entraîneur Nidhal Khiari, revenu au bercail,ne s’arrêteront pas aux deux cas, Farhati et Zaïdi. Les deux défenseurs de qualité, Mohamed Amine Mhadhebi, un axial très athlétique et très puissant dans le marquage, et Ayoub Tlili, un latéral moderne avec de grandes qualités d’arrière efficace derrière et omniprésent devant, ne feront plus partie de l’effectif jaune et noir. Idem pour le tandem d’attaque Adem Rejaïbi-Lassâad Jaziri. La perte est énorme, surtout qu’elle coïncide avec le départ de deux parmi les meilleurs joueurs étrangers de notre championnat : Gil Bahia Dos Santos, un grand latéral droit très offensif, capable aussi d’évoluer comme demi défensif, et Arnaud Presnel Banga qui a un gros potentiel technique et physique comme joueur essuie-glace à l’entrejeu. Deux pions de poids dans le dispositif benguerdanais dont le départ va sérieusement déséquilibrer tout le système de jeu de l’équipe. Bien que l’USBG, à l’image de l’équipe de Monastir, ait la réputation de savoir faire les bons recrutements de joueurs de nationalité étrangère qui donnent le plus sans contrepartie financière colossale, ce n’est pas acquis qu’elle puisse rééditer le même exploit avec la crise qu’elle traverse actuellement et l’absence de stabilité au niveau du comité directeur avec un président de club pratiquement tous les six mois. Devant une telle situation aussi floue et peu d’indices de pouvoir faire le sursaut et le redressement nécessaires en vue de reconstruire un nouveau groupe de choc, la question qui se pose avec insistance au sein des fans benguerdanais qui craignent des lendemains qui déchantent pour leur équipe : quel visage et quel avenir pour une USBG en difficulté de remodelage sur plus d’un plan pour les mois à venir ?

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