Le secret est-il enfin percé ?

Editorial La Presse

Cela fait maintenant plus de deux mois que l’on n’arrive pas à trouver une solution à la crise du lait. Cela fait aussi une bonne période que les spéculateurs et ceux qui assurent les circuits de distribution, dont on connaît pour la plupart l’appartenance politique, ont transformé le quotidien et le pouvoir d’achat du Tunisien en supplice, en sources d’inquiétudes, voire de frustration.

Cependant, ce même Tunisien, qui ne trouve pas de lait pour ses enfants, qui subit aussi les aléas de la vente conditionnée, n’ignore pas les arrière-pensées, les préméditations et les desseins de ceux qui n’hésitent pas à profiter du moindre fait pour faire démarrer la machine à fabriquer les rumeurs. Pour jeter de l’huile sur le feu.

Il faut dire que les dessous de la crise de la filière laitière présentent beaucoup de ressemblances avec « les techniques » déjà utilisées dans d’autres circonstances par certaines parties, notamment politiques, et destinées essentiellement à tromper l’opinion publique. Cela traduit, encore une fois, les mauvais réflexes de ceux qui sont toujours incapables de se hisser à un niveau respectable et à accéder à un palier supérieur. Si l’on ne doit retenir qu’une seule chose dans l’évolution et dans l’environnement de ces partis politiques, ce sera tout particulièrement l’esprit attentiste et entièrement tourné vers les polémiques et les querelles. Des polémiques qui sont devenues à la longue plus importantes, voire plus «légitimes», que les besoins élémentaires des Tunisiens. Des polémiques qui nourrissent les différends et provoquent de plus en plus les problèmes et les crises.

Autant dire que les intéressés ont souvent trouvé la manière de détourner l’attention. Autant dire qu’il n’est plus aujourd’hui difficile de conclure que la production de lait en Tunisie est de nature à couvrir l’intégralité des besoins de la population. Par conséquent, le secret de la crise du lait est-il enfin percé ? En tout cas, tout porte à le croire, essentiellement après la visite du Président de la République à l’usine de production de lait appartenant au groupe Délices Holding à Soliman. 

Cela veut dire que la pénurie résulte en grande partie de la spéculation. Cela veut dire aussi qu’il y a des spéculateurs qui n’hésitent pas à transformer le lait standard en lait 0% afin d’engranger plus de revenus et de pousser vers l’augmentation des prix. Cela veut dire enfin que la crise est quelque part provoquée.

Mais autant dire également que la gestion de cette même crise aurait dû être mieux gérée, qu’elle aurait dû être confiée, notamment du côté du ministère du Commerce, aux contrôleurs économiques et aux responsables qui en ont vraiment le profil et qui, après l’éclatement de la vérité, et tout en étant devant le devoir d’agir, n’ont plus aucune raison d’attendre encore…

Un commentaire

  1. Brahim

    07/12/2022 à 14:49

    Lu et relu, je n’arrive pas à comprendre votre éditorial. Pourtant, j’ai l’expérience de la rédaction journalistique. Une simple question : à quoi servent les responsables politiques et économiques de ce gouvernement qui se montre aussi inefficace que le locataire du palais présidentiel (pour combien de temps encore?).

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