Référendum — Pour ou contre le projet de la nouvelle Constitution et le passage à une nouvelle République ?: Aux Tunisiens de trancher ! 

• 9, 272 millions d’électeurs sont inscrits au registre électoral dont 26% d’inscriptions automatiques.
• 11 mille bureaux de vote sont répartis à travers le pays.
• 2,8 millions de Tunisiens ont pris contact avec l’instance électorale concernant les centres de vote où ils sont inscrits.
• Le référendum a, bel et bien, démarré à l’étranger où les premiers bureaux de vote ont ouvert leurs portes vendredi soir à 23h à Sydney, en Australie.
• 153 entités réparties entre 23 organisations et associations, 22 partis et 106 personnes physiques ont participé à la campagne référendaire lancée le 3 juillet 2022.
• La campagne électorale a été marquée par des violations portant notamment sur la publicité politique, des affiches publicitaires arborant le drapeau tunisien et l’emblème de la République ainsi que sur des activités propagandistes.


C’est aujourd’hui que les Tunisiens choisissent leur avenir. Ils se dirigeront vers les bureaux de vote pour voter pour ou contre le projet de la nouvelle Constitution et le passage à une nouvelle République, souhaitée par le Chef de l’Etat, Kaïs Saïed.

L’ouverture officielle étant prévue à 06h00, à l’exception des centres déployés dans les régions frontalières et dans certaines zones reculées où les bureaux de vote seront ouverts à un horaire exceptionnel, sur instructions officielles des autorités sécuritaires.

Etape clé dans le processus du 25 juillet, le référendum permettra, en effet, aux Tunisiens d’exprimer leur vision de l’avenir du pays. Certains pour, d’autres contre, le projet de la nouvelle Constitution a traversé une zone de turbulences après des critiques ayant conduit le Président de la République à rectifier le tir. Ce projet a également fait l’objet d’une grande opposition politique exercée par des partis politiques mais aussi par des organisations sociales et même par la commission consultative pour la nouvelle République mise en place par Kaïs Saïed lui-même. En dépit de cette situation, droit dans ses bottes, ce dernier est allé jusqu’au bout de son projet politique. Il est aujourd’hui au cœur de l’attention médiatique locale et étrangère.

En tout cas, 9,272 millions d’électeurs sont inscrits au registre électoral dont 26% d’inscriptions automatiques. 11 mille bureaux de vote sont répartis à travers le pays, alors que quelque 2.8 millions de Tunisiens ont pris contact avec l’instance électorale concernant les centres de vote où ils sont inscrits.

Les électeurs en Tunisie sont attendus aux urnes ce 25 juillet tandis que les Tunisiens résidant à l’étranger votent durant trois jours, et ce, du 23 au 25 juillet. D’ailleurs, ce référendum a, bel et bien, démarré à l’étranger où les premiers bureaux de vote ont ouvert leurs portes vendredi soir à 23h00 à Sydney, en Australie.

Le matériel électoral a été livré à l’étranger dans les 47 pays concernés. 1 600 agents seront déployés dans 378 bureaux de vote et 298 centres de vote pour les Tunisiens résidant à l’étranger.

Un projet polémique

Le projet de la nouvelle Constitution est composé de dix chapitres et compte 142 articles. Il a été rectifié par le Président de la République après une première version ayant suscité de nombreuses critiques, notamment au sujet des sources de référence de l’Etat tunisien.

Ce projet, qui supprime toute référence à l’Islam dans l’identité de l’Etat, prône un régime bicaméral. Ainsi, la fonction législative est assurée par l’Assemblée des représentants du peuple et « le Conseil national des régions et des districts ».

Le projet, qui donne de larges prérogatives au Président de la République, met fin également au tourisme parlementaire. Dans ce sens, si un député se retire du bloc parlementaire auquel il appartenait au début de la législature, il ne peut rejoindre un autre bloc.

Selon le même texte, il n’existe plus de pouvoir judiciaire, mais une fonction judiciaire. C’est-à-dire que le Président de la République a ôté le principe des pouvoirs du projet de la nouvelle constitution et évoque des fonctions exécutives, législatives et judiciaires.

Une campagne terne !

153 entités réparties entre 23 organisations et associations, 22 partis et 106 personnes physiques ont participé à la campagne référendaire qui, selon les avis des observateurs de la scène politique, était pâle et sans goût. En effet, lancée le 3 juillet, la campagne électorale pour le référendum sur le projet de Constitution de la République tunisienne a pris fin samedi dernier. Rythme de campagne monotone par rapport aux échéances politiques précédentes, absence d’acteurs politiques influents et de programmes politiques réels, la campagne avait plutôt la forme d’une bipolarisation politique, notamment au niveau des séances d’expression directe.

La campagne électorale a été également marquée par des violations portant notamment sur la publicité politique, des affiches publicitaires arborant le drapeau tunisien et l’emblème de la République ainsi que sur des activités propagandistes.

De même, il faut souligner que la scène politique se divise principalement en trois positions. Certains appellent carrément au boycott du référendum, alors que d’autres soutiennent le projet de constitution, et enfin d’autres appellent à contrer ce projet en allant voter.

Le 30 juin dernier, le Président Kaïs Saïed avait promulgué le décret-loi portant publication du projet de la nouvelle Constitution qui sera soumis à un vote référendaire le 25 juillet 2022.

Le projet de la nouvelle Loi fondamentale avait été publié au Journal officiel de la République tunisienne (Jort) n°74 du 30 juin 2022, avant d’être révisé et publié au Jort du 08 juillet 2022.

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