Impasse sur le mercato: Un CA constructif

Il ne s’agit pas d’une cure d’austérité, mais d’une ligne de conduite qui permettrait à terme de réduire ses dépenses. Le CA s’est donc engagé dans cette voie, celle de la sagesse, loin des approches irréfléchies de ces dernières années. Et, à terme, s’armer de patience permettra au club de parvenir un jour au plein respect du seuil de rentabilité, vœu pieux de tous les Clubistes.

Le Club Africain fera donc l’impasse sur la fenêtre estivale du marché des transferts. La décision prise par l’exécutif clubiste est rendue inéluctable par les obligations financières du club, les dettes à honorer dans un laps de temps, alors que le CA doit, en parallèle, assurer les besoins quotidiens de toutes ses sections. Youssef Elmi a donc adopté une stratégie on ne peut plus claire : ne pas s’engager à tâtons et prendre le risque de creuser encore plus le déficit en cette période charnière au CA. Promouvoir les jeunes, reconduire plus d’un cadre, instaurer un environnement empreint de quiétude et de sérénité où les joueurs seront payés rubis sur l’ongle et le groupe encadré et accompagné sans aucun souci au quotidien. C’est forcément la clé du succès pour tout club qui se respecte, qui fixe des objectifs réalistes accessibles.

Interdit de recrutement, le CA devait donc s’acquitter d’un montant de près de quatre millions de dinars pour lever ladite sanction. En termes de dossiers urgents à régler, ceux en rapport avec le Congolais Ondama, les deux Camerounais Serge et Didier et le Burkinabé Compaoré, en plus des frais de justice qui s’élèvent à un demi-milliard de nos millimes, ont quelque peu «refroidi» les tenants clubistes qui ont cependant pris une décision courageuse et même audacieuse. Il ne s’agit pas d’une cure d’austérité, mais d’une ligne de conduite qui permettrait à terme de réduire ses dépenses. Le CA s’est donc engagé dans cette voie, celle de la sagesse, loin des approches irréfléchies de ces dernières années. Et à terme, s’armer de patience permettra au club de parvenir un jour au plein respect du seuil de rentabilité, vœu pieux de tous les Clubistes.

Que les gros salaires lèvent le doigt !

Loin de tout populisme, le CA tente de se doter des moyens de sa politique, soit jouer le haut du pavé local et honorer son statut sur la scène continentale. Et pour toucher au but, en raison de l’impasse faite sur le mercato, il s’agira, bien entendu, de garder le noyau du groupe, le gros des troupes (quoique certains puissent passer à la trappe, tels que Moez Hassan et Larry Azouni), tout en allégeant la masse salariale. Là, si la grille des salaires est actuellement en pleine révision, certains joueurs à gros cachets auraient acquiescé… sans faire la fine bouche, sans faire de vagues.

Confronté à un lourd déficit hérité des deux derniers bureaux, le CA s’active depuis l’intronisation de l’équipe dirigeante en place à éponger et tout faire pour éviter de faire plonger encore un peu plus ses comptes dans le rouge. Aussi, et c’est forcément révélateur du bien-fondé de la stratégie clubiste, le CA ne prend plus beaucoup de retard dans les paiements des joueurs, staff et prestataires qui auraient pu, en l’état, stopper leur collaboration avec le club.

Club légendaire et mythique même, le CA a traversé ces dernières années à couteaux tirés, se montrant radical dans sa gestion et dans sa démarche : soit on dilapide les deniers du club (frénésie acheteuse), soit on ferme le robinet ! Bref, la modération est rarement activée. Ce qui a fortement impacté le club et menacé sa stabilité

Dhaouadi rempile

Figure de proue du CA, Zouhaïer Dhaouadi a logiquement été prolongé par le bureau directeur. Le nouveau contrat est d’une saison renouvelable pour l’inoxydable Dhaouadi, capitaine émérite du CA. Joueur au talent certain, le N°15 du CA marque les esprits des inconditionnels depuis ses premiers pas sous Bertrand Marchand en 2006. Doté d’une technique à toute épreuve et d’une vitesse de pointe ahurissante, ce gaucher pur, qui évolue aussi à droite, ne semble pas «affecté» par le poids des années. A 34 ans, il donne toujours  bien des maux de tête aux défenseurs adverses, c’est le moins que l’on puisse dire, à l’image de ses sorties de la saison passée. Zouhaïer Dhaouadi au CA, c’est l’histoire d’une success-story pour un crack annoncé en grande pompe en provenance de la JSK en 2006. Vous l’aurez donc compris, le CA ne peut se passer de Dhaouadi et inversement.

Le président précise

Enfin, notons qu’en marge du règlement de plusieurs dossiers qui mettaient en péril la participation du CA à la C3, le président du Club Africain a levé le voile sur un bon nombre d’interrogations en rapport avec le paiement de certains dus. Il en ressort que, globalement, le CA a classé 19 dossiers dont les cas de Bassem Srarfi et Chiheb Ellili. Aussi, en partie grâce au concours de la FTF, le CA a payé toute la somme réclamée par Farouk Ben Mustapha (qui s’est montré très gourmand), alors qu’Imed Meniaoui et Tarek Abdelalim ont été payés en partie, après avoir renoncé à une part de leurs impayés. Enfin, Samir Sellimi et Nabil Kouki ont renoncé à leurs dus, sans conditions.

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