Un mercato d’hiver calme : Faute de joueurs talentueux

 

Pas de grosses surprises ni de transferts chocs. Ce qui pose pas mal de points d’interrogation.

La deuxième période de transferts des joueurs a démarré le 2 janvier. Elle sera clôturée le 31 janvier à minuit sur le système de régulation des transferts nationaux et internationaux de la Fifa (TMS). Cette période-clé de la saison devrait normalement connaître une vague importante de départs de joueurs dans les clubs et un flux d’arrivées pour corriger les lacunes dans les effectifs, les peaufiner et les étoffer en vue d’aborder la deuxième phase assez cruciale du championnat avec plus d’atouts et une équipe équilibrée et forte dans les trois compartiments. Pour le championnat tunisien, les transferts de joueurs sont régis par des règlements spéciaux de la Fédération tunisienne de football. Les deux périodes de transfert et de prêt ont été fixées cette saison comme suit : 1ère période du 9 juillet au 30 septembre 2022 et la 2e période du 2 au 31 janvier 2023. Durant la première période, tout club de la Ligue 1 ou 2 a le droit de recruter sous forme de transfert définitif ou prêt un nombre maximum de dix (10) joueurs professionnels âgés de plus de 21 ans. Durant la deuxième période, les clubs peuvent remplacer cinq (5) joueurs maximum parmi les 10 recrutés durant la 1ère période qui sont transférés ou prêtés ou dont le contrat est tout simplement résilié. C’est pourquoi la deuxième période du mercato tunisien ne connaît pas une vague massive de changements de clubs de la part des joueurs et les nouvelles recrues se comptent sur les doigts de la main.

Un championnat pas exportateur

Le championnat tunisien est de plus en plus pauvre en joueurs de qualité. Il n’est pas donc un grand exportateur de gros talents pour les championnats étrangers. La sortie dès le premier tour de la Coupe du monde au Qatar a montré les limites de certains noms pressentis pour trouver un club étranger preneur de gros calibre. Aucune offre sérieuse pour le gardien Aymen Dahmen qui voulait faire de ce Mondial un tremplin pour le transfert pour un club européen. Idem pour Mohamed Ali Ben Romdhane que l’on pressentait aux portes d’une grande aventure. Mais ni l’un ni l’autre n’ont reçu une offre alléchante qui pousserait leur  club à les céder. Seul Mohamed Dhaoui, alias Kristo, le jeune étoilé qui est en train de monter en puissance, a trouvé refuge dans le championnat égyptien. Mohamed Mkacher, le coach de l’Étoile, était contre cette sortie du joueur, car, à ses yeux, c’était une perte pour le club sahélien qui a tous les atouts cette saison pour jouer les premiers rôles et même renouer avec le sacre et le titre de champion. Avec très peu de profit sur le plan financier pour le club et sur le plan technique pour le joueur qui n’aura rien à gagner dans un championnat qui n’est pas de grande renommée. Hamdi El Meddeb a bien fait, lui, de garder Mohamed Ali Ben Romdhane dans l’effectif des «Sang et Or» et de ne pas céder à la tentation de lâcher son joueur pour un montant de transfert très dérisoire et à un club de l’ombre où il s’enliserait et serait incapable de se hisser à un palier supérieur. Le meilleur championnat étranger, comme première étape d’une nouvelle carrière, où un joueur peut progresser, est le championnat français. Avec d’excellents entraîneurs, avec des matches où il y a l’essentiel dans le football moderne, c’est-à-dire rythme, vitesse et intensité, c’est la bonne destination pour nos perles rares. Mais si nos joueurs ne sont pas convoités par des clubs français, c’est un message on ne peut plus clair qu’ils n’ont pas encore atteint le niveau qui leur permet de passer à l’étage supérieur et de trouver leur place dans le haut niveau international. Il leur faudra donc travailler plus pour gagner plus et pour que des clubs se bousculent au portillon pour les recruter. Mais, visiblement, on n’est pas encore arrivé à ce stade.

Laisser un commentaire