Référendum — Selon les premières estimations de sigma conseil, 92,3% des électeurs ont voté pour la nouvelle constitution: Les Tunisiens ont dit leur mot ! 

Sur 8.929.665 inscrits, le nombre de votants au référendum a atteint, hier, 2.458.985 Tunisiens qui ont afflué vers les bureaux de vote dès les premières heures de la matinée. Un taux de participation de 27,54% jugé important par l’instance électorale qui a fait part d’une opération référendaire sans incidents. Alors que les résultats préliminaires devraient être dévoilés aujourd’hui, mardi, par l’Isie, Sigma Conseil a estimé que 92,3% ont voté pour la nouvelle Constitution. A l’issue

de cette annonce, des scènes de liesse ont été observées notamment à l’avenue Habib-Bourguiba à Tunis, où des

citoyens ont célébré ce qu’ils appellent « une victoire ».

• Le vote référendaire s’est déroulé d’une manière « normale », « souple » et « sans incidents », selon l’instance électorale

• Selon les premières estimations de Sigma Conseil, 92,3% des électeurs ont voté pour la nouvelle Constitution

• Les organisations observatrices relèvent certaines irrégularités insignifiantes et sans conséquence sur le référendum

• La déclaration médiatique du Président de la République sous la loupe de l’Isie et de la Haica

• Les premiers résultats sont attendus aujourd’hui, dans l’après-midi, estime l’Isie

C’était le jour J pour le processus du 25 juillet. Après une année, jour pour jour, le référendum tant attendu a bien a eu lieu hier en Tunisie où les électeurs ont pris la direction des urnes dès six heures du matin. Alors que certains bureaux ont ouvert leurs portes tardivement pour des raisons sécuritaires, notamment dans les zones frontalières, l’opération référendaire s’est déroulée d’une manière « normale et fluide », selon les affirmations de l’instance électorale. En effet, le président de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie), Farouk Bouasker, a souligné dès les premières heures du vote que l’opération s’est déroulée dans de bonnes conditions dans les 11.600 bureaux et 4.800 centres de vote répartis dans les différentes régions de la Tunisie. Mohamed Naoufel Frikha, membre de l’instance électorale, a indiqué, pour sa part, que ces onze mille bureaux de vote ont ouvert leurs portes à temps, soulignant qu’aucun manque de matériel électoral n’a été enregistré.

Plusieurs problèmes techniques ont été rapidement résolus, notamment en ce qui concerne les services numériques mis à la disposition des agents de l’Isie pour enregistrer le taux de participation au vote. Cependant, l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (Atide) a constaté un retard entre 10 et 26 minutes dans le démarrage des opérations de vote pour le référendum sur une nouvelle constitution tunisienne et ce, dans un certain nombre de centres de vote, outre un manque d’équipements dans environ 26% des centres de vote observés.

Lors d’un point de presse, le président de l’association, Bassam Maâtar, a indiqué que les observateurs de l’Atide, dont le nombre s’élève à 430 en TunIsie et 6 à l’étranger, ont été empêchés de circuler librement dans les centres de vote, appelant à leur garantir le droit d’accès à tous les endroits dans les centres de vote.

Kaïs Saïed brise le silence Le Président de la République, Kaïs Saïed, et son épouse Ichraf Saïed se sont rendus, dès lundi matin, au bureau de vote de l’école primaire Ennasr 1 à la Cité Ennasr à Tunis pour voter au référendum sur la nouvelle constitution. Profitant de cette occasion, Kaïs Saïed a donné une déclaration aux médias présents pour revenir sur tout le processus qu’il a engagé depuis le 25 juillet 2021. Lui qui a appelé les Tunisiens à aller voter « pour ou contre » cette nouvelle Constitution a promis un passage à une nouvelle Constitution. «Nous bâtirons une nouvelle République différente de celle qui existait», a affirmé Saïed, soulignant que l’objectif est de construire un Etat et une société de droit tel que stipulé dans le préambule de la constitution.

«A travers le référendum, le citoyen se sentira impliqué dans l’élaboration de la loi et veillera à son application», a-t-il dit. Saïed a expliqué que la nouvelle constitution stipule la possibilité de révoquer un député, indiquant que cela sera précisé par la loi électorale qui sera mise en place, ou élire le conseil parlementaire, le conseil régional et territorial, lequel réunira les groupes marginalisés et exclus de la prise de décision. Cette déclaration n’est pas passée inaperçue.

Certains ont considéré qu’il s’agit d’une infraction contre le silence électoral. A cet effet, l’Isie a souligné que la loi sera appliquée à tous pour préserver le bon déroulement du référendum. Pour sa part, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) a relevé plusieurs violations, par des médias audiovisuels, de l’interdiction de toute forme de propagande pendant le silence électoral.

Dans un communiqué, la Haica a précisé que cette violation consiste à donner la parole à des personnalités officielles, aux partisans et aux opposants du projet de Constitution soumis au vote, pour qu’ils expriment leurs positions.

21,85% à 19h

Tout au long de la journée, le rythme de participation au référendum allait crescendo. Un pic d’affluence vers les bureaux de vote a été enregistré dans la soirée avec la baisse relative des températures. D’ailleurs, l’instance électorale a fait état d’un taux de participation de 21,85% à 19h. Le nombre des électeurs a atteint à cette heure 1.951.563 sur 8.929.665 personnes inscrites. En outre, les différentes organisations impliquées dans l’observation de l’opération référendaire ont fait état de plusieurs infractions et irrégularités, mais en majorité, on n’évoque pas de délits électoraux pouvant influencer le choix des Tunisiens. Le réseau « Mourakiboun « a enregistré pour sa part un retard d’environ une heure dans l’ouverture de certains centres de vote dans plusieurs zones rurales. L’observatoire «Chahed» pour le contrôle des élections et l’appui aux transitions démocratiques a constaté certaines irrégularités dans plusieurs bureaux de vote dont, notamment, un manque considérable des membres de ces bureaux. L’observatoire a dénoncé dans un communiqué le retard enregistré dans la remise des cartes d’accréditation aux observateurs de la société civile.

Photos : Abdelfettah BELAID

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