Gel des avoirs bancaires et postaux sur fond de l’affaire « Namaa Tounes » : L’heure des comptes a-t-elle sonné ?

L’étau ne cesse de se resserrer autour de certaines personnes soupçonnées de crimes financiers et notamment de blanchiment d’argent. Ces derniers temps, les procédures judiciaires lancées sont devenues nombreuses et les décisions de gel des avoirs, le sont encore plus.

Selon la justice, tout tourne autour du parti Ennahdha et notamment en ce qui concerne l’affaire « Namaa Tounes », une association accusée de malfaisance, de blanchiment d’argent et même de financement de crimes. Pour certains, cette association serait l’arbre qui cache la forêt, si on rappelle que plusieurs personnes et figures proches du parti Ennahdha seraient, selon les soupçons de la justice, impliquées dans cette affaire.

D’ailleurs, dernièrement, une liste de plus d’une centaine de personnes dont les avoirs et les comptes bancaires ont été gelés a fuité sur les réseaux sociaux. En effet, c’est le Parquet du Pôle Judiciaire économique et Financier qui a émis cette décision pour geler notamment les comptes et les avoirs bancaires et postaux de ces personnes, dont certaines sont connues par l’opinion publique.

Les banques et la Poste tunisienne ont été informées, en vertu de cette instruction émise de geler les comptes et les avoirs bancaires des personnes physiques et morales, dans le cadre d’une affaire de suspicion de blanchiment contre l’ancien leader du mouvement Ennahdha et membre de l’association « Namaa Tunisie » AbdelKarim Slimane.

La liste comprend environ 105 personnes physiques et morales, parmi lesquelles, figurent des leaders du mouvement Ennahdha à l’instar de Adel Daadaa et Amer Laarayedh, la fille de l’ancien leader du mouvement Ennahdha, Hammadi Jabali et plusieurs autres personnes.

« Ces personnes seront interdites d’accéder à leurs comptes bancaires jusqu’à nouvel ordre. Cela consiste à bloquer tous les comptes et capitaux de la personne ou du groupe dont les avoirs sont gelés. Toute vente ou acquisition de bien lui est également interdite. Cette mesure est prise le plus souvent en Tunisie par la Commission nationale de lutte contre le terrorisme, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, la corruption, le terrorisme et le blanchiment d’argent. Il peut s’agir d’une mesure provisoire, ou définitive », explique à La Presse un avocat.

L’affaire Namaa Tounes

Comment a débuté l’affaire Namaa Tounes ? Au fait, le ministère de l’Intérieur a repéré des opérations financières louches de la part d’activistes au sein de l’association « Namaa », ainsi qu’un important flux d’argent au profit de cette association qui ne correspond pas à la nature de ses activités telles que déclarées.
On évoque d’ailleurs qu’une personne impliquée dans cette affaire a bénéficié de flux financiers allant jusqu’à 100 millions de dinars depuis 2011.

Me Imen Gzara, membre du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, a assuré que 33 personnes dont Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, ont été officiellement accusées dans cette affaire.

Dans un premier temps, trois personnes ont été arrêtées et des ordinateurs, du matériel électronique et des relevés bancaires ont été saisis. Par la suite, plusieurs personnalités ont été inscrites sur la liste des recherchés faisant l’objet de poursuites judiciaires pour blanchiment d’argent. La liste des suspects comprend notamment Hassen Meddeb, Omar Belkhiria, Adel Daâdaâ, Hamadi Jebali, Mohamed Khochlaf, Abdelkarim Slimane, Mouadh Ghannouchi et le gendre de Hamadi Jebali. Certains d’entre eux ont été arrêtés comme notamment Adel Daâdaâ et Abdelkarim Slimane.

En effet, le dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Adel Daâdaâ, avait été arrêté dans le cadre de cette affaire de blanchiment d’argent. Ce dernier serait l’un des premiers responsables de cette association caritative.

L’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali avait comparu sur la base de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent », dans cette affaire, mais selon son avocat le dossier de son client « ne contient aucune preuve pour établir sa culpabilité ». Idem pour Rached Ghannouchi qui avait été auditionné puis maintenu en état de liberté dans cette même affaire.

En juillet dernier, conformément à une décision de justice, les comptes bancaires et les avoirs de plusieurs personnes accusées dans l’affaire relative à l’association caritative « Nama Tounes », ont été gelés. La liste alors publiée par la Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) évoque notamment le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi, son fils Mouadh, sa fille Soumaya Ghannouchi et son gendre Rafik Abdessalem, l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali, en plus d’autres personnes.

 

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