Ils ont dit…

Tarek Hammami, président de la Chambre nationale de l’industrie pharmaceutique

«L’industrie pharmaceutique tunisienne dispose de très hautes compétences, ce qui renforce la confiance du citoyen dans le médicament fabriqué localement. L’industrie locale couvre 75% de la consommation de médicaments des Tunisiens et il y a un potentiel pour davantage de progrès dans ce domaine. Notre pays dispose de 41 unités de fabrication de médicaments humains, et ce, en plus des fabricants de médicaments vétérinaires et autres. 30 à 40% des 9 mille employés du secteur sont titulaires de diplômes supérieurs. Il s’agit d’un secteur qui fournit beaucoup de services au citoyen et à l’économie tunisienne. Jusqu’à la fin de l’année dernière, le volume des investissements dans le secteur pharmaceutique s’est élevé à 1,4 milliard de dinars et le rythme de création de nouvelles entreprises s’est accéléré. Ainsi, le nombre d’entreprises est passé de 30 entreprises en 2015 à 41 entreprises en 2021, dont la plupart visent une expansion de leurs activités. Actuellement, nous fabriquons toutes sortes de médicaments classiques et biologiques, des vaccins et autres, et notre pays mise énormément sur l’exportation de médicaments. Les fabricants tunisiens exportent aujourd’hui des médicaments vers l’Europe et l’Asie, en particulier les pays du Golfe, et l’Afrique, avec 21% de la production nationale. La Tunisie exporte des médicaments vers l’Allemagne pour traiter les patients atteints de cancer, et cela renforce la confiance des citoyens dans la production locale. La possibilité d’une plus grande dépendance vis-à-vis de l’industrie locale, en particulier les médicaments difficiles à importer, est tout à fait envisageable».

Abdelkader Boudrigua, président du Cercle des financiers

«La Tunisie accuse un retard dans le paiement à distance par rapport à de nombreux pays qui lui sont inférieurs au niveau du développement économique.  Les indicateurs publiés par la Banque centrale dans ce cadre permettront d’évaluer l’efficacité des politiques que le pays mène dans le domaine des moyens de paiement. Le nombre de transactions par paiement électronique a augmenté de 38%, pour atteindre 5,8 millions, tandis que leur valeur a augmenté de 62% pour atteindre 390 millions de dinars, entre 2021 et 2022. Le nombre de sites commerciaux a augmenté de 39%, passant de 1.200 à la fin du moins de juin 2021 à 1.670, une année plus tard. Une grande frange de la population tunisienne effectue des achats par Internet. On estime que l’évolution du taux de chèques non encaissés de 17,7% au cours du premier semestre 2022. Aussi, le rejet de plus de deux millions de chèques d’une valeur de 1,4 milliard de dinars sur un total de 12 millions de chèques d’une valeur de 56 milliards de dinars révèle l’énorme utilisation des chèques en Tunisie qui est liée, à la fois, à la culture et à la situation économique du pays ».

Lisa Menucha, représentante de la GIZ et directrice des programmes Pema et Aaca

«70% des actifs dans le secteur du commerce en Afrique subsaharienne sont des femmes dont la plupart exercent dans le secteur parallèle et informel. Le programme Pema implique un travail avec 80 entreprises tunisiennes de femmes d’affaires dans quatre secteurs, à savoir les services, la technologie, la production alimentaire et les cosmétiques. Il aurait été préférable que les entreprises investissent le marché africain sous forme de groupements pour mieux réussir en comparaison avec une démarche qu’entameraient les entreprises de façon individuelle. La conquête du marché africain est coûteuse, ce qui nécessite un bon « networking » et une bonne connaissance de ce marché. S’adresser au marché africain sous forme de groupements permet de réduire les coûts d’installation et de pénétration de ce dernier».

Laisser un commentaire