Najia Gharbi, directrice générale de la Caisse des dépôts et Consignations (CDC), à La Presse : «La CDC aspire à devenir un investisseur de référence, innovant et créateur de valeur»

 

Avec des actions bien ciblées, la CDC vise à développer l’écosystème et l’environnement de l’investissement en Tunisie avec un modèle repensé. Mais l’action de la Caisse ne s’arrête pas là. L’institution se veut un exemple et aspire à devenir un investisseur de référence, innovant et créateur de valeur. Mme Najia Gharbi nous en dit plus dans cet entretien.

Cette année, la CDC célèbre ses 12 ans alors que certains estiment qu’elle est encore méconnue du grand public. Que fait exactement la Caisse ?

La CDC est une institution publique régie par les règles de droit commercial, certes pas inconnue, mais méconnue. Pour parler simplement, la Caisse pourrait se résumer en trois mots : sécurisation, fructification et financement. La sécurisation parce que les ressources gérées par la CDC requièrent une protection particulière, les ressources ainsi gérées et sécurisées sont fructifiées à travers des supports de placement sûrs et sans risque et les produits issus des opérations de fructification sont destinés au financement de l’économie nationale, avec notamment un focus sur certains secteurs jugés prioritaires.

La CDC est donc un véhicule d’investissement au service de l’intérêt général et pour l’application et la mise en œuvre des politiques de l’Etat. La CDC est aussi un investisseur d’impact de long terme, mais également un investisseur contracyclique où elle intervient surtout au moment des crises. C’est la raison pour laquelle la notion de risques fait partie de notre métier et de notre ADN.

La CDC accepte donc un risque plus élevé, mais étudié, qui s’atténue tout au long de la période d’investissement. C’est un risque mesuré à rentabilité différée. On est donc un investisseur prudent et patient qui travaille avec un effet démonstratif, le tout dans l’objectif d’être une locomotive pour changer le modèle économique existant. Et là, c’est une réalité que l’on ne peut que constater étant donné que durant les dernières décennies, le modèle économique a beaucoup évolué et aujourd’hui, on ne parle plus d’Etat-providence ou d’Etat-gendarme qui limite ses interventions aux fonctions régaliennes, mais plutôt d’un Etat qui repense son intervention. C’est exactement à ce niveau-là que l’intervention de l’Etat se fait à travers la CDC et c’est la raison pour laquelle on définit la CDC aussi par le «bras financier de l’Etat» avec pour mission d’appuyer ses politiques en matière d’investissement.

La CDC est donc un outil important dans la politique de relance de l’économie. Sur quels axes s’appuyez-vous pour fixer vos objectifs et les atteindre ?

En tant qu’acteur incontournable dans la sphère économique nationale, la CDC aspire à devenir l’investisseur de référence, innovant, créateur de valeur, et ce, à travers trois axes stratégiques, à savoir investir dans tout ce qui est infrastructure et surtout selon le mode PPP. L’objectif recherché est de renforcer l’infrastructure au profit du développement et d’une économie plus compétitive et plus inclusive.

On vise aussi à assurer le soutien aux PME et aux start-up par l’axe stratégique d’accompagner la transition numérique et digitale du pays. C’est la raison pour laquelle notre institution est présente dans la plupart des programmes et des fonds. Et à ce niveau-là, il n’est pas inutile de rappeler que c’est la CDC qui était derrière le Startup Act, aux côtés du ministère de la Technologie. Il est vrai qu’on n’était pas le gestionnaire, mais on a chapeauté toute la composante financement. D’ailleurs, le programme de financement et d’appui à l’écosystème des start-up était définie grâce aux conventions et aux partenariats de la CDC et c’est la Bpifrance qui a réalisé cette stratégie, grâce à un don accordé à la CDC par l’AFD (Agence française de développement), et il est mis en œuvre par la CDC avec un financement de la Banque mondiale.

Finalement, mais non moins important, en plus de l’axe accompagnement des transitions énergétiques et écologiques du pays, notre troisième volet s’articule autour de la dynamisation et du développement du marché financier, étant donné qu’aujourd’hui, le marché financier en Tunisie ne représente que 5%, ce qui est très peu, et surtout le marché secondaire qui est quasi-absent. On veut donc le dynamiser à travers nos actions. C’est la raison pour laquelle on a travaillé main dans la main avec la Banque mondiale dans un programme d’OCA (Obligations convertibles en actions) pour le lancement de la ligne de financement patient «Ligne Mezzanine» pour le soutien des PME en allouant des fonds sous forme d’OCA à long terme, à l’heure où le tissu tunisien reste toujours familial et refuse l’ouverture. Donc, on les initie à utiliser l’argent outre que la famille… C’est une manière d’amorcer les introductions sur le marché financier.

Et sous l’autorité de qui la CDC est-elle placée ?

A l’époque, la CDC était la seule institution publique qui n’a pas de tutelle vu qu’elle n’est pas soumise à la loi 89-9 relative aux entreprises et participations publiques. Mais cette absence de tutelle ne veut pas dire qu’elle est un électron libre parce qu’on est régi par une Commission de surveillance, présidée par le ministre des Finances. Donc, la présence du président de ladite commission remplace aisément et suffisamment la tutelle.

Deuxièmement, on a nos propres comités de suivi, à leur tête le Comité permanent de contrôle et d’audit et le Comité des risques. Ce dernier est statutairement présidé par le membre représentant la Banque centrale, bien qu’on ne soit pas sous l’autorité de régulation de la BCT. Quant au Comité d’audit, il est présidé par le représentant du ministère des Finances.

La Commission de surveillance comprend, en plus des membres représentant des départements techniques, deux membres indépendants qui siègent au Comité permanant de contrôle et d’audit et le Comité des risques. A travers cette diversification et la présence d’autorité de régulation du secteur bancaire, on a voulu faire de la sorte que la CDC soit bien gouvernée et, soit surtout tout le temps sur le droit chemin.

Comment mesurez-vous le risque de votre investissement ?

C’est un risque mesuré avec une intervention bien étudiée. En effet, la CDC n’intervient que dans les projets viables économiquement et même très rentables sur le long terme. Ainsi, si l’Etat veut nous confier le suivi pour une bonne application, un bon déroulement et un bon résultat d’un projet, on peut assurer cette mission, parce qu’on a la vocation d’être un gestionnaire des ressources qui nous sont confiés.

En effet, pour assurer cette mission avec efficacité et fiabilité, la CDC recourt à trois catégories de ressources majeures, à savoir les dépôts de la Caisse d’épargne nationale tunisienne (Cent) et les consignations de la Trésorerie générale de Tunisie (TGT), les ressources mobilisées sur les marchés financiers ou dans le cadre de partenariats, et nos fonds propres. Donc, ce sont des fonds sacrés pour nous. C’est pour cette raison que chaque intervention est soumise à des règles prudentielles très strictes et très rigoureuses. Et c’est l’arrêté du ministère des Finances du 3 février 2015, arrivé quelques années après la création de la CDC, qui régit notre action et notre intervention et met les limites prudentielles qu’on ne peut pas dépasser.

Pour l’intervention, on ne s’interdit rien et on intervient dans tous les domaines. C’est une intervention en capital ou en quasi-capital, mais on ne lègue pas de la dette. Et si jamais on faisait le quasi-equity, assimilé à la dette comme les OCA, dans le cadre de notre programme avec la BM, on le fait avec une politique bien étudiée et une vision future étant donné que tous nos investissements s’orientent vers des sorties sur le marché financier.

Vous dites que vous êtes en train de mener une transformation du modèle de l’intervention publique et du modèle d’investissement ?

Absolument ! On est en train d’instaurer, en collaboration avec les différents départements ministériels, un nouveau modèle économique pour un partenariat win-win entre le privé et le public, en instaurant un climat de confiance entre les deux parties.

A ce niveau-là, la CDC joue ce rôle de tiers de confiance et on représente l’Etat. Autrement dit, la CDC c’est «l’Etat sans être l’Etat tout en étant l’Etat»! On intervient en tant que facilitateur et en tant qu’intermédiaire. C’est la raison pour laquelle on a des partenariats avec les principaux intervenants à l’instar de l’Atia (Association tunisienne pour l’intelligence artificielle), le FTI (Fonds tunisien de l’investissement), la Fipa (Agence de promotion de l’investissement extérieur), l’Apii (Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation), l’Igppp (Instance générale de partenariat public privé)…

A titre d’exemple, on a monté avec l’Igppp un fonds pour appuyer les PPP et contribuer au financement des études de faisabilité et l’assistance aux parties publiques. On est aussi membre dans le Conseil d’administration de différentes instances et on est partenaire avec les différents ministères techniques. A cet égard, la CDC intervient d’une manière directe et indirecte et elle contribue dans l’évolution de l’environnement et de l’écosystème des PPP.

En Tunisie, les PPP sont encore relativement nouveaux et il existe peu d’exemples ou d’études de PPP en activité. Qu’en pensez-vous ?

Les PPP sont la panacée pour tous les problèmes de financement des projets, surtout les grands. Ce sont aussi la bonne réponse à nos besoins d’investissement. En un mot, les PPP sont la voie magique de l’avenir et peuvent jouer un rôle important dans la croissance inclusive et durable de la Tunisie si de bonnes conditions sont réunies.

Mais pour atteindre cet objectif, il faut changer les modes d’intervention des parties publiques. Les idées ne manquent pas, mais un projet PPP réussit s’il est bien préparé et bien étudié, ce qui explique les délais d’amorçage de ces types de projet. Pour notre part, on essaie, par tous les moyens, de faire évoluer les choses avec un esprit plus libre et moins contraignant. Malheureusement, cette mission n’est pas si évidente et nécessite une forte volonté politique.

Et les exemples ne manquent pas : depuis des années, on est en étroite collaboration avec le ministère de l’Industrie sur les technopoles où nous avons une bonne présence comme actionnaires dans la majorité des sociétés de gestion. On peut citer comme modèle de réussite la technopole de Sousse. Quand on a participé à son capital, on a contribué à repenser le modèle et on est passé d’un modèle purement public à un modèle de gestion privée. Cette technopole est devenue aujourd’hui un exemple qu’on essaye de dupliquer dans la mesure du possible aux autres technopoles.

On estime souvent que les Fcpr restent un marché spécialisé et un produit financier à haut risque. Qu’en pensez-vous, et ce dernier est-il encore un mécanisme adapté aux réalités d’aujourd’hui ?

De nos jours, la CDC a souscrit dans 28 fonds opérationnels, regroupés en deux grandes familles : 25 fonds locaux ou résidents et trois internationaux. A la fin du mois de décembre 2021, on était à 21 fonds locaux et le montant levé était de 554,8 MD, soit 63% du montant cible qui est de 875,5MD. En ce qui concerne les fonds internationaux, les montants cibles sont 271 M€ et 200M$. Les montants levés sont 204 M€ et 102M$, soit respectivement 75% et 51% des montants ciblés.

Et pour revenir à votre question, il suffit de faire une simple comparaison entre l’écosystème et le marché des fonds entre 2011 et maintenant. Une grande différence est constatée… On peut prétendre qu’on est — pour une partie — dans le développement de ce marché parce qu’on a beaucoup aidé, avec l’évolution des idées, et on est présent dans plusieurs fonds.

Aujourd’hui, la vision change : au début on était dans les fonds généralistes et de plus en plus, on s’adresse à des fonds spécialisés parce qu’on veut développer cette activité et toute action est spécifique au cas par cas. Donc, créer un fonds généraliste parfois ne répond pas aux besoins d’un secteur bien défini. C’est la raison pour laquelle, on est toujours à l’écoute et on essaie de faire évoluer les choses pour que les résultats soient à la hauteur.

Et là encore une fois, les exemples ne manquent pas. Comme c’est déjà cité, on est inscrit dans trois fonds internationaux, dont le Fonds de colocalisation franco-tunisien (où on est inscripteurs à 50%) qui cible en priorité les PME performantes ou à fort potentiel, animées par des dirigeants ayant une approche innovante dans leurs segments d’activité respectifs. C’est un fonds de 20 millions d’euros cofinancé avec BPIfrance. C’est un fonds géré du côté tunisien par Africinvest et du côté français par Siparex. Ce fonds est dédié aux PME Tunisiennes qui veulent s’installer en France et françaises qui veulent s’installer en Tunisie. La réussite de ce fonds est une preuve supplémentaire que nous sommes bel et bien sur la bonne voie.

En effet, investir dans des projets des Tunisiens qui veulent s’installer en France rapporte énormément beaucoup, parce que généralement quand ils s’installent, ils ont un pied dans le marché européen. Donc, un travail en amont doit se faire ici en Tunisie car on a de la compétence et ce sont des marchés qu’on est en train d’ouvrir, car une fois que vous êtes installé en France, vous avez toute l’Europe qui est devant vous, dans le cadre du marché communautaire. Donc, imaginez une entreprise qui produit en Tunisie, va exporter à travers cette entité qu’on a financée en partie pour qu’elle soit présente sur le marché financier, autrement dit sur le marché européen.

C’est cette vision-là qu’on est en train de développer et c’est pour cette raison d’ailleurs que nos actions sont parfois mal comprises. Nos actions à l’international sont mesurées et nos participations dans les fonds internationaux sont des participations généralement conditionnées. Et avec ces fonds-là, on ramène indirectement des fonds en Tunisie sans recours à la dette souveraine, parce que c’est l’argent du privé qu’on investit dans des projets productifs en Tunisie, sans augmenter les charges de l’Etat. Donc, notre vision est de servir l’intérêt général à travers la recherche de solutions qui peuvent donner le plus et développer le pays.

Après plus d’une décennie d’existence, comment jugez-vous vos réalisations par rapport aux objectifs fixés ?

Pour le moment, il n’y a pas beaucoup de réalisations parce que nous sommes un investisseur long-termiste, comme c’est déjà expliqué. Donc, si on a commencé à investir en 2012, ce n’est pas aujourd’hui qu’on va juger les résultats, car c’est maintenant qu’on vient de commencer et la levée de fonds ainsi que la période d’investissement prennent beaucoup de temps.

Mais voyez l’exemple de BPIfrance et du Fonds d’investissement franco-tunisien «Co-Localisation», on a bel et bien commencé à réaliser des sorties et à récolter les fruits de cette collaboration avec des réalisations positives, de l’avancée, du développement… Un autre exemple non moins intéressant, en période de Covid-19, la CDC était derrière les mesures qui ont été prises par le gouvernement pour la mise en place de quatre fonds d’urgence d’une valeur de 700 millions de dinars, ce qui est énorme pour un marché comme le nôtre.

Le futur se prépare aujourd’hui. Pouvez-vous nous donner quelques clés pour vos futures actions ?

On prépare, très prochainement, une visite pour le Groupe Caisse des dépôts, la mère des caisses en France qui s’adosse à l’AFD pour échanger autour des programmes qui seront lancés, dans le cadre de la convention que nous avons renouvelée pour la quatrième fois en marge du Sommet de la Francophonie. Et d’ailleurs, avec l’AFD, on a eu trois grandes actions. La première, c’est le financement de la stratégie des start-up avec BPIfrance. La deuxième, c’est avec le CDC directement en ce qui concerne des projets qu’on vient d’achever avec d’excellents résultats, à savoir Enlien et un autre qu’on vient de démarrer, à savoir Fast (Femmes et accélération pour les start up et TPE), qui est en cours et qui est en train de réaliser des résultats encourageants.

Du côté américain, on est partenaire avec l’Usaid Tunisia Jobs avec qui on a réalisé pas mal de programmes. Ils étaient présents avec nous dans la montée de fonds d’urgence en un temps record (deux mois seulement) où on a trouvé le financement nécessaire avec une accélération énorme. Cette collaboration a abouti à JoussourInvest, une plateforme de financement participatif spécialisée dans l’investissement en capital et quasi-capital. A travers cette plateforme, on a fait évoluer le mode de financement en Tunisie. JoussourInvest est une plate forme évolutive et elle est aujourd’hui à sa 3e version. En s’inscrivant sur la plateforme, les PME peuvent trouver les investisseurs les plus importants de la place et peuvent donc trouver les financements de projet.

Maintenant, avec son évolution, JoussourInvest devient une plate forme de matching intelligent : chaque société de gestion a son propre fonds, sa stratégie d’investissement et ses propres conditions. A l’inscription, on détecte votre besoin et on vous dirige directement vers l’investisseur qui vous correspond. C’est un marketplace en toute transparence et toute sécurité où on rassemble en un seul endroit tout le système de financement face à tout l’écosystème de demandeurs de financement.

Même au niveau de la CDC, on pense aller encore plus loin : toutes les demandes qui viennent à la CDC passeraient par cette marketplace. D’ailleurs la CDC Gestion a commencé à l’utiliser et on est en train de pousser les autres investisseurs en capital à faire passer la demande par cette marketplace qui facilite le travail et aide à réaliser des levées et des investissements intéressants.

Donc, toutes nos actions sont bien ciblées et notre objectif est et restera de développer l’écosystème et l’environnement de l’investissement en Tunisie avec un modèle repensé. On essaie de ne pas trop brusquer. On est à la limite parce qu’on n’est pas un produit grand public, mais un produit public averti. On s’approche du grand public, mais indirectement à travers nos fonds, qui sont connus. On est toujours dans le sacrifice et dans le devoir…

La CDC a fait l’objet d’une récente «polémique» sur la question des fonds d’investissement alloués à des entreprises en difficultés financières. Quelle est votre réponse à cette question ?

Il est vrai qu’on a essayé de créer une polémique derrière, alors que ce n’est pas une polémique, mais une différence d’appréciation. Comme toute entité publique qui utilise l’argent (bien qu’on n’utilise pas l’argent budgétaire), on est soumis au contrôle des instances de contrôle public qui sont la Cour des comptes, le CGF (Contrôle général des finances) et tout autre instance de contrôle publique, outre nos commissaires aux comptes et nos instances décisionnelles. Le Hccaf (Haut comité du contrôle administratif et financier) de par ses prérogatives assure le suivi de tous les rapports des structures de contrôle dont la Cour des comptes.

Cinq ans seulement après sa création, la CDC a été contrôlée en 2017 où elle a fait l’objet d’une mission de contrôle de la Cour des comptes. On a inspecté et audité toute la période 2012 jusqu’à avril 2017 et c’est le Hccaf qui a assuré le suivi et qui a publié son rapport de suivi objet de «la polémique».

Le rapport de contrôle cité porte donc sur la période 2012-2017. Certains points relèvent de nos compétences auxquelles on a remédié alors que d’autres ne sont pas de notre ressort. A titre d’exemple, il y avait un reproche comme la non-utilisation et la non-application des privilèges du Trésor. Mais à l’époque, il y avait un problème juridique dans l’application, donc il fallait changer le texte. Cela a pris du temps, mais finalement, on a obtenu le nouveau texte le 22 août 2022.

Le Haut comité a, aussi, soulevé dans son rapport de suivi que le taux d’avancement est estimé à 67%, mais après le suivi de 2021, on a dépassé les 80%. Et lors de la réunion de son conseil du 4 octobre 2021, le Haut comité a décidé, par courrier officiel, de ne plus suivre le rapport numéro 31 de la Cour des comptes parce qu’il juge que le niveau atteint est très satisfaisant, sachant que 35 autres entreprises publiques ont été auditées par la Cour des comptes avec une moyenne des réalisations de 40%.

Pour le financement, la Caisse des dépôts est un véhicule d’investissement contracyclique de long terme. Il est donc inscrit dans sa doctrine d’investissement que son intervention est essentiellement en période de crise et de récession, ce qui explique la prise de risque plus élevée quant aux actions de la Caisse, un risque qui s’estompera dans le temps vu les délais plus longs qu’observe la CDC. Sinon, à quoi sert de créer une instance contracyclique si elle n’intervient pas et ne soutient pas ces entreprises !

En ce qui concerne certains dépassements du seuil prudentiel, c’était dans une période où l’arrêté de normes prudentielles n’est pas encore paru. Donc à l’époque, on travaillait selon les normes et les standards internationaux et quand l’arrêté est paru, on devrait se conformer. Ça prend du temps puisqu’on parle ici de participation en capital, mais toutes les participations ont été, bel et bien, régularisées.

Mais l’action de la CDC ne s’arrête pas là. On est une institution qui se veut un exemple. Tout d’abord, côté contrôle et rigueur, on se définit comme un tiers de confiance vis-à-vis de nos partenaires locaux et internationaux, et on veille à la bonne application des règles de prudence. Récemment, on vient d’avoir le renouvellement de notre certificat de MSI 20000. Un renouvellement accordé par Coficert France suite à une mission d’audit approfondi, ce qui n’est pas facile dans un contexte international aigu et tendu, à l’heure où pas mal d’institutions internationales n’ont pas eu leur renouvellement, ce qui démontre la solidité de la Caisse sur les deux axes, à savoir la performance et la solidité financière.

On est aussi la première institution publique labellisée RSE depuis 2019 et on suit cette démarche dans notre politique que ce soit politique RH ou dans nos actions. Depuis 2018, la CDC a présenté sa candidature pour l’accréditation au Green Climate Fund.

On est passé par toutes les étapes de contrôle… et on est au stade final. Et si jamais on a notre accréditation, on sera éligible à lever des fonds pour les investir dans des projets verts. Ainsi, la CDC se veut un investisseur d’impact et on a mis à jour notre stratégie dans laquelle on a intégré les objectifs de développement durable pour que la CDC s’aligne aux standards internationaux.

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