INCENDIES DANS LES MONTAGNES ET LES FORÊTS: qui veut mettre le feu au pays ?

Le feu qui touche des zones forestières et montagneuses était stabilisé dans plusieurs gouvernorats, alors que les incendies inquiètent toujours les unités de la Protection civile.

Ces unités sont presque mobilisées partout, appuyées notamment par les forces de l’armée nationale, elles luttent depuis plusieurs jours contre les feux qui ravagent des centaines d’hectares, les pertes humaines ont été heureusement évitées.

Le porte-parole de la Protection civile a indiqué, dans ce sens, que les interventions des unités de la Protection civile durant 24 heures, du lundi au mardi, ont atteint 113 pour maîtriser les incendies déclenchés dans différentes régions du pays.

Il a expliqué à cet effet que ce sont les zones montagneuses qui sont le plus concernées par ces feux dont l’origine reste toujours inconnue. Pour sa part, le ministère de l’Intérieur fait état de onze incendies qui se sont produits dans les forêts dans huit gouvernorats, à savoir Siliana, Béjà, Kairouan, Jendouba, Le Kef, Bizerte, Zaghouan et Nabeul. Au cœur d’un été marqué par des températures élevées et une sécheresse aiguë, la Tunisie fait face à une séquence d’incendie presque interminable.

Dès qu’un feu est maîtrisé, un autre éclate dans une nouvelle zone provoquant l’épuisement de nos unités de protection civile. C’est au cours du 25 juillet que le feu a ravagé plusieurs montagnes et plusieurs zones forestières provoquant l’inquiétude des habitants. A Nefza, dans le gouvernorat de Beja, les opérations de lutte contre l’incendie qui s’est déclaré dans une montagne se poursuivent toujours.

Un incendie s’est également déclenché dans la localité d’El Athamnia dans la délégation de Oueslatia, gouvernorat de Kairouan, ravageant d’importantes superficies de forêts de pins d’Alep. Un autre incendie s’est déclenché dans la localité Essadka à mont Bargou à Siliana, nécessitant l’intervention des agents forestiers et un avion bombardier d’eau. A Sejnane, gouvernorat de Bizerte, le plan de lutte contre les catastrophes naturelles a été activé à la suite du déclenchement d’un incendie de forêt à Jebel Tamra.

A qui profite le crime ?

Si pour l’instant, les causes de ces incendies simultanés sont toujours sous la loupe des enquêteurs, la piste criminelle reste privilégiée. D’autant plus que le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’une enquête judiciaire a été ouverte puisque la piste criminelle est devenue très probable après la découverte sur les foyers d’incendie de traces de carburant. En effet, pour les autorités, les incendies déclenchés dans plusieurs régions simultanément peuvent témoigner d’un plan visant à mettre le feu au pays. Le phénomène est d’une telle ampleur que les rumeurs se multiplient. Les départs de feu seraient-ils criminels ?

Aucun élément tangible n’a été dévoilé, mais pour les autorités, certains incendies seraient d’origine criminelle. Cependant, chaque été, la Tunisie fait face à une multiplication des incendies dans ses domaines forestiers, mais aussi dans les champs d’agriculture et notamment ceux des grandes cultures. Alors que les premières causes sont, en effet, naturelles, liées en grande partie à la hausse considérable des températures, la piste criminelle et les cas de pyromanie ne sont pas à écarter.

Les pyromanes risquent la peine de mort !

En Tunisie, le code pénal punit de l’emprisonnement à vie « quiconque aura mis volontairement le feu, directement ou indirectement, à des édifices, navires, bateaux, magasins, chantiers habités ou servant à l’habitation, et généralement aux lieux habités ou servant à l’habitation ainsi qu’aux voitures des trains et autres contenant des personnes ou faisant partie d’un convoi de voitures en transportant, qu’ils appartiennent ou non à l’auteur de l’incendie ».

Aussi « est puni de douze ans d’emprisonnement quiconque aura mis volontairement le feu, directement ou indirectement, soit à des cultures ou à des plantations ou à la paille ou au produit d’une récolte en tas ou en meules, soit au bois disposé en tas ou en stères, soit aux voitures ne faisant pas partie d’un train contenant des per- sonnes, soit à tout autre meuble n’appartenant pas à l’auteur de l’incendie.

La peine de mort est encourue, si l’incendie a été suivi de mort », stipule également le code pénal.

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