Ciblés par le terrorisme islamiste,nous le sommes à coup sûr. Sept ans, maintenant,que par « monts et vallées » les milices obscurantistes d’«El Qaïda» puis de «Daech » s’attaquent à notre pays. Nous pleurons nos martyrs, nous perdons nos touristes et nos investisseurs étrangers, mais des années, aussi, que notre armée et notre police font face au danger, font subir à l’ennemi des déroutes qu’il n’a connues nulle part ailleurs, jusqu’en contrées d’Occident, où les défenses et les moyens sont autrement plus puissants , plus sophistiqués.

Des années, surtout (et c’est,sans doute, ce qui fait la différence)que ce peuple tient bon. Ne concède à la meute barbare la moindre « écoute », la moindre protection. Ailleurs, en terre de « printemps Arabe », le terrorisme trouve toujours « issue», en jouant sur les clanismes, les tribalismes, les « confessionalismes», sur les « résistances » et sur les « empathies ». Ici, vérité historique, donnée culturelle majeure, ces divisions n’ont pratiquement jamais opéré, elles sont étrangères à l’ADN tunisien.Içi, des drames peuvent survenir,des luttes intestines, des conflits ,au final,quand le risque menace la paix communautaire, l’intérêt  de toute une nation,ne compte plus,alors,que la patrie. L’histoire de Carthage et de l’Ifriquiya regorge d’exemples fameux, glorieux. Nous avons,néanmoins, nos héroïsmes récents,ceux de nos combats pour l’indépendance,et plus proche encore notre prestigieuse bataille de Ben Guerdane où une ville entière s’est levée comme un seul homme pour mettre à bas «Daech»   et «El Qaïda » réunis. Pour  les bouter hors de nos villes… à jamais.

Telle  est notre vérité avec le terrorisme. Notre stricte vérité. Mais il arrive qu’il y ait des exceptions.

Quelques attentats gardent, hélas, une partie de leur mystère.Ceux de Sousse et du musée du Bardo, par exemple. Leur gravité,la facilité avec laquelle leurs auteurs ont agi, la difficulté des enquêtes, la lenteur des verdicts étonnent à ce jour. Le sentiment persiste que tout venait du dehors. Que les choses plaidaient pour « la théorie du complot »  .

Ce jeudi 27 juin 2019 était plus propice au doute, croyons-nous.

Autre « journée d’attentat » a priori. Et pour les terroristes,autre revers essuyé. Il était clair que Daech et compagnie ne pouvaient plus grand-chose, perdaient ici, et sur tous les fronts.

Zones d’ombres ,malgré tout. Qestionnements. Suspicions.

Et d’abord cette vieille « coïncidence » entre troubles politiques et attentats. Y a-t-il « relation de cause à effet » ? La polémique enfle ces dernières heures à propos de la loi électorale  et de son brusque amendement. Le terrorisme guette ces occasions, pour mieux surprendre,pour mieux frapper. Il peut aussi  « gagner des connivences» dans les moments d’inattention.

Jeudi 27 juin à l’aube, enfin, le Président de la République  a eu son malaise. Aucun lien à supposer,mais une journée bien particulière que les Tunisiens auront finalement vécue. L’attentat n’a pas eu de très graves suites, Dieu merci,mais le malaise subit du chef de l’Etat a dévoilé le pire de la gent politicienne. Calculs de bas étage, combines et coups fourrés, on en a presque « boudé » les attentats. .

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