Frédéric REBELO, Vice-Président Power Systems& Digital Energy chez Schneider Electric pour l’Afrique Francophone et les Îles à La Presse: « 5% de notre chiffre d’affaires sont dédiés à la recherche et développement »

«La consommation d’énergie en constante augmentation (doublement d’ici à 2030) impose l’impératif de réduire les émissions de CO² de plus de trois fois. Il n’y a pas d’autre choix que de développer l’efficacité énergétique pour résoudre cette équation. Trois transformations nécessaires sur la voie du net zéro d’ici à 2050 font consensus : la décarbonations des sources d’énergie, l’électrification de processus et l’optimisation de la demande (efficacité et circularité)».

Que propose Schneider Electric comme services pour assurer une technologie innovante et durable ?

Nous fournissons des solutions numériques combinant énergie et automatismes, pour plus d’efficacité, au service d’un monde plus durable. Grâce à nos technologies uniques de gestion de l’énergie, d’automatismes en temps réel, de logiciels et de services, nous proposons des solutions intégrées pour l’habitat résidentiel, les bâtiments tertiaires, les data centers, les infrastructures et les industries. Nous sommes présents sur plus d’une centaine de pays, avec 200 usines, 100 centres de distribution. 5% de notre chiffre d’affaires sont dédiés à la recherche et développement, ce qui nous permet de garder un haut niveau d’innovation. En intégrant le digital et la démarche de la décarbonation au cœur de la conception de nos solutions, en nous appuyant sur notre plateforme EcoStruxure, ainsi que notre division de conseil en durabilité, nous sommes à même d’adresser ces deux challenges. Il faut noter que, à notre sens, le numérique construit un avenir intelligent en rendant visible l’invisible, ce qui améliore l’efficacité et élimine le gaspillage d’énergie.

Comment cette plateforme contribue-t-elle à la transformation digitale?

EcoStruxure est notre architecture système et notre plateforme ouverte, interopérables et compatibles IoT. Elle offre une valeur ajoutée en matière de sécurité, de fiabilité, d’efficacité, de durabilité et de connectivité pour nos clients. EcoStruxure tire parti des progrès de l’IoT, de la mobilité, de la détection, du cloud, de l’analyse et de la cybersécurité pour offrir l’innovation à tous les niveaux. Cela inclut les produits connectés, Edge Control et les applications, analyses et services qui sont pris en charge par le logiciel. Cette plateforme a été déployée sur près de 500 000 sites avec le soutien de plus de 20 000 développeurs, 650 000 fournisseurs de services et partenaires, 3 000 services publics et connecté plus de deux millions d’actifs sous gestion.

Comment  pouvez-vous économiser trois à cinq fois de plus d’émissions de CO2 d’ici à 2030, pour être sur la bonne voie et par conséquent limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré ?

Le changement climatique est le challenge déterminant de notre époque, qui nous confronte à cette seule équation : la consommation d’énergie en constante augmentation (doublement d’ici à 2030) qui impose l’impératif de réduire les émissions de CO² de plus de trois fois. Il n’y a pas d’autre choix que de développer l’efficacité énergétique pour résoudre cette équation. Trois transformations nécessaires sur la voie du net zéro d’ici à 2050 font consensus: la décarbonation des sources d’énergie, l’électrification de processus et l’optimisation de la demande (efficacité et circularité).

On croit savoir que l’usine du Vaudreuil est considérée comme un site de production IOT 4.0?

C’est une distinction qui nous a été attribuée par le World Economic Forum qui croit fermement en  la capacité du 4.0 pour faire advenir la prochaine étape du développement. Le Vaudreuil est l’une des six seules usines dans le monde et la deuxième pour Schneider Electric à avoir cette distinction. Ces usines sont des exemples de premier plan de la façon dont les technologies de la quatrième révolution industrielle offrent une efficacité et une durabilité accrues.

Peut-on considérer Schneider un partenaire digital pour l’efficacité et la durabilité internal ?

La force de Schneider réside dans notre capacité à proposer des solutions pour apporter à sa stratégie, la digitalisation et la décarbonation, en mobilisant des expertises locales, éprouvées partout dans le monde pour faire advenir l’Électricité 4.0 et l’Industrie 4.0. Nos références clients parlent d’elles-mêmes. Mais au-delà, nous croyons à une approche par écosystème. La parfaite démonstration est celle d’EcoStruxure qui a été déployée sur près de 500 000 sites avec le soutien de plus de 20 000 développeurs, 650 000 fournisseurs de services et partenaires, 3 000 services publics et connecté plus de deux millions d’actifs sous gestion.

Comment utiliser la technique 4.0 pour alimenter le monde électrique ?

Pensez à l’électricité 4.0 comme le «carburant» de ce nouveau monde électrique. En effet, tout devient plus électrique (mobilité/transport, moyens de production, usage domestique). L’électricité est la source d’énergie la plus durable et résiliente, car l’électricité rend l’énergie verte plus qu’une source d’énergie, l’électricité, qui est l’énergie la plus efficace et non seulement un vecteur de croissance, mais aussi le meilleur vecteur de décarbonisation. Combinés au numérique, les réseaux électriques deviennent intelligents, savent mieux orchestrer des sources d’énergie  différentes.

Pouvez-vous nous donner un aperçu sur le secteur énergétique dans le continent africain?

L’Afrique possède une capacité de production d`énergie de 254 GW avec un réseau de distribution qui génère 25% de pertes techniques et non techniques, ce qui représente tout de même 2% du PIB. Nous estimons qu`à l’horizon 2025, nous aurons besoin de 38% de capacité en plus, pour faire face à la croissance démographique. L’accès à l’énergie (que nous considérons comme un droit) est donc indéniablement un impératif pour accompagner le développement du continent. Et la croissance de la demande sera soutenue au cours des prochaines décennies.

Comment évaluez-vous la consommation électrique des bâtiments ? 

La consommation moyenne d’un bâtiment dans le monde est de 300 KWH/an/m². Les bâtiments représentent 38% des émissions globales de CO2. Le problème est clair. Il s’agit d’inclure la décarbonation et la limitation de la consommation d’énergie dès la conception. Avec des technologies de gestion digitalisée du bâtiment (par exemple le BMS de Schneider Electric avec des capteurs de présence, des capacités de correction de facteur qualité de la puissance, des outils de contrôles périphériques et, bien sûr, des logiciels d’analyse de performance et de comportement), nous sommes à même de baisser la consommation moyenne du bâtiment à 180KWH/an/m². On sait que dans le monde, 6% des bâtiments tertiaires sont équipés et que les 2/3, sont, en fait, mal équipés et mal entretenus. Il y a, donc, un gisement de réduction d’émissions sans précédent dans le parc existant. Sur le greenfield ou les nouvelles constructions, avec une approche décarbonation dès la conception, et grâce à des outils digitaux qui permettent de simuler l’équipement tout au long de son existence, et grâce à l’adoption d’un mix énergétique qui met en avant des capacités Internal renouvelables locales (éolien, géothermie, solaire), nous sommes capables de passer à moins de 40 Kwh/an/m².

Les solutions que vous offrez sont-elles rentables économiquement ?

Absolument. Aujourd’hui les solutions que nous mettons en œuvre chez des milliers de clients arrivent avec une valeur concrète réelle : la facture d’énergie d’une usine réduite, les arrêts de production évités, la réduction de l’empreinte carbone (qui a un impact sur les investissements futurs, et même l’accès à certains marchés internationaux). Je vais ici encore donner un exemple de Schneider Electric avec l’usine du Vaudreuil qui a été transformée avec nos solutions et a pu réduire de 32% sa consommation d’énergie, de 11% ses coûts de maintenance. Ce sont des solutions compétitives et rentables économiquement.

Est-ce que ces solutions peuvent fasciner aujourd’hui les nouvelles générations ?

Absolument. Les nouvelles générations sont beaucoup plus conscientes et mobilisées de l’utilité et de l’importance de ces solutions. L’illustration est manifeste dans le concours SchneiderGoGreen conçu en partenariat avec Aveva, dans lequel nous donnons aux jeunes esprits Internal audacieux du monde entier, l’opportunité de mettre leurs compétences à l’épreuve et de repousser les limites de la transformation digitale dans la gestion de l’énergie.

Propos recueillis par Sabrine AHMED

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