Ils ont dit

Imed Hazgui, président du Haut comité de contrôle administratif et financier (Hccaf)

« Tous les rapports de contrôle et d’audit insistent sur l’importance de la numérisation et sur l’intégration des différentes bases de données présentes au niveau national. L’objectif de tout cela est de développer les services publics, d’augmenter les ressources de l’Etat et de rationaliser ses dépenses. Le manque d’intégration et de liaison entre les différentes bases de données représente une carence importante pour l’économie nationale, qu’il faut absolument contrecarrer. La Tunisie souffre de l’absence d’une base de données nationale regroupant les rapports de contrôle et les rapports statistiques. J’appelle à la mise en place d’une plateforme électronique intégrée permettant l’échange instantané d’informations et de données entre tous les organes de contrôle. Il impératif que la numérisation du système de contrôle, d’inspection et de suivi dans le secteur public soit une priorité nationale. La Corée est prête à participer à la mise en place de ce système de contrôle numérisé en Tunisie. Les inspections au niveau des ministères subissent des problèmes profonds avec le manque de cadres et de moyens. Ces services sont délaissés contrairement au rôle important des inspections dans le secteur public ce qui nécessite une restructuration totale de l’ensemble du système de contrôle ».

Mohsen Hassan, ancien ministre du Commerce

« La loi de finances 2023 va entraîner une nouvelle pression fiscale. La pression fiscale en Tunisie est considérée comme la plus élevée en Afrique, qui est évaluée actuellement à 25%, sans tenir compte des contributions aux fonds sociaux. De cette manière, le coût de nombreux services va augmenter. La politique fiscale de l’Etat repose sur les salaires et les paiements indirects, ce qui induit une injustice fiscale, alors qu’il aurait été plus utile d’élargir le cercle fiscal en empêchant l’évasion fiscale, estimée à 17 milliards de dinars ».

Ezzeddine Saïdane, économiste et expert financier

« La politique d’austérité appliquée par l’Etat tunisien pourrait conduire à des répercussions fâcheuses sur le plan économique…Cette politique signifie la réduction des dépenses publiques et de l’investissement public, ce qui est synonyme d’une limitation voire une suspension de l’activité économique du pays. Je propose de dynamiser le développement et l’investissement et de réorienter une partie des ressources de l’Etat vers l’investissement public, ainsi que de rationaliser les dépenses de l’Etat. Le pouvoir d’achat des Tunisiens s’est dégradé depuis 2011 de 40 à 50%. Exercer plus de pression sur le citoyen représenterait un risque considérable sur les plans social et politique. Il faudra donc répartir les sacrifices sur les différentes classes sociales afin d’éviter l’implosion ».

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