Ouverture de la 33e édition des JCC: Le cinéma en fête

Conventionnelle et sans surprise, la cérémonie de la 33e édition des Journées cinématographiques de Carthage s’est déroulée sans susciter les passions… Espérons que la fête sera ressentie durant la semaine à travers une programmation de films qui appelleraient au débat et à l’échange.


Hier soir à la Cité de la culture s’est ouverte la 33e édition des Journées cinématographiques de Carthage. C’est toujours dans une belle euphorie que Tout Tunis et ses alentours vibrent au rythme de ce festival militant, alternatif tourné vers les expressions du sud avec des ouvertures vers l’ailleurs. Le cinéma, cet art des plus populaires, prend sous nos cieux des airs de fête. Les faiseurs d’images et de rêves pullulent autour d’un centre-ville haut en couleur et les salles de cinéma retrouvent un public unique qui déserte toute l’année ses fauteuils mais qui revient chaque année, le temps d’une semaine, à ses anciennes amours.

La 33e édition des JCC sous la direction de la cinéaste Sonia Chemkhi, renforce les acquis et va dans le sillage des fondements des débuts avec des hommages, des focus, des ouvertures, des rencontres, des débats et des compétitions. Pour cette année, une nouvelle section est née, la semaine de la critique sera aussi parmi les programmes à suivre.

72 pays participants, dont 23 pays africains, 17 arabes et 32 du reste du monde, une forte participation dans les différentes sections dont celles compétitives avec des jurys qui auront la lourde tâche de décerner les Tanits aux plus méritants.

Le tapis rouge déroulé pour accueillir les invités prestigieux de cette 33e édition était un lieu d’échanges et de rencontres. Les invités des JCC font dans la simplicité, jouent le jeu des strass et paillettes, mais gardent en eux l’âme d’un cinéma du sud porteur des préoccupations des gens ordinaires, des histoires simples et lourdes de sens et d’engagement.

Arrivant à la cérémonie d’ouverture, la salle était mise au goût du 7e art. Le Tanit, symbole du doyen des festivals de cinéma en Afrique et dans le monde arabe, était une pièce maîtresse de la scénographie rehaussée par la silhouette bleutée choisie comme affiche de cette édition, sobre sans artifices.

La maîtresse de cérémonie, Marwa Jaziri, a  illuminé la scène par son sourire, son énergie et sa belle prestance. Elle accueille Sonia Chemkhi directrice déléguée des JCC, qui commence par souhaiter la bienvenue aux artistes et faiseurs de rêves, sans omettre de rappeler les valeurs fondamentales de ce festival lancé par la bonne volonté et la vision perspicace de son fondateur, Tahar Cheriaa.

Sonia Chemkhi a insisté dans son mot sur la nécessité de dialoguer et d’ouvrir des sentiers nouveaux. Le cinéma est toujours une fenêtre ouverte sur le monde, sur l’autre, capable d’offrir de nouvelles voies pour la création. « Les JCC sont un rendez-vous pour ceux qui cherchent et œuvrent dans l’exception, qui s’imposent une écriture et un contenu engagés dans les valeurs universelles, humaines», précise-t-elle.

La ministre des Affaires culturelles qui, par son allocution, a annoncé l’ouverture de la 33e édition des JCC, a souligné l’importance du cinéma dans l’ouverture des frontières par la force de la création, et son rôle dans la diffusion des belles valeurs humaines. Elle a salué aussi les choix du comité qui, selon elle, a réussi l’équilibre entre le renforcement des acquis et les ouvertures vers de nouvelles perspectives ».

Outre les différentes sections présentées sous forme de montages vidéo d’extraits de films, la cérémonie d’ouverture fut aussi une occasion de rendre hommage à des figures de proue du 7e art qui nous ont quittés à l’instar de Hichem Rostom, Taoufik Bahri, Yamina Ben Chouikh, Kalthoum Bornaz et d’autres qui continuent à illuminer l’écran par leur art comme Naky Sy Savane, Daoud Abed Elsayed et Abderrahmane Tazi.

La cérémonie s’est poursuivie sans grand rebondissement à présenter les sections de cette édition, des vidéos qui défilent, les différents membres des jurys présentés avec deux intermèdes, le premier présenté par la danseuse Malek Zouaidi et le second par la chanteuse Dorsaf Hamdani.

Les JCC 2022, c’est la fête dans les salles et c’est le plus important. A partir d’aujourd’hui, tous les écrans se déploient pour les cinéphiles, des films sur tous les écrans, dans les espaces ouverts et fermés pour tous les publics et dans les régions pour une programmation qui révélera ses surprises tout au long de la semaine. Des films, des expériences et des regards sur le monde, c’est l’essentiel des JCC, un festival qui fera, quoi qu’il en soit, l’exception de par son public inégalable et l’engouement qu’il suscite.

Bon festival !

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