Valorisation agronomique de la filière figue de Barbarie : Une priorité déclarée

 

L’intérêt stratégique que les institutions nationales ou internationales accordent à la filière figue de Barbarie ne se limite plus seulement au domaine de la transformation industrielle. Les producteurs et jeunes porteurs de projets d’investissement se dotent, désormais, d’une formation continue sur les bonnes pratiques de production et le fonctionnement de la chaîne de valeur de la filière.

Dans le cadre du projet d’Accès au marché des produits agroalimentaire et de terroir (Pampat 2), l’Agence de vulgarisation et de la formation agricole (Avfa) a annoncé, lors d’une conférence de presse tenue hier à Tunis, le lancement du premier cursus de formation continue pour la filière figue de Barbarie au profit des producteurs et jeunes porteurs de projets d’investissement. Financé par le secrétariat d’Etat à l’Economie de la Confédération Suisse (Seco) et mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), ce programme de formation sera dispensé dans les centres de formation professionnelle agricoles (Cepa) de l’Avfa au profit des producteurs et des jeunes porteurs de projets d’investissement liés à la filière figue de Barbarie et de ses sous-produits.

Une véritable dynamique

Dans une déclaration accordée à La Presse, Mme Lamia Chekir Thabet, coordinatrice du projet Pampat, a indiqué qu’après avoir été ignoré pendant longtemps, le secteur de la figue de Barbarie connaît aujourd’hui dans notre pays une véritable dynamique et que les vastes étendues de cactus que compte la Tunisie sont reconnues comme une véritable source de richesse par les autorités. Face à ce constat de taille, la valorisation agronomique du figuier de Barbarie est devenue une priorité déclarée. C’est dans ce cadre qu’intervient le projet Pampat qui vise, entre autres, à analyser et repenser la chaîne de valeurs, qui reste sans doute une source d’opportunités et un moteur pour la croissance de la filière.
Tous les maillons sont pris en considération pour avoir une filière compétitive, mais aussi pour renforcer l’aspect culturel, étant donné que dans une chaîne de valeurs, il existe plusieurs maillons. Aujourd’hui, la production existe et elle est maîtrisée, le niveau de la qualité est respecté… Donc tout cela doit être pris en considération pour pouvoir passer à la valorisation, la transformation et bien évidemment ensuite à la commercialisation et à l’exportation du produit », a-telle souligné.
Face à cette réalité et cette nécessité, a-t-elle ajouté, l’Avfa annonce aujourd’hui le lancement officiel d’un cursus de formation professionnelle continue et reconnue.
« Pour nos jeunes, avant de démarrer leur projet, ils peuvent, grâce à notre programme, suivre ce cursus pour maîtriser tous les maillons de cette chaîne de valeurs, ce qui leur permettra de réussir le lancement de leur projet tout en garantissant plus de chances de succès avec une valeur ajoutée et tout en créant la différence pour se distinguer que soit à l’échelle nationale ou internationale », a encore précisé Mme Chekir Thabet.

Généraliser l’expérience

Sur un autre plan, la responsable a affirmé que même pour les bailleurs de fonds ou les banques, un jeune porteur de projet qui a une formation technique est en soi une garantie pour la réussite de projet. C’est pour cette raison que cette formation est et restera un grand acquis pour cette filière.
« Aujourd’hui, on veut aller encore plus loin pour toucher d’autres filières porteuses comme les dérivés des dattes (la poudre de dattes, le sirop de dattes, le vinaigre de dattes…). Aujourd’hui, il y a une grande pâte à tartiner à base des dattes…, et donc on consomme de plus en plus la datte sous ses différentes formes. A cet égard, cette formation est une forme de valorisation de nos produits de terroir et de notre savoir-faire local », a-t-elle affirmé.
Pour sa part, Boubakar Raddaoui, expert en développement participatif et chaîne de valeur Pampat Tunisie-Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), a indiqué que ce programme sera généralisé à tous les centres de formation professionnelle agricoles sur tout le territoire national, mais selon la demande et les besoins de chaque centre.
« Cette action est une première du genre, étant donné qu’il n’existe pas une formation pour la filière figue de Barbarie. Et à l’heure où l’intérêt pour les produits du cactus ne cesse d’augmenter exponentiellement au cours de ces dernières années dans notre pays, on ne peut que saluer cette initiative. A cela, on ajoute qu’en parallèle avec l’augmentation des opérateurs, la filière a également connu une grande diversification de la gamme de produits qui est en train de s’élargir », a-t-il souligné, tout en ajoutant que la figue de Barbarie est reconnue, aujourd’hui, comme une véritable source de développement socioéconomique. C’est pour cette raison que l’Afva s’engage à contribuer au développement et à la durabilité de cette filière à travers la formation.
Il est utile de rappeler que la Tunisie, avec ses 600.000 hectares de figuiers de Barbarie, est classée 5e au monde en termes de surfaces cultivées et figure parmi les trois premiers pays en termes de production de figues de Barbarie issues des plantations commerciales. En ce qui concerne la production certifiée biologique de figues de Barbarie, la Tunisie est même placée première au monde, selon l’Agence Bio française. On estime que la filière compte environ 39.000 petits producteurs concentrés surtout au centre du pays avec 55 entreprises qui opèrent dans la transformation industrielle, réparties sur 18 gouvernorats et qui produisent une large gamme de produits finis.

Un commentaire

  1. Kefi

    18/03/2023 à 13:53

    KINZ jeune producteur huile de pépins de figue de barbarie souhaite avoir une formation dans le domaine des figues de barbarie.
    Que faut-il entreprendre

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