Success story | Projet PEMA II— Lancement de quatre  consortiums d’exportation 100% féminins:  A la conquête du marché africain

C’est dans une ambiance débordante d’énergie que s’est tenue la cérémonie du lancement des tout premiers consortiums d’exportation 100% féminins. L’événement qui a réuni quelques dizaines de femmes entrepreneures pétillantes, bouillonnantes, dynamiques, mais aussi tranchantes s’est déroulé récemment à la Maison de l’exportateur à Tunis.


La cérémonie de lancement a été l’occasion de présenter les quatre consortiums qui ont été formés dans les secteurs de l’artisanat et des cosmétiques, l’agriculture et l’agroalimentaire, des services et des technologies de l’information et de la communication (TIC) et ce, sous la forme juridique de Groupement d’intérêt économique (GIE). Ces consortiums, qui regroupent 52 dirigeantes d’entreprise, sont le fruit du projet Pema II (Promotion des exportations à destination des marchés africains) qui vise à aider les femmes entrepreneures à percer les marchés de l’Afrique subsaharienne. Financé par le ministère  fédéral allemand de la Coopération économique (BMZ) et mis en œuvre par le Cepex en partenariat avec la GIZ, Pema II est la version féminisée du projet Pema qui a fait mouche et qui a abouti, dans sa première version, à la création de quatre consortiums d’exportation dans les secteurs du bâtiment, des services, des TIC et de l’agroalimentaire.

“On a voulu renouveler cette expérience mais cette fois-ci avec les femmes entrepreneures, étant donné les résultats  probants qu’a connus le projet Pema”, a déclaré Hichem Néji, directeur central chargé des études et approche marché au Cepex.

Une stratégie féministe

Etant soutenu par la coopération allemande, Pema II traduit  les nouvelles orientations stratégiques  des ministères allemands des Affaires étrangères et de la Coopération économique et du développement qui, selon Fritz Jung, chef de la coopération allemande à l’ambassade d’Allemagne en Tunisie,  viennent d’adopter  une stratégie de développement «féministe» qui oriente désormais toutes les actions extérieures du pays. “ Une politique de développement féministe se base sur  l’égalité des sexes et sur  la dimension genre qui sont des conditions préalables au  développement durable”, a souligné Jung. Et d’ajouter que la Tunisie peut jouer un rôle très important dans la consolidation du commerce sur le continent africain, étant donné son économie avancée et  sa proximité avec les marchés européen et arabe. Mettant l’accent sur le poids du commerce frontalier dans les économies africaines, une activité qui procure un revenu à plus de 43%  de la population totale du continent,  l’intervenant a souligné que la diversification des partenaires commerciaux est cruciale pour la Tunisie pour qu’elle puisse exploiter le dynamisme économique des marchés en Afrique subsaharienne. Grâce à la part des femmes qui occupent  des postes managériaux dans le secteur privé, (25% des dirigeants d’entreprise sont des femmes), la Tunisie occupe la première place en Afrique du Nord en matière d’intégration des femmes, affirme Jung.

“Avec ce projet, on veut appuyer les femmes entrepreneures. Notre objectif c’est qu’elles arrivent à exporter plus, créer plus de revenus et d’emplois”, a indiqué, de son côté, Lisa Menucha, cheffe du projet Pema au sein de la GIZ Tunisie.

Plus d’accompagnement

Le projet a donc permis à 52 femmes entrepreneures de se regrouper en des GIE dans l’objectif de renforcer la capacité de production de leurs entreprises, améliorer leur compétitivité et les aider à percer le marché africain. “Ces GIE  devront    mettre le pied à l’étrier et entamer un autre parcours. Ils ont encore besoin d’accompagnement et de financement, et c’est ce que nous allons leur fournir grâce au projet Pema II”, a indiqué Néji. Il a ajouté que chaque groupement est, aujourd’hui,  appelé à établir un plan export où il identifie  les produits à commercialiser sur le marché africain.  “Ces groupements ont le libre choix des pays et des marchés vers lesquels ils veulent exporter.  En tant que Cepex, on va continuer à soutenir ces entreprises, en leur permettant de bénéficier des programmes de promotion des exportations.  Les femmes entrepreneures vont pouvoir bénéficier d’un soutien financier, lors des missions d’exploration des marchés africains, ou lors de leur participation aux foires et salons”, a-t-il précisé.  Ingénieures, artisanes, chercheuses, consultantes … peu importe le cursus académique qu’elles ont pu suivre, ces femmes dirigeantes sont animées par l’ambition de faire grandir leurs entreprises et renforcer leur présence sur les marchés local et africain. “Nous ambitionnons d’être plus présentes sur le marché local. Les entreprises membres  du consortium vont suivre des sessions de formation qui vont durer entre 3 et 6 mois. Cela dépend du degré de maturité de l’entreprise en question. La prochaine étape? Nous comptons participer aux foires et aux salons pour gagner en visibilité”, a témoigné Rym Debbiche, présidente du GIE WE Create, spécialisé dans le secteur de l’artisanat et des cosmétiques. Notons que les quatre groupements d’intérêt économique portent les noms suivants: WE Value (secteur des services), WE TIC (secteur de l’information et de la télécommunication), WE Create (secteur de l’artisanat et du cosmétique) et WE Raise (secteur de l’agriculture et l’agroalimentaire).

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