Visa Schengen : Quand les intermédiaires s’immiscent

 

Pour raccourcir le délai d’attente concernant l’obtention d’un rendez-vous en vue de déposer une demande de visa, des intermédiaires sont là pour vous faciliter la tâche moyennant des sommes d’argent allant de 100 à 300 dinars, selon la saison et la nature du visa.

L’obtention  d’un visa Schengen devient de plus en plus difficile de nos jours et les délais de rendez-vous s’étirent tellement dans le temps que l’attente peut aller jusqu’à des mois. Des étudiants brillants qui ont réussi à obtenir un master à l’étranger avec une bourse accordée par le pays d’accueil n’ont pu avoir des rendez-vous pour déposer leurs demandes de visa dans les délais impartis. En plus des étudiants, des avocats et d’autres parents dont les enfants suivent leurs études à l’étranger sont des fois acculés à annuler leur voyage en raison des difficultés rencontrées pour avoir un rendez-vous dans les plus brefs délais sur le site de TLS contact. Frustrant.

La discrétion comme devise

Que faire alors devant cette impasse ?  Payer pour avoir un rendez-vous ?  C’est la solution pour certains étudiants et bien d’autres personnes qui sont bousculés par le temps. Nos jeunes étudiants trouvent leur salut dans ce qu’ils appellent en anglais «Third party», c’est-à-dire un intermédiaire, qui moyennant une somme d’argent, leur raccourcit considérablement le délai d’attente. La somme demandée varie entre 100 et 300 dinars, selon la nature du visa (études, tourisme, visite de famille ou autres) ainsi que la saison (hiver ou été).

Par précaution et par peur d’être démasqué, l’intermédiaire en question est discret et peu bavard au premier contact. Généralement, le rendez-vous est fixé dans les délais les plus proches, mais, parfois, l’intermédiaire, bien informé et bien introduit, est obligé de décliner la demande. D’emblée, il répond au demandeur que « la situation est bloquée ». Il est le seul à savoir les raisons de ce blocage, mais on comprend aisément qu’il a déjà passé d’autres demandes de rendez-vous et qu’il est, à son tour,  dans l’obligation d’observer une pause.

Même l’élite est sanctionnée

Voilà où nous en sommes. En cas d’impossibilité de prise de rendez-vous, le recours à l’intermédiaire est inéluctable. On ne sait pas si la TLS a eu vent de ces pratiques ou non ?

Des pratiques qui s’apparentent aujourd’hui à un secret de Polichinelle, mais qui auraient dû inciter certains États de l’espace Schengen, soucieux du respect des droits humains dans la rive sud de la Méditerranée, à accorder plus d’intérêt aux droits élémentaires des demandeurs de visa. Tout bien considéré, arguer du principe de la souveraineté des États pour expliquer aussi bien ces longs délais d’attente que la longue liste des documents à fournir en vue de l’obtention du sésame pour entrer en Europe, c’est permettre aux intermédiaires d’intervenir illicitement et en toute quiétude  pour raccourcir ces délais au détriment d’autres et c’est aussi susciter des critiques défavorables, notamment auprès des jeunes étudiants et d’une frange importante de l’élite.

Même du côté du corps des avocats, des enseignants-chercheurs, des médecins, c’est à la fois le désenchantement et le courroux. De longs délais d’attente et, parfois, des visas accordés juste pour quelques mois.

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