Ils ont dit…

Yassine Gouia, président de l’Organisation nationale des entrepreneurs

«L’autorité de tutelle a choisi de concevoir la loi de finances dans des chambres noires et la publier sous forme de décret sans prendre la peine d’ouvrir le débat sur les mesures qui y figurent. Ceci a engendré le refus de quelques points par certaines des organisations et structures. L’entrepreneur a besoin d’un message rassurant qui porte de l’espoir après toutes les crises qu’il a dû subir. Le tiers du budget a été consacré aux dépenses du secteur public et au paiement des salaires. Ainsi, le message des autorités de tutelle est clair et n’encourage pas l’entrepreneur ou le chef d’entreprise. Le secteur privé peine à trouver des financements auprès des banques par manque de liquidités. Il est essentiel de mettre en place une trêve fiscale, car je considère que la loi de finances 2023 est une loi fiscale par excellence. Je tiens à dire qu’il existe un gap important qui sépare les grandes entreprises et les PME. Les entreprises de taille moyenne ont disparu à cause des pressions fiscales. J’appelle les structures professionnelles de tous les secteurs actifs dans le secteur privé à se rassembler pour concevoir une position commune des entrepreneurs et des chefs d’entreprise qui affrontent les mêmes difficultés».

Abbas Bourass, directeur de la gestion des sociétés au sein de la «Assaray Trade and Investment Bank»

«Plusieurs opportunités existent sur le marché libyen et j’invite les entreprises et les investisseurs tunisiens à s’y intéresser, car la priorité est à la reconstruction de la Libye. Un énorme travail est, également, en train d’être effectué sur le commerce entre la Libye et la Tunisie et je considère que les deux pays sont la porte de l’Afrique. Il est possible de créer des partenariats tuniso-libyens pour la mise en place de projets industriels couvrant les besoins des deux pays et visant le marché africain. Il ne faut pas nier l’existence de problèmes concernant des entreprises tunisiennes qui n’ont pas été payées après avoir conduit des travaux et des projets en Libye. Mais, heureusement, une intervention a été faite auprès de la Banque centrale libyenne et un cadre légal et financier largement meilleur a été mis en place. Le moyen de paiement convenu actuellement en Libye était la remise documentaire qui n’est ouverte qu’avec l’approbation de la Banque centrale ce qui fait que les paiements sont mieux garantis».

Hatem Zaara, directeur général de la Banque tuniso-libyenne

«Le marché libyen est l’extension naturelle du marché tunisien et il lui est incontestablement complémentaire. Je ne peux pas croire à un développement du marché tunisien sans le marché libyen. Travailler davantage sur le marché libyen peut ajouter un point de croissance au moins à la Tunisie. On doit être convaincu que la participation de la partie financière et bancaire, le conseil et l’accompagnement des investisseurs peuvent pousser la croissance des deux côtés de la frontière et notre banque est déterminée à jouer ce rôle. Il faut mettre en place un centre pour les exportateurs tunisiens en Libye afin de les accompagner et de les soutenir financièrement. La Banque tuniso-libyenne est un modèle de réussite qui traduit le succès d’un partenariat entre les deux pays. Il faut accélérer la construction du partenariat tuniso-libyen afin de conquérir l’Afrique sub-saharienne. La nouvelle stratégie construite, depuis environ quatre mois, se traduit actuellement par cette mouvance et cette dynamique entre les deux pays, et ce, dans tous les domaines. 80% des hommes d’affaires tunisiens sont nécessairement passés par le marché libyen».

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