Romans célèbres sur plateformes : «Le Parfum» s’offre une série !

Du roman au cinéma et maintenant à la série Netflix, comment cette histoire racontée par Patrick Suskind dans «Le Parfum» n’a jamais perdu de son charme ? Cette nouvelle série allemande sur Netflix qui porte le même titre de l’œuvre littéraire est très originale dans son traitement parce qu’elle ne met pas en scène le roman, mais elle lui rend hommage ainsi qu’à tous les bibliophiles.

Comme beaucoup de critiques, nous tenons « Les Sopranos » de David Chase, produite en  1999, pour l’œuvre qui a fait décoller la  série de son statut « télévisée » pour  lui donner un traitement vraiment cinématographique. Depuis, les séries ont pris rapidement un autre détour. Pas la peine de trop argumenter, les séries à succès aujourd’hui sont purement du cinéma dans leurs écritures et dans leurs réalisations. Sur ce plan, la série allemande « Le Parfum » constitue une vraie merveille sur le plan de sa fabrication et de son écriture cinématographique.

Le roman de l’écrivain allemand Patrick Süskind, sorti en 1985, traduit en 48 langues et vendu à plus de 20 millions d’exemplaires, avait fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 2006 intitulée « Le Parfum », histoire d’un meurtrier, qui n’avait pas emballé la presse, mais qui avait davantage séduit le public, dépassant les 800.000 entrées en France. 16 ans plus tard, c’est une série portant le même nom qui fait son arrivée sur Netflix mais qui n’en est pas une adaptation. La série allemande « Le Parfum » est un hommage au roman dont elle est «librement inspirée», ce qui en fait d’emblée un objet intrigant. Au milieu des années 90, six adolescents deviennent obsédés par Grenouille, le «héros » du livre, et décident de s’entraîner pour parfaire leur odorat. Vingt ans après, le corps d’une femme du petit groupe est retrouvé mutilé, ses cheveux, la peau de ses aisselles emportés. Une enquêtrice et un procureur qui vivent une relation extraconjugale tentent de découvrir qui est son assassin. Les adolescents au cœur du récit se prennent de passion pour le parfum à la lecture du roman et s’entraînent à «devenir comme Grenouille», le héros du roman et du film. Une lecture pathologique en quelque sorte.

D’un point de vue formel, « Le Parfum » montre que l’Allemagne en a parcouru du chemin depuis ses grandes séries à succès, comme Derrick, Le Renard ou Alerte Cobra, même si elle a encore du mal à se séparer d’une certaine austérité. La mise en scène est soignée, les plans et les couleurs travaillés. Il s’en dégage une certaine classe derrière l’aspect parfaitement sordide de l’histoire, sans pour autant «glamouriser» des corps de femmes mutilés par exemple.  A découvrir pour ceux qui ont admiré le roman et qui ont été déçus par le film. Cette série parle, en fait, de la génération Grenouille …  Le roman de Süskind n’est qu’un prétexte finalement.

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