Rencontre avec Slim Kaabi, manager du bureau RAI : Les dispositifs de soutien à l’exportation

 

Exporter représente pour la Tunisie et ses entreprises une voie incontournable afin de générer de la richesse, de créer des emplois de qualité et d’améliorer le niveau de vie de la population tunisienne. En leur permettant de s’insérer dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les exportations accroissent la compétitivité et la prospérité de nos PME. Celles-ci peuvent bénéficier des meilleures pratiques d’affaires et des nouvelles technologies, et ainsi prendre de l’expansion au sein des secteurs stratégiques à fort potentiel de croissance. Afin de nous éclairer sur les moyens de dynamiser l’exportation pour sauver l’économie nationale, nous avons contacté Slim Kaâbi, manager du bureau RAI, qui nous indique que face au renouvellement des méthodes de production et de commercialisation, des lois et des décrets ont été promulgués.

L’essor économique dépend étroitement d’une multitude activité dont principalement l’exportation. Ainsi, les pouvoirs publics cherchent à promouvoir les secteurs pouvant réaliser les buts planifiés et les objectifs tracés. En parallèle, les institutions d’enseignement supérieur technico-économique et les centres de formation professionnelle participent à la création d’une génération de promoteurs audacieux qui savent s’affirmer, aussi bien sur le marché national que sur les marchés extérieurs. Malheureusement, le manque d’informations demeure un handicap persistant !

Dynamiser l’exportation 

Le Plan d’action pour la relance des exportations propose plusieurs actions concrètes en vue d’appuyer les entreprises exportatrices, d’abord pour assurer la reprise de leurs activités, puis pour encourager la croissance de celles-ci sur les marchés extérieurs. Ce plan présente également des mesures de soutien financier qui sont adaptées à leurs besoins et qui visent à les aider à consolider ou à développer des affaires en Tunisie et ailleurs dans le monde. Plus précisément, ces actions favorisent la commercialisation en Tunisie comme premier pas vers l’exportation ainsi que les formes plus complexes d’internationalisation des entreprises. Cela passe par l’intégration des entreprises aux chaînes d’approvisionnement et par une plus grande participation de celles-ci aux marchés publics, tant en Tunisie qu’à l’étranger. Conjugués à l’ensemble des interventions gouvernementales visant à stimuler la relance économique en Tunisie, entre autres par l’achat local, ces plans d’action contribuent à rétablir une balance commerciale positive et à bâtir une économie plus forte, résiliente et créatrice de richesse collective.

En outre, les industries manufacturières et la production agricole alimentaire (comme l’huile d’olive et les dattes) pourraient créer davantage d’emplois et participer à l’essor de l’exportation et de la balance commerciale. Toute entreprise dotée d’une production de haute qualité pourrait se tourner vers l’exportation. L’opérateur économique est appelé à nouer des relations avec le Centre de promotion des exportations (Cepex) qui établit annuellement un programme de salons et foires organisés en Tunisie et à l’étranger, et ce, pour la majorité  des activités industrielles et agroalimentaires.

D’autre part, a-t-il poursuivi, le Cepex gère un fonds étatique baptisé Foprodex (Fonds de promotion des exportations) pour aider les exportateurs quant aux frais du transport, de la publicité et de la promotion commerciale à l’étranger.

Dynamiser la création des consortiums d’exportation 

Slim Kaâbi a, par ailleurs, précisé que le consortium d’exportation est une alliance volontaire d’entreprises, dont l’objectif est de promouvoir les biens et les services de leurs membres à l’étranger tout en gardant leur indépendance financière, leur autonomie de gestion et leur indépendance dans la commercialisation de leurs produits. Ce qui permettrait la réduction des coûts et l’accès à  de nouveaux marchés. Grâce  à  la coopération au sein des consortiums  d’exportation, les PME peuvent surmonter les obstacles et se développer sur un marché à un coût réduit avec un minimum de risques. En même temps, les membres du consortium peuvent réaliser des profits et accumuler des connaissances sur la façon d’opérer sur un marché  étranger.  En se regroupant, les entreprises membres peuvent fournir un large éventail de produits  par rapport à toute entreprise individuelle.

De plus, le consortium aide ses membres à  développer une véritable stratégie d’exportation. Ce qui augmente leurs pouvoirs  de négociation auprès des distributeurs et des acheteurs étrangers.

Ainsi, les intermédiaires peuvent être écartés et la profitabilité des opérations d’exportation de l’entreprise sera améliorée. Les deux principaux types de consortium sont le consortium de promotion et le consortium de ventes.

Avantages de l’exportation 

Kaâbi a poursuivi : faut-il rappeler que l’opérateur économique peut bénéficier d’un crédit de préfinancement des exportations (loi n° 2019-36 du 16 -4-2019). Il peut aussi effectuer des transferts de crédits pour créer des bureaux commerciaux à l’étranger afin de se rapprocher de ses clients (Jort du 2 mars 2007). A signaler que toute vente à l’étranger peut être garantie auprès d’une assurance spécialisée  baptisée Cotunace (Compagnie tunisienne d’assurance pour le commerce extérieur). Quant aux règles commerciales internationales, elles sont disponibles auprès du Centre du commerce international (www.intracen.org).

A signaler que l’exportation est dotée de mécanismes peu connus, comme l’enregistrement d’un modèle ou d’une marque à l’Innorpi (loi n° 2001-21 du 6 -2-2001). En outre, l’exportateur paie moins d’impôts que celui opérant sur le marché local.En conclusion, Slim Kaâbi a préconisé que la mondialisation de l’économie  est une vérité absolue. Une matière première obtenue à  l’étranger peut être transformée en Tunisie, puis commercialisée en Europe.

La situation stratégique de notre pays est un atout majeur pour dynamiser l’exportation. Nos jeunes doivent s’orienter vers l’entrepreneuriat afin de s’habituer au cycle économique partant de l’apprentissage à la fabrication, à  la commercialisation et à la création d’emplois.

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