Pénuries — Bons de rationnement: Une idée à creuser

Le Tunisien ne comprend pas pourquoi les autorités tardent à réagir  et à prendre le taureau par les cornes.


Le Tunisien a fini par comprendre qu’il n’y a plus rien à attendre en lien avec les différentes crises et pénuries dans les matières de base (lait, sucre, huile, médicaments, etc.). A force de courir dans tous les sens pour acquérir un paquet de lait ou un kg de sucre ou une bouteille d’huile, il désespère de voir la situation se débloquer.

Cette situation, qui s’inscrit dans la durée, ne doit pas et ne peut plus continuer. Il est clair que tous les produits qui manquent aujourd’hui et, parfois, depuis plusieurs mois, ne sont pas près de réapparaître sur les étals des magasins et dans les épiceries de quartier.

Approvisionnement précaire

Quand on voit, chaque jour, des gens faire le guet devant les grandes surfaces dans l’attente d’une éventuelle livraison de lait, on ne peut que s’en indigner.

Ce qui est encore plus révoltant c’est que nous entendons tous les jours des responsables de premier rang qui nous annoncent, imperturbablement, que d’énormes quantités d’huile, de sucre ont été débarquées, que l’approvisionnement des grossistes et des autres commerçants se fait dans des conditions optimales et qu’il y a des applications numériques qui assurent le traçage des livraisons.

On nous parle, aussi, du lait. Un responsable important dans le ministère concerné nous assure que, dans les tout prochains jours, la crise du lait ne sera qu’un mauvais souvenir. Selon lui, tout va redevenir normal et que la situation sera comme avant. Avant quoi? On ne sait pas. Car, dans les faits, rien n’a changé. C’est même pire. Il est déplorable que le consommateur continue à vivre dans un stress constant sans avoir aucune garantie concernant les jours à venir.

Après avoir compris qu’il n’y a plus rien à attendre concernant la possibilité de trouver une solution aux problèmes que tout le monde vit, le Tunisien ne comprend pas pourquoi les autorités tardent à réagir et à prendre le taureau par les cornes. On ne peut plus gérer les crises les unes après les autres sans chercher à les freiner ou à les empêcher de perdurer.

A l’heure actuelle, les produits qui font défaut et qui rendent la vie difficile sont le lait et l’huile. Certes, des quantités sont livrées aux différents points de vente. Mais ce n’est pas le consommateur ordinaire qui en bénéficie. Tout le monde sait comment cela se passe et comment on arrive à acquérir ce dont on a besoin. Doit-on passer toute sa vie à subir ces brimades quotidiennes dans les files d’attente ?

De toute évidence, il n’est plus acceptable que cela se répète indéfiniment sans que les autorités adoptent des mesures concrètes pour que tous les Tunisiens soient mieux approvisionnés. Ce qui est fait aujourd’hui n’est pas suffisant. On nous parle d’opérations de contrôle des circuits de distribution et de sanctions contre les “spéculateurs” sans, pour autant, que cela aboutisse à des résultats concrets sur le terrain. Ce qui montre que les méthodes suivies sont inefficaces et inopérantes.

Sortir de la crise

D’où la nécessité d’être plus créatif par l’adoption de mesures plus pratiques susceptibles d’apporter des solutions immédiates et palpables.

Il est temps de donner la possibilité à chaque Tunisien, sans exception, de pouvoir obtenir son lait quotidien, son huile, etc, sans passer par les voies tortueuses que l’on connaît.

A cet effet, il est impératif d’en arriver aux méthodes qui s’inspirent du rationnement. Comme en temps de guerre puisqu’on en est arrivé à cette limite ! Les responsables du ministère concernés sont dans l’obligation de trouver le recours le plus simple, le plus pratique et le plus rapide pour permettre à tout un chacun de faire ses achats sans complications. Pourquoi ne pas chercher dans le sens de l’instauration de bons de rationnement qui seront entourés de toutes les garanties nécessaires concernant la protection de l’identité et l’efficacité ?

Etant donné que les pénuries vont se prolonger pour une longue période (selon de nombreuses données objectives), c’est l’Etat qui doit prendre toutes les mesures qui s’imposent pour assurer l’approvisionnement des Tunisiens en matières alimentaires de base dans les conditions les plus normales. Le contrôle ou les sanctions ont montré qu’ils sont inefficaces. Donc, il faut chercher les vraies solutions. Celles-ci sont à la portée des responsables s’il existe une réelle volonté pour sortir de la crise.

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