ESS—L’horizon se dessine: Le destin continental de l’Etoile

Le vœu «africain» se matérialise chaque semaine un peu plus, et à l’horizon se dessinent les contours d’un retour à la place qui est sienne et que le club étoilé n’aurait jamais dû quitter.


Refoulé du wagon «africain» en marge de ses résultats de la saison passée, l’Etoile est en passe de retrouver son rang, portée par un projet de jeu emballant et un état d’esprit en béton armé. Les Etoilés sont bel et bien de retour au premier plan.

Intense et soigneuse, l’Etoile Sportive du Sahel est venue à bout le week-end dernier de l’US Tataouine dans son fief, confirmant par là même les énormes progrès réalisés par une équipe qui s’est réinventée au vu du chemin parcouru depuis le parcours de la saison passée. Récemment donc, après la leçon d’intensité, de pugnacité et de tranchant face au CSS, l’ESS a confirmé contre l’UST, en terrain hostile, construisant sa victoire à force de patience, de confiance et de détermination. Nous retrouvons là les qualités historiques du club phare de la perle du Sahel, un Onze qui fait parler sa puissance et son volume de « box to box » pour avoir le fin mot de l’affaire depuis quelque temps déjà. L’illustration parfaite de ce mélange d’emprise, sur fond de puissance, aura été aussi en marge des deux dernières sorties, cette « chasse » systématique de l’adversaire dans ses bases et un rapide repli quand le ballon les fuit.

Douce euphorie

Une douce euphorie traverse donc actuellement les Etoilés, une équipe qui caracole méritoirement, forte d’un jeu limpide, dans l’intensité, dans la projection, dans les petits espaces, et dans le réalisme, tant et si bien qu’il est absolument impossible de sortir un joueur du lot. De Naouali à Bongonga, en passant par Ben Hssine, Sidibé, Boutmane et l’excellent Abid, l’Etoile assure et se rassure ; si bien qu’on oublierait même de citer les Jelassi, Boughatas et Brigui autour du portier Mathlouthi. Bref, en l’état, il est impossible de citer un joueur sans en mentionner un autre. En clair, les bonhommes qui ont foulé récemment la pelouse ont tous été largement au niveau, et ont plus que répondu présents. Au final, globalement, depuis les trois coups de l’exercice actuel, phase 1 du championnat compris, les prestations de l’ESS nous ont plutôt renvoyé aux Etoilés de ces années notables où l’équipe ne visait que les titres et surtout une présence assidue en C1 ou au pire en C3 avec finalement le Graal dans l’escarcelle.

Le vœu « africain » se matérialise donc chaque semaine un peu plus, et à l’horizon se dessinent les contours d’un retour à la place qui est sienne et que le club étoilé n’aurait jamais dû quitter.

Le droit de savourer cette temporalité immédiate

Rutilante tantôt, souvent inspirante, voire enivrante, l’Etoile semble définitivement renaître de ses cendres. Nous n’irons cependant pas jusqu’à dire que l’enthousiasme prend des allures d’euphorie, mais le fait est que si les joueurs semblent garder la tête froide et bien vissée sur les épaules, les fans ont quant à eux le droit d’espérer un destin favorable pour leurs préférés. D’ailleurs, même pour les plus mesurés parmi les fans, si, pour l’instant, rien d’exceptionnel n’a encore été fait, le groupe de joueurs est forcément en passe de redorer le blason du club, et rendre la fierté à des supporters qui y croient désormais avec fortes convictions.

Le sport-roi est ainsi fait, il est en mouvement constant. A l’heure du bruissement et de la frénésie autour des clubs, surtout pour les cadors, le plaisir de goûter l’instant présent avec des victoires à la clé vous transporte inévitablement en attendant le match d’après. Les Etoilés ont donc à présent le droit de savourer cette temporalité immédiate. Aujourd’hui donc, à l’Etoile, la frustration de passage laisse place à la contemplation. Et si les Etoilés sont mis en avant sur la scène, c’est pour la qualité du jeu offert par les disciples de Faouzi Benzarti (qui vient de prendre le train en marche).

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