Walid Ktila (Champion du monde paralympique): «Je n’ai pas encore dit mon dernier mot»

A 37 ans, il déborde encore d’énergie. Rien qu’en mai dernier, il a ramené trois médailles d’or du meeting de Nottwil et il ne compte pas s’arrêter là. Le champion du monde paralympique désire réaliser des temps qu’il n’a pas encore réalisés jusqu’ici et qui, selon lui, manquent encore à sa carrière de sportif de haut niveau. Ses deux prochains grands challenges : le Championnat du monde en France en 2023 et les JO de Paris 2024.

Votre dernière actualité remonte à mai et à juin derniers où vous avez raflé de nouvelles médailles d’or au meetings de Nottwil et au Grand Prix de Tunis. Quoi de neuf depuis ?

Je suis actuellement en stage en Pologne. J’irai par la suite en Turquie où j’effectuerai un autre stage à la mi-août et qui se prolongera jusqu’au début du mois de septembre. Ces deux rassemblements serviront de préparation au Grand Prix du Maroc qui débutera le 6 septembre prochain. Le Meeting du Maroc clôturera cette saison. J’aurai droit à deux semaines de repos avant d’attaquer le prochain exercice. L’objectif suprême de la prochaine saison sera le Championnat du monde qui se tiendra en France au mois de juillet de l’année 2023. J’ambitionne de remporter trois médailles d’or aux Mondiaux de France en 100, 400 et 800 m, et ce, dans la perspective de préserver mes titres de champion du monde dans chacune de ces trois courses.

A 37 ans, vous avez déjà derrière vous une grande carrière de sportif de haut niveau. Une carrière ponctuée par un palmarès riche (cinq fois champion paralympique et 12 fois champion du monde). Aspirez-vous à d’autres consécrations ou pensez-vous déjà à la retraite ?

Quand on atteint mon âge et qu’on fait une jolie carrière en remportant des titres mondiaux et paralympiques, on s’imprègne de la culture de la gagne. A mon âge et malgré le nombre de médailles et de titres que j’ai remportés à l’échelle internationale, il y a encore des temps que je ne suis pas encore parvenu à réaliser. J’ambitionne de prolonger ma carrière jusqu’aux Jeux paralympiques, Paris 2024. J’ai encore deux ans devant moi pour réaliser les temps qui me manquent. En 2024, je ferai le bilan de ma carrière et d’ici-là, je verrai si mon corps répond encore ou pas. Je prendrai alors ma décision d’arrêter ou de rallonger encore ma carrière. L’essentiel est de savoir quitter la scène au bon moment par la grande porte.

Pour le moment, je ressens que mon corps répond présent et que je suis en mesure de réaliser de nouvelles performances. Tant que je le peux, je continuerai à concourir dans les différents meetings internationaux. Je n’ai pas encore dit mon dernier mot.

Ces dernières années, on a constaté une concurrence de plus en plus rude à l’échelle internationale. Le sport paralympique tunisien peut-il encore préserver son rang mondial ?

Les temps ont changé et, comme vous le dites, la concurrence est devenue de plus en plus rude ces dernières années. L’abnégation et la détermination ne suffisent plus pour remporter des médailles et des titres mondiaux. Il faut investir dans le matériel de compétition qui coûte, d’ailleurs, trop cher. A titre d’exemple, le fauteuil roulant dernier cri coûte des les 120 mille dinars. C’est une chaise roulante aérodynamique en carbone. On n’arrête pas le progrès et la technologie utilisée dans ce genre de fauteuil roulant réduit considérablement les chances des concurrents.

Avec Raoua Tlili, vous faites partie de la génération d’or des sportifs paralympiques tunisiens. La relève sera-t-elle assurée comme vous l’avez fait par rapport à la toute première génération

Comme je viens de l’expliquer, il ne suffit plus d’être bon pour exceller dans les sports paralympiques. Il faut être à la pointe de la technologie. Il faut investir également dans la préparation des sportifs d’élite en les programmant un nombre de stages suffisant et en les faisant participer au plus grand nombre possible de meetings internationaux de renommée afin qu’ils gagnent en expérience. Or, la tutelle n’investit pas suffisamment dans la préparation. On veut fabriquer des champions à moindre coût. Or, ce n’est plus possible avec les temps qui courent. Il faut avoir les moyens humains et, surtout, logistiques de ses ambitions.    

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