Femme rurale : Le calvaire quotidien !

 

On n’en finit pas d’entendre parler de la précarité dont souffre la femme rurale, tant au foyer que dans les champs. Et le transport ne cesse de causer des accidents que l’on aurait dû, tout bonnement, éviter. Interpellé mille et une fois, l’Etat n’arrive pas à mettre fin à ce calvaire.   

Sur un total de 390.000 habitants en milieu rural, 196.000 sont des femmes dont la majorité sont privées de leurs droits les plus élémentaires. Elles ne bénéficient ni de sécurité sociale, ni de pension de retraite, et encore moins d’un revenu mensuel.
M. Radhouane Fatnassi, membre de la section de la Ligue des droits de l’homme à Kairouan, nous a précisé que 62% de la main-d’œuvre exerçant dans le secteur agricole sont des femmes et 38% sont des hommes. «En outre, 90% de ces femmes n’ont aucune assurance ni sécurité sociale. Seules 10% d’entre elles en bénéficient puisqu’elles travaillent dans des mutuelles et des sociétés de développement agricole», souligne-t-il.

Au four et au moulin !

Etant un grand réservoir de main-d’œuvre bon marché pour les propriétaires terriens, ces femmes rurales sont au four et au moulin. A la maison avec les exigences de l’époux et des enfants, dans les champs agricoles où elles subissent les caprices et les diktats de leurs employeurs, et où elles sont exposées aux différents risques, elles peinent à mener leur vie. Cela sans oublier le fait d’aller chercher l’eau, couper le bois, abreuver les vaches, contrôler les poulaillers, préparer la tabouna et laver le linge. Ainsi, ces «Nissaa Essouani», femmes des champs, âgées entre 17 et 75 ans, se déplacent quotidiennement dans de vieilles camionnettes, entassées les unes sur les autres, pour aller effectuer diverses tâches pénibles (sarclage, plantation, récolte, cueillette, moisson, battage, etc.), et ce, pour un salaire de misère (entre 8 et 15D) pour une journée de labeur de 7h00 à 16h00.

Il va sans dire que ces conditions de transport non sécurisé portent un préjudice moral, mais aussi physique aux femmes dont le travail est sous-évalué. D’ailleurs, on enregistre fréquemment un grand nombre de décès de travailleuses agricoles et des blessures handicapantes à vie. Cela face à l’indifférence des employeurs qui se contentent, en général, de payer les premiers soins aux services des urgences, puis vont à la recherche d’autres saisonnières.

Appliquer la loi

Habiba Oueslati,  64 ans, une travailleuse agricole et Samira Titouh, 50 ans, fracturées à la jambe et à la hanche, nous précisent que depuis cet accident survenu sur la route Dhibet- El Ala, et dû à l’excès de vitesse du conducteur de la camionnette, elles ont dû subir des interventions chirurgicales très coûteuses. Sans que leur employeur daigne les aider financièrement ou même moralement. Il faut dire que l’Etat doit penser à appliquer tout l’arsenal juridique en faveur de la femme, ce qui permettra désormais d’indemniser les travailleuses agricoles, en cas d’incapacité physique ou de maladie. Cela mette fin au calvaire des accidentées de la route qui font face à beaucoup de discrimination.

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