Open Sky : De nouveaux relais de croissance

L’Open Sky peut être un outil permettant de débloquer un certain nombre de problèmes  un peu partout dans le monde dans le cadre du développement touristique. 

En effet, il est fondamental que le nombre de sièges et des capacités puissent accompagner le développement touristique. C’est pour cela que deux dispositions de l’open Sky aussi importantes doivent être adoptées. La première concerne la liberté d’action-marché pour les transporteurs offrant la possibilité de répondre à la demande touristique. La deuxième est axée sur la liberté tarifaire en dehors du dumping inscrite dans le cadre d’une forte compétitivité.
La Tunisie s’est engagée dans l’open Sky, comme un des moyens permettant d’assurer l’augmentation des capacités nécessaires au développement touristique.
Les experts du secteur touristique estiment qu’il est important d’avoir non seulement un effet quantitatif en termes de capacités mais avoir également un effet qualitatif. «Le tourisme évolue. Mais on n’est plus aujourd’hui dans le système des forfaits touristiques, que ce soit le all-inclusive ou le logement simple…on est dans un autre phénomène où les touristes de nouvelle génération organisent eux-mêmes leurs voyages (achat des billets d’avion sur internet, choisir le logement, réserver en ligne,…), et au final, cette action fournit autant d’avantages au pays bénéficiaire».
Et d’ajouter que pour booster la recette touristique, il faut développer cette nouvelle forme qui correspond à une conséquence qualitative de l’open Sky.
L’open Sky peut être une opportunité pour les compagnies aériennes nationales, parce qu’il augmente le nombre de passagers et, par là-même, offre des opportunités de conclure des alliances (code-share) qui permettent de coordonner avec des compagnies dans d’autres pays. Ces compagnies sont plus que partenaires, des associés qui peuvent déléguer leurs passagers à une compagnie locale pour aller dans d’autres destinations qui ne font pas partie de leurs réseaux.C’est dire que l’open Sky peut être pour des compagnies nationales une possibilité d’aboutir à de nouveaux relais de croissance.

Deux variables 
Les prévisions du secteur du tourisme à l’horizon 2030 portent sur deux variables. La première concerne le nombre de touristes et la deuxième la recette moyenne par touriste.
S’agissant du nombre de touristes attendu, les experts internationaux du tourisme prévoient une croissance de la demande touristique dans le monde de 3,3% pour les dix années à venir. En Tunisie, au cours des  dix dernières années, de 2010 jusqu’à aujourd’hui, le nombre de touristes est passé de 6,9 à 9 millions, moyennant un taux de croissance de 3,3% qui est le taux attendu pour les dix prochaines années à l’échelle mondiale (12,8 millions de touristes) qui nous amène à atteindre d’ici 2030, les 15,6 millions de touristes, soit une croissance de 5%. La deuxième variable concerne la recette moyenne par touriste en Tunisie qui est très faible. La Tunisie attire 6 à 7 pour mille de touristes mondiaux, mais en termes de recette, on n’a que deux pour mille seulement. Les recettes moyennes par touriste officiellement recensées par la Banque centrale de Tunisie sont de 150 dollars par touriste contre 600 à 700 dollars par touriste à l’échelle mondiale. Donc, nous sommes loin de la moitié de la recette que paie le touriste ailleurs.
D’après les experts du secteur, augmenter cette recette dépendra de l’amélioration de la qualité et la diversification du produit…D’autres conditions déterminent l’augmentation de la recette moyenne par touriste, dont l’assainissement et la restructuration financière pour que le secteur repart et retrouve un certain élan.
Il est impératif de refaire démarrer l’investissement pour rénover les hôtels fermés et remettre l’offre à sa place afin de satisfaire la  future et potentielle demande.

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