Sans stades dignes de ce nom, sans grands joueurs qui méritent qu’on va au stade pour les voir, sans clubs réguliers qui peuvent assurer leurs fins de mois, sans images TV qui ciblent tous les clubs et non un match par journée, sans arbitres neutres et solides, sans public nombreux qui pousse et qui alimente les caisses vides, peut-on encore parler d’un championnat crédible? On voit qu’au fil de ce marathon lassant de matches, tous les 3 jours, l’image du championnat tunisien s’effrite sur le coup des mauvaises prestations sur et en dehors du terrain. A chaque journée, des faits, des anomalies, des polémiques caricaturales qui ne font que confirmer le malaise d’un championnat «pauvre» à tous les niveaux. Et c’est bien logique que ce championnat recule en Afrique et qu’il attire de moins en moins. C’est que les acteurs et l’environnement de ce championnat sont devenus si faibles et si déboussolés qu’on n’arrive plus à suivre une compétition de qualité. La dernière anecdote a eu lieu à Radès : l’arbitre se trompe du deuxième carton jaune et expulse un joueur de l’AS Réjiche. Le joueur refuse de quitter le terrain et c’est un cirque qui s’installe avec 10’ de scènes de tension. Une fois le joueur sorti, l’arbitre découvre qu’il s’est trompé et le fait revenir ! C’est un petit exemple de ce qui se passe chaque journée sur nos stades. Alors, faites quelque chose pour sauver ce qui reste de ce championnat ! On risque, avec ces coulisses chaudes et cette ambiance malsaine, de voir des scènes hors de contrôle au play-off et au play-out. C’est donc à ce bureau fédéral, qui a l’immense pouvoir sur le championnat, de bouger pour changer un peu cette piteuse image de notre championnat et de notre football. Peut-il le faire, mais surtout veut-il le faire ? Car ce championnat fragilisé et ces clubs dépendants et dociles, ça va dans l’intérêt de ce bureau fédéral.
