Un message tranchant

Editorial La Presse

S’il existe un mérite que l’on est en mesure de dégager de la malheureuse polémique ayant opposé l’acteur Lotfi Abdelli à certains agents de l’institution sécuritaire, c’est bien la riposte, à temps, du Président de la République, intervention souhaitée et attendue, voire exigée par plusieurs acteurs du paysage politique et civil national.

Le Chef de l’Etat a, en effet, remis les pendules à l’heure lors de son entretien, mercredi 10 août, avec le ministre de l’Intérieur en définissant clairement les fonctions que les agents de sécurité ont  l’obligation d’assumer en tant que fonctionnaires tenus d’assurer une fonction bien déterminée dans le statut de la fonction publique auquel ils obéissent et se doivent de respecter scrupuleusement, loin de toute propension à agir ou  se comporter de manière à servir, consciemment ou inconsciemment des agendas ou des intérêts étrangers à ceux de l’institution à laquelle ils appartiennent.

Les propos du Chef de l’Etat sont tranchants et d’une transparence totale: à chacune des institutions ses prérogatives qui lui sont attribuées par la Constitution et son champ d’intervention, conformément aux fonctions dont elle est chargée.

Plus explicitement, les agents de sécurité n’ont pas à évaluer les œuvres artistiques et à décider si ces dernières obéissent aux règles du bon sens et de la moralité publique.

S’agit-il d’une approche qui a pour objectif de prévenir les abus, les dérives et les dépassements que les agents de sécurité risquent de pratiquer en outrepassant les pouvoirs qui leur sont accordés ?

Beaucoup considèrent que la position défendue par le Président Kaïs Saïed constitue un rappel à l’ordre à ceux parmi certains syndicalistes de l’institution sécuritaire qui ont mal saisi ce que leurs fonctions leur permettent et ont commis les erreurs que l’on sait en croyant bien servir l’Etat et défendre ses institutions.

Il reste maintenant au Président de la République d’agir contre ceux et celles qui parlent en son nom, sans qu’ils en soient mandatés et qui ne font que lui causer quotidiennement du tort pour les sommer d’arrêter leurs pratiques et de s’abstenir de pourrir le climat politique ambiant déjà sur la voie de l’implosion.

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