L’EST à la croisée des chemins après le chaos devant Al Ahly : Ne pas rebâtir sur d’anciennes ruines…

 

Sous la pression d’un public enragé, Nabil Maâloul a rendu le tablier, samedi après-midi, annonçant sa démission de son poste d’entraîneur de l’EST. Une démission qui annonce l’ouverture d’une nouvelle page dans l’histoire du club, voire le début d’un cycle qu’il ne faudra surtout pas rebâtir sur d’anciennes ruines, comme c’est de coutume au Parc B, où on change les hommes, mais pas les méthodes.

Lynché dès le coup de sifflet final du match, vendredi soir, d’abord au stade par les quelques personnes présentes (qui l’ont pris pour cible alors qu’il n’avait pas encore quitté le banc des remplaçants), puis sur les réseaux sociaux où les supporters l’ont invité sommairement à se retirer de lui-même au risque de subir une humiliation, Nabil Maâloul a fini par comprendre le message et annoncé sur sa page officielle Facebook, samedi après-midi, sa démission de son poste d’entraîneur.

Une démission qui annonce l’ouverture d’une nouvelle page dans l’histoire du club, voire le début d’un cycle qu’il ne faudra, surtout pas, rebâtir sur d’anciennes ruines, comme c’est de coutume au Parc B, où on change les hommes, mais pas les méthodes. Car ces dernières années, on a pris l’habitude de changer les entraîneurs, à même de ramener des noms demandés par le public, mais les méthodes n’ont pas changé, notamment au niveau des recrutements. A se demander s’il y a une véritable cellule de recrutements à l’Espérance de Tunis qui répond aux besoins et, surtout, aux exigences d’un grand club de football qui aspire à remonter sur le toit de l’Afrique.

Radhi Jaïdi, l’incompris !

Oui, il a fait un peu trop avec son vocabulaire «british» comme s’il avait vécu toute sa vie en Angleterre, mais quand il a débarqué l’été 2021, personne n’a voulu vraiment l’écouter.

Radhi Jaïdi a été clair dès sa première sortie médiatique : «Concurrencer Al-Ahly pour l’octroi du titre continental est pour le moment une ambition et non pas une réalité. Une ambition que nous pourrons toucher d’ici six mois ou un an, voire deux ans.

Mais je sais que le public “sang et or” n’est pas aussi patient, comme tout le reste du public sportif tunisien du reste», ont été les premiers mots de Radhi Jaïdi, comme entraîneur de l’Espérance de Tunis lors de sa présentation officielle aux médias le 9 août 2021.

Des mots qui résonnent fort aujourd’hui car ils résument la situation actuelle de l’équipe, à la différence qu’elle a perdu une année d’un nouveau cycle qu’il faudra, désormais, rebâtir sur des bases solides.

Radhi Jaïdi avait dit deux choses essentielles il y a presque deux ans. L’Espérance de Tunis avait l’ambition, mais pas encore les moyens humains nécessaires pour concurrencer Al Ahly du Caire sur le toit de l’Afrique. Dans la tête de Jaïdi, et ce qui est sans doute son projet sportif, bâtir une équipe compétitive à l’échelle continentale nécessiterait un cycle de deux ans de travail. C’est la deuxième chose essentielle qu’il avait dite. Il avait, d’ailleurs, demandé à demi-mots au public de se montrer patient.

Savoir donner du temps au temps… 

Le public «sang et or» a un défaut majeur : il est impatient et trop exigeant à la fois. Un public qui exige que son équipe remporte tous les titres et tous les ans, ce qui est sportivement irréaliste. Aucune équipe de foot au monde ne rafle les titres chaque saison.

Alors, s’il veut que ses demandes et ses souhaits soient exaucés, le public «sang et or» doit apprendre à se montrer patient. Il doit savoir donner du temps au temps et respecter la durée d’un cycle sportif. Si on n’avait pas poussé Radhi Jaïdi à la porte il y a un an, l’Espérance de Tunis aurait sans doute un bien autre et meilleur visage cette saison. Et ce qui est vrai pour Radhi Jaïdi l’est aussi pour d’autres entraîneurs avant lui, Michel Decastel, Khaled Ben Yahia et Ammar Souayah, notamment.

Aujourd’hui, Hamdi Meddeb doit, plus que jamais, reprendre les choses en main en faisant le ménage au sein des dirigeants qui gravitent autour de l’équipe première de football, voire au niveau du centre de formation des jeunes.

Car une fois le ménage fait au niveau de l’équipe dirigeante, on peut dès lors faire le tri au sein de l’effectif, mais aussi rappeler à l’ordre certains joueurs-cadres, Sedki Debchi et Sabir Bougrine notamment, pas assez convaincants sur toute la saison et pas seulement face à Al Alhly, car ils n’ont pas, à ce jour, donné encore le meilleur d’eux-mêmes.

crédit photo : © Mokhtar HMIMA

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