A quoi servent les lois ?

Les autorisations, les avis des autorités locales ou régionales, ceux du délégué ou du chef du district, et bien d’autres finissent par ouvrir un boulevard pour les trafiquants et spéculateurs.


Nous avons des lois à profusion et nous ne les appliquons pas. Elles sont en majorité alambiquées, difficiles à comprendre, attendent souvent des décrets d’application pour expliciter leur contenu. Mais comme ceux qui veillent sur ce secteur sont obnubilés par  «l’éducation du verrouillage» qu’ils ont héritée eux-mêmes de leurs patrons, ils font tout pour que ces lois deviennent inapplicables. Les «autorisations» et les «avis» des autorités locales ou régionales, ceux du délégué ou du chef du district, etc. finissent par ouvrir un boulevard pour les spéculateurs et pour les pires trafiquants de la terre.

Indépendamment de cet aspect, on donne souvent l’impression que tout ce qui est entrepris est destiné à égayer la galerie. Une fois l’annonce faite, l’événement enregistré par les caméras, les informations données  par les radios, tout le dossier est plié et soigneusement rangé quelque part. On s’en souviendra une fois qu’une catastrophe se produit, qu’un très haut responsable est sur le point de se rendre quelque part ou pour démontrer que «l’on est à la page».

Ceinture de sécurité

Combien y a-t-il eu de campagnes «Pour des vacances sans accidents»? Depuis que l’on a enfin reconnu qu’une vie humaine est souvent à la merci d’une ceinture de sécurité que conducteur et passagers doivent mettre. Qu’est devenu ce slogan? Un texte enfoui dans une de ces boîtes d’archives qui gisent dans les tiroirs. Les victimes des accidents ont, certes, diminué, mais on oublie qu’en raison du renchérissement du carburant, les familles sortent moins et que la présence de la garde nationale, de la police et des radars a quelque peu atténué les ardeurs. Toujours est-il qu’on passe sous le nez d’un point de contrôle sans port de ceinture et cela sans qu’il y ait de réaction.

L’été, c’est la saison rêvée pour rouler à moto. Ce jeune, dont le monstre fait un boucan du diable en roulant, nous l’a rappelé du côté d’Ennasr en filant à tombeau ouvert sur… le trottoir pour contourner un bouchon qui n’en finissait pas pour cause d’accident.

Il ne portait pas de casque. Combien y a-t-il de personnes roulant à moto et respectant la réglementation en vigueur relative au port du casque? On arrête bien un motocycliste, mais pour contrôler l’assurance et la véracité des identités du conducteur et de son engin. Pour le reste, il faudrait revenir.

Ces taxis en roitelets !

Vous risquez de passer une journée sur le trottoir à attendre un taxi. Plutôt un taxi qui daigne vous prendre en charge avec cette histoire «d’application» qu’ils tiennent à appliquer et qui est, avons-nous appris par communiqué du ministère du Transport, illégale (!?). On a beau protester sur les réseaux sociaux, à l’occasion des émissions radiophoniques, le crier sur les toits, ces taxis n’en font qu’à leur tête. Ils enfreignent la loi et gagnent un argent fou au détriment de tous ceux qui finissent par plier sous leur diktat.

Les visiteurs, venus à l’occasion de la Ticad, en savent quelque chose. Qu’a-t-on fait pour corriger cette anomalie et régler une fois pour toutes cette affaire? Rien! Oui, pourquoi pas ne pas laisser ces taximen en faire à leur tête, opter pour des déplacements  en fonction de «leurs» applications et ….créer une autre catégorie de taxis qui roulent au compteur? Ce sera un choix engageant ceux qui l’ont fait et qui, par voie de conséquence, protégerait le consommateur. On n’a qu’à poser la question à ceux qui sont en place, et ouvrir la voie à ceux qui veulent travailler sans gruger les gens. On pourra résoudre catégoriquement ce problème et créer des emplois. Et ceux qui enfreignent la loi ne s’en sortiront pas sans frais.

Mendicité: une plaie

On a annoncé dernièrement avec beaucoup de fierté que l’on a arrêté quelques bougres pour «mendicité»! La belle affaire, alors que cette «fonction» est une des plus lucratives, avec celle qui vous propose  de «bâtir une maison au paradis» en achetant un ticket dont la provenance n’est jamais prouvée, et qui sévissent tous les vendredis notamment. Nous savons pertinemment qu’il y a bien des gens qui sont dans le besoin, dans une misère noire par les temps qui courent et qui se nourrissent, Dieu sait comment, avec le renchérissement de la vie.

Mais  c’est de ceux qui ont fait de la mendicité une fonction qu’il s’agit.

Ils sont à la tête d’une véritable organisation et gagnent un argent fou en fin de journée. Ils s’enhardissent en attirant d’autres gamins, filles ou dames, dans leurs filets pour élargir leur rayon d’action. En toute impunité ? Il faudrait être le dernier des imbéciles pour croire que nos services de la police ne les connaissent pas et qu’ils sont incapables de mettre un terme à cette image peu reluisante de notre société. Il faudrait agir pour aider ceux qui sont réellement dans le besoin et punir ces professionnels de la mendicité.

Des écoles sans eau !

Il paraît qu’il y aurait près de quatre cent cinquante écoles sans eau. Tout en rappelant que les responsables de ce Département avaient promis que l’eau sera assurée pour tous les établissements à la rentrée, il faudrait s’empresser de trouver des solutions durables et crédibles pour aider l’Etat à assurer la maintenance de ces écoles. Pourquoi ne pas appliquer la réglementation en vigueur qui avait été promulguée pour aider les associations sportives et alléger la charge de l’Etat en ce qui concerne les subventions de fonctionnement ?

Les sociétés sont dans la possibilité d’accorder sous forme d’aides aux associations sportives à concurrence de un pour mille de leurs chiffres d’affaires à déduire de l’assiette des impôts. Cela a bien marché et les établissements scolaires pourraient bénéficier de cet avantage qui ne pèsera pas lourd pour les sociétés intéressées. De toutes les façons, si l’argent qui va aux associations sportives est parfois mal utilisé, puisque servi  pour payer des tocards et des pénalités  dues aux bêtises des dirigeants, pour les écoles, il s’agit de conforter un patrimoine national qui appartient à tous les citoyens. Cela allègera les charges du ministère concerné qui pourra consacrer cette enveloppe dédiée à l’entretien pour d’autres tâches et relancerait un secteur resté de tout temps le dernier des soucis. Il s’agit de trouver une formule qui permette de faire vite et d’agir avec efficacité. Est-ce trop demander ?

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