Infrastructure de qualité: Une académie tuniso-japonaise pour la formation de techniciens tunisiens et africains ? 

Dans le cadre de la Ticad-8, le ministère de l’Equipement et de l’Habitat a proposé la réalisation en Tunisie d’une académie tuniso-japonaise pour la formation en infrastructure de qualité qui devrait servir toute l’Afrique.


A l’occasion de la troisième Conférence Afrique-Japon publique- privée pour des infrastructures de qualité, dans le cadre des activités de la 8e session de la conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (Ticad 8), le ministère de l’Equipement et de l’Habitat a organisé, vendredi, un événement parallèle sur le thème : « Investir dans l’infrastructure de qualité : pour une prospérité à long terme en Afrique ».

Une approche de qualité sur tout le continent

A l’ouverture des travaux de cet événement, M. Amano Yusuke, vice-ministre du Territoire, de l’Infrastructure, du Transport et du Tourisme « Mlit » japonais, n’a pas manqué de souligner l’importance de cette coopération tripartite pour contribuer à une vision globale du développement durable en Tunisie et en Afrique, tout en rappelant que le Japon a organisé, durant ces dernières années, une série de conférences dans 13 pays africains pour pouvoir renforcer la coopération dans plusieurs secteurs, dont notamment l’infrastructure. D’après M. Yusuke, l’objectif recherché est de promouvoir le partenariat entre les institutions et les entreprises japonaises, tunisiennes et africaines dans le domaine de l’infrastructure à travers la réalisation de projets prometteurs permettant de renforcer davantage la coopération triangulaire, outre le partenariat public-privé, et ce, avec le soutien et l’apport financier de nombreuses institutions financières internationales. Ces partenariats contribueront, selon lui, à une croissance durable en Afrique, vu le rôle important des infrastructures « de qualité » comme locomotive de croissance et de développement.

« Sur le continent africain, le Japon mise sur des infrastructures de qualité qui sont axées sur l’amélioration des services publics et le développement des ressources humaines et du savoir-faire africain. Aujourd’hui, nous sommes tous conscients que cette approche de qualité est fondamentale pour une transformation économique durable sur tout le continent. Pour ce faire, le Japon s’est engagé depuis des années à collaborer avec les leaders et les experts africains pour atteindre ces objectifs de développement sur la base d’un ensemble de principes de qualité en premier lieu, de résilience et de stabilité…», a-t-il précisé.

Tout faire pour réussir

Pour sa part, la ministre de l’Equipement et de l’Habitat, Mme  Sarra Zaafrani Zenzri, a indiqué que « si la Tunisie, portail historique de l’Afrique, abrite, aujourd’hui, la Ticad 8, c’est parce que nous sommes persuadés que notre futur africain sera prospère et que nous devons le bâtir ensemble, main dans la main, avec nos partenaires de toujours qui mettent à notre disposition leur savoir et leur technologie de l’excellence… Nous devons tout faire ensemble pour réussir. Et avec la qualité japonaise et l’expertise tunisienne, nous allons ensemble vers l’Afrique avec une infrastructure durable, intégrée et de qualité ».

La ministre a ajouté que cette démarche n’est pas nouvelle, étant donné que ce processus a démarré bien avant la Ticad 8 et que la Tunisie y était déjà engagée, puisqu’à l’occasion de la Ticad 7, un accord de coopération dans le domaine de « l’Investissement dans les infrastructures de qualité » a été signé entre les deux pays. A la suite de cet accord, deux séminaires ont été tenus, tous les deux dédiés à l’infrastructure de qualité en Afrique, avec un focus sur le partenariat public-privé et les opportunités qu’il offre. De même, deux conférences Afrique-Japon sur le partenariat public-privé pour l’infrastructure de qualité ont précédé en 2016 et en 2019 à l’occasion de la Ticad 6 et de la Ticad 7.

« Nous en sommes aujourd’hui à notre troisième conférence et nous voulons maintenant pousser les débats et trouver les mécanismes d’investissement et de coopération afin de concrétiser des projets d’infrastructure de qualité en Afrique… Nous sommes tous réunis, membres de gouvernement, professionnels et bailleurs de fonds japonais, tunisiens et africains, pour une mise en relation qui devrait se traduire par des connexions entre le savoir et la technologie japonaise et l’expérience africaine avec un focus sur l’expertise tunisienne. Passons donc au concret, puisque nous avons la volonté politique et tout ce qu’il faut comme cadre juridique », a-t-elle encore souligné.

Sur un autre plan, la ministre a rappelé que le partenaire japonais est l’un des plus importants pour son département. Il est synonyme d’engagement, de persévérance, de qualité et d’efficacité. « Nous connaissons tous le rôle joué, depuis des décennies, par la partie japonaise pour soutenir le développement un peu partout dans le monde. De même, au niveau de notre ministère, la partie japonaise a permis le financement de projets d’infrastructure de grande importance qui continuent à avoir un grand impact social pour avoir amélioré la vie des citoyens ».

Plus de 4.000 architectes et ingénieurs conseils

Dans ce même cadre, la ministre a précisé que son département a proposé la réalisation, en Tunisie, d’une académie tuniso-japonaise pour la formation en infrastructure de qualité qui devrait servir toute l’Afrique. « Nous voudrions renforcer les expériences réussies que nous avons eues avec le Japon et les dupliquer partout en Afrique. Quelques projets qui seront proposés dans le cadre de partenariat public-privé pourraient constituer un bon démarrage, une expérience pilote pour la triangulation en matière de projets d’infrastructure en Afrique ».

Pour conclure, Mme  Zaafrani  a indiqué que la Tunisie a l’avantage d’accéder facilement à plusieurs marchés en Afrique et pourra, grâce à son expérience sur terrain et à la technologie japonaise, offrir de nouvelles opportunités pour les projets d’infrastructure en Afrique. Elle a aussi rappelé qu’en Tunisie, on compte 7.228 entreprises de bâtiment et de travaux publics, 318 bureaux d’études et plus que 4.000 architectes et ingénieurs conseils. « C’est pour toutes ces raisons qu’il faut reconsidérer la coopération avec la partie japonaise par l’intégration de nouvelles donnes et la planification de perspectives plus larges et plus ambitieuses. Dans ce cadre, le partenariat public-privé pourrait être un moyen efficace de mettre en œuvre de nouvelles alliances pour la réalisation de projets d’infrastructure et de développement urbain, intégrés, orientés vers le futur ».

Laisser un commentaire