Hannibal Mejbri rassurant: L’âge de la maturité !

On ne lui compte pas les passes décisives tellement il était à toutes les sauces, participant à la majeure partie des occasions créées par l’attaque tunisienne. Et même quand Jalel Kadri l’a fait sortir, il a accepté la décision de son coach avec humilité et, surtout, avec discipline.


Le public tunisien l’a découvert le 5 juin 2021 quand Mondher Kebaïer, alors sélectionneur national, l’a convoqué pour la première fois en équipe de Tunisie. Ce jour-là, il a fait sa première apparition sous les couleurs nationales contre la République du Congo, incorporé à la mi-temps. Il est immédiatement adopté par le public tunisien et devient vite sa coqueluche. Un statut de star que le jeune de 18 ans a eu de mal à gérer et la surmédiatisation en Tunisie ne l’a pas vraiment aidé. Retenu en Coupe arabe de la Fifa 2021, Mejbri a vécu un incident en sélection qu’il n’est pas près d’oublier de sitôt. Tout le monde se souvient de l’incident survenu durant la Coupe arabe de la Fifa au Qatar en décembre 2021. Faisant des appels de balle, Mejbri a été ignoré par ses coéquipiers lors des quarts de finale disputés contre Oman. L’incident a été de courte durée et le service de presse de la communication de la FTF s’est dépêché, à l’époque, à diffuser une photo de groupe où Mejbri apparaît souriant, entouré de ses camarades. Après cet incident, Mejbri a passé en sélection plus de temps sur le banc des remplaçants que sur le terrain.

Le passage à Birmingham,
une bénédiction !

A l’époque, Hannibal Mejbri portait les couleurs de Manchester United, mais faisait banquette. Et pourtant, le jeune de 18 ans débarquait en star quand il venait jouer en sélection. Son problème : il n‘était pas appliqué et n’en faisait qu’à sa tête, ce qui agaçait les cadres de l’équipe jusqu’à ce que l’incident du match d’Oman ne survienne. Après cet incident, le staff technique national a compris que le jeune Mejbri devait comprendre que la place de titulaire ne lui est pas acquise et le banc des remplaçants était donc un passage obligatoire d’autant qu’il ne jouait pas en club.

Une situation à laquelle il fallait remédier au risque de perdre sa place en sélection, à même de passer à côté de la grande carrière qu’on lui prédisait. Le passage sous forme de prêt à Birmingham City (Division II du championnat anglais) l’été dernier s’est avéré bien utile au joueur qui a beaucoup gagné en maturité.

Car le joueur a changé et vendredi soir contre la Libye, il a fait ce qu’on lui a demandé : être appliqué tactiquement, jouer collectif en servant des balles décisives quand la situation l’exigeait et ne pas se montrer brouillant et, surtout, éviter de jouer à sa guise.

Servir le collectif a ponctué le jeu du sociétaire de Birmingham City contre la Libye. On ne lui compte pas, d’ailleurs, le nombre de passes décisives dont celle qui a amené le but d’ouverture, signé Youssef Msakni. C’est en effet Mejbri qui était à l’origine de l’action du but en se faufilant sur la droite ce qui a créé une brèche, avant de centrer pour Kechrida dont le tir mal dégagé par le portier libyen a offert la balle sur un plateau au capitaine de la sélection.

Jusqu’à son remplacement à la 83’, Mejbri s’est montré généreux dans l’effort, appliquant à la lettre les consignes de son coach en pesant lourdement sur la défense libyenne sur le couloir droit, tout en apportant des solutions à ses camarades en attaque. Pas une seule fois, il n’ a cherché à terminer l’action, préférant servir ses camarades.

Bref, le passage à Birmingham City est une bénédiction pour le jeune prodige tunisien. Outre le fait qu’il est compétitif, on ressent qu’il a mûri et compris, enfin, que le football est, avant tout, un jeu collectif.*

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