Raréfaction des ressources en eau : Sonder de nouvelles voies

 

Il est évident que le Tunisien n’a pas encore compris, comme il se doit, l’urgence qu’il y a à préserver le peu de ressources en eau dont dispose notre pays.

Les longues années d’abondance lui sont difficiles à oublier et il lui est encore plus difficile d’adopter un nouveau comportement d’austérité et d’économie.

Aussi, la tâche des autorités est-elle plus complexe qu’il n’y paraît. D’ailleurs, elles peinent à trouver les méthodes appropriées pour faire parvenir le message.

Faudra-t-il, pour autant, baisser les bras ?

Assurément que non. Toutefois, il y a lieu de persévérer tout en ayant le souffle nécessaire pour sensibiliser l’opinion publique et relever le défi auquel on est confronté. Certes, on ne pourra pas remplir nos barrages ou forcer la nature (il existe, pourtant, le procédé de provocation des pluies artificielles). Car ce n’est pas là le but du travail de sensibilisation. À tout le moins parviendra-t-on à réduire l’impact du fléau de cette sécheresse qui entre dans sa quatrième année.

Nos experts en la matière ont, depuis bien longtemps, identifié tous les problèmes et savent ce qu’il faut faire. Autrement dit, opérer des réductions drastiques sur notre consommation. Et dans tous les domaines. Ce qui manque, c’est la mise en œuvre de ces mesures. Malgré la gravité de la situation, certains d’entre nous continuent de se comporter comme si de rien n’était.

Les stations de lavage de voitures fonctionnent à plein régime, les arrosages de gazon ou les usages domestiques utilisant de grandes quantités d’eau se poursuivent… En somme, chacun de nous donne l’impression qu’il n’y a aucun danger qui nous guette.

Devant ce constat, faut-il revoir la stratégie qui a été envisagée par les autorités et qui n’est, malheureusement, pas pleinement appliquée? Faut-il passer la vitesse supérieure et serrer davantage la vis au risque de mécontenter tout le monde ?

À vrai dire, il est difficile de trancher et de privilégier une solution aux dépens de l’autre.

Il est possible, cependant, de rappeler qu’il existe d’autres voies qui n’ont pas été sondées ou dont on n’a pas, suffisamment, tenu compte.

Les solutions classiques, à l’instar de la désalinisation de l’eau de mer ou la multiplication des réservoirs domestiques, ou, encore, l’optimisation des barrages existants ou le traitement des eaux usées, restent très limitées dans la conjoncture actuelle.

Solutions innovantes

Il faut leur ajouter des options innovantes. Celles-ci existent. On en a eu de nombreux exemples à travers les domaines de la recherche scientifique et des inventions faites au niveau des start-up ou de chercheurs et techniciens tunisiens. C’est le cas, juste à titre d’exemple, de la machine présentée l’année dernière et qui est capable de capter l’humidité de l’air ambiant pour la transformer en eau potable. Le modèle de cette machine a déjà été essayé dans une école du nord-ouest du pays. Le «kumuluswater», c’est son nom, peut fournir jusqu’à 30 litres d’eau par jour. L’homologation de cette invention pourra-t-elle ouvrir la voie à un processus prometteur ? L’espoir est permis d’autant que nous n’avons plus le choix. En outre, les responsables sont appelés à valoriser les travaux de recherche dans le domaine des eaux et dont les bibliothèques universitaires regorgent. Des projets et des inventions ont été conçus par des ingénieurs et des spécialistes et qui n’attendent que leur exploitation. C’est là que nous devrions investir. Et sans trop tergiverser.

Par ailleurs, on oublie, souvent, la solution la plus simple et qui est à la portée de tous. On pense à la plantation des arbres. La Tunisie a été pionnière dans ce domaine, notamment avec la fête de l’Arbre que nous célébrons chaque deuxième dimanche du mois de novembre. L’impact de l’arborisation sur la nature et sur la pluviométrie n’est pas à démontrer. En effet, on nous dit que les arbres injectent de l’eau dans l’atmosphère par évapotranspiration de leurs feuilles. En multipliant le nombre d’arbres chez nous, on pourrait contribuer, à long ou moyen terme, à atténuer les effets de la sécheresse généralisée qui nous menace.

En fin de compte, il nous semble que notre survie tient à deux faits majeurs. Le premier consiste à valoriser le domaine de la recherche et des inventions et le second à accorder plus d’importance à la préservation de la nature grâce aux efforts de plantation des arbres. Chose à laquelle on pense peu.

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