Badr Boughattas IT Regional Manager à Draexlmaier, à La Presse : «Avec l’industrie 4.0, le robot un atout basique»

L’irruption des robots dans plusieurs domaines et secteurs d’activités économiques va révolutionner le monde du travail. Conçue pour améliorer le rendement des entreprises, la robotique va permettre aux employés de se débarrasser des tâches pénibles, ennuyeuses et répétitives et de se focaliser, en contrepartie, sur des activités à plus forte valeur ajoutée. «Les robots ne sont plus une tendance mais ils sont devenus une nécessité absolue», explique, à cet égard, Badr Boughattas, manager régional IT au sein de  Dräxlmaier, l’un des plus grands groupes installés en Tunisie, réputés pour leurs solutions et projets à la pointe de la technologie. Il nous en dit plus.

Présentez-nous le nouveau robot mis au point par les équipes de Dräxlmaier ?

En fait, le robot est un prototype développé pour l’une de nos usines en Tunisie afin de faciliter les différentes tâches logistiques de transport des matières premières ainsi que des produits finis ou semi-finis entre les différentes unités de production au sein de l’usine. L’objectif de ce robot est de réduire les efforts physiques de nos employés qui sont dus au va-et-vient régulier pour transporter les différents produits mais aussi pour réduire les potentielles maladies et/ou accidents de travail dus à cette activité.

Les robots sont-ils des alliés de  l’homme ?

Absolument, mais les robots, d’une façon générale, sont conçus pour développer de meilleures conditions de travail et/ou de vie pour l’être humain, selon leurs modes d’exploitation. Ils peuvent être utilisés  que ce soit dans la vie quotidienne à la maison (comme les robots de nettoyage, de maintenance ou les robots d’assistance médicale pour les personnes âgées), ou en  chirurgie médicale à haute précision ou dans l’industrie avec toutes les fonctionnalités de précision et de manipulation de matières dangereuses. Ils peuvent même être utilisés pour effectuer le travail quotidien ennuyeux. Cela offre aux êtres humains la chance de mieux se focaliser sur les actions qui auront plus de valeur ajoutée et c’est dans cette vision-là qu’on a développé ce projet au sein du Groupe Draexlmaier.   

Sont-ils une menace  pour l’emploi ?

Pas du tout. Les robots sont développés afin de faciliter et améliorer notre vie que ce soit à la maison, dans  l’industrie ou dans tout autre domaine nécessitant l’intégration de ces derniers. De plus, les robots sont développés selon des normes bien définies et bien adaptées au contexte d’utilisation de ces équipements, sachant que la condition commune et basique pour toutes les normes est la sûreté et la sécurité de l’être humain. De surcroît, l’objectif du robot est de débarrasser les employés des tâches pénibles, dangereuses, redondantes et ennuyeuses, etc. Cela va donner la chance aux employés de se focaliser sur des tâches avec plus de valeur ajoutée et plus de sûreté et de confort.    

Est-ce que le robot est une rotation intellectuelle pour l’Homme ?

L’Homme ne cesse de chercher à s’améliorer et à se développer dans tous les domaines et sur tous les axes (confort de vie, industrialisation, médecine, etc). Donc, pour moi, la robotique ne peut être qu’un résultat, et une conséquence logique et automatique de cette volonté. Le développement intellectuel de l’homme constitue une chaîne ou une séquence d’idées et d’initiatives. Chaque nouvelle idée présente un challenge et, une fois gagnée, cela nous ouvre de nouvelles portes de recherche et de développement qui sont eux-mêmes des challenges à gagner.

Les robots peuvent-ils remplacer les managers ?

Les robots sont des outils développés par l’être humain selon des normes bien définies et dans des buts clairs et précis, ce qui leur donne leur rôle de support et de facilitateur de différentes tâches requises par l’Homme. Pour moi, les robots sont des ressources de support et d’aides pour l’Homme afin de lui assurer plus de performance, plus de précision, plus de capacité physique et mécanique selon leurs domaines d’exploitation. Mais le robot ne peut en aucun cas être un manager au vrai sens du mot manager. A mon avis, ce sont des outils précieux qui aident l’homme à atteindre plus de résultat en qualité et en quantité, mais, en aucun cas, ils ne sont capables de prendre le contrôle total.   

Pensez-vous que les robots vont impacter non seulement notre  économie, mais aussi  notre société  ?

Absolument, les robots ne sont plus une tendance mais ils sont devenus une nécessité absolue et l’un des indicateurs de développement des pays selon les taux de leur utilisation dans les différents domaines et industries. Avec l’industrie 4.0, le robot est devenu un atout basique pour tout ce qui est industrie lourde, industrie médicale et pharmaceutique, industrie alimentaire et tout autre système de production. Les robots sont actuellement exploitables même dans les sociétés. Mais cela ne doit pas être vu comme une menace pour l’être humain. Au contraire, comme je l’ai déjà dit, c’est un facilitateur et il donnera la chance à l’Homme de mieux se focaliser sur des domaines et des idées plus innovantes et créatives là où seul l’homme est capable d’agir, de gérer et d’exceller.

Quelle place le groupe  Dräxlmaier occupe-il sur le marché ?

Avec environ 10.000 employés, Draexlmaier est l’un des plus grands employeurs installés en Tunisie depuis 1974. En effet, la Tunisie fait partie des pays stratégiques pour notre groupe pour tout éventuel développement. De plus, le groupe Draexlmaier vise à développer des centres de compétences techniques comme le centre IT que je dirige ou les centres de développement technique, vu les qualités et les compétences des techniciens et ingénieurs tunisiens.

Quelles sont les principales difficultés que le groupe a dû affronter lors de la crise Covid?

Je dirais plutôt des challenges que des difficultés.  Durant plus de deux ans, comme toutes les sociétés dans le monde on a fait face aux problèmes causés par la pandémie du Covid-19 et toutes les conséquences qui en découlent, au niveau  sanitaire et médical  mais également en matière de sécurisation et d’hygiène de l’environnement de travail, outre  l’instabilité des matières premières. On est encore en train de subir les conséquences avec les problèmes de disponibilité des microchips qui ont beaucoup impacté la production des voitures ainsi que la stabilité du marché mondial de l’automobile, d’une façon générale, et auxquels s’ajoute l’impact de la guerre en Ukraine.

Quels sont vos objectifs pour la période à venir?

Dräxlmaier vise toujours à être un fournisseur premium des marques automobiles premium. C’est pour cela qu’on est toujours dans un challenge d’assurer la meilleure qualité de produit à nos clients et partenaires. De plus, on est à l’ère  de la digitalisation et de l’industrie 4.0, Draexlmaier vise à être toujours à jour par rapport aux nouvelles technologies et IT. Cela apparaît dans les différents programmes de digitalisation à long et moyen termes comme le programme Synapsis, etc. Sans oublier que Draexlmaier est, aussi, le premier producteur des batteries à haute tension pour les voitures électriques qui représentent une révolution dans l’industrie des voitures non polluantes. La production de ces batteries est aussi faite dans des usines totalement robotisées, et ce, pour répondre aux nouvelles normes de qualité et aussi pour assurer un environnement de production conforme aux meilleures normes de sécurité de travail.

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