Déclin de la menace terroriste et exploits sécuritaires : Le risque zéro n’existe nulle part

Aujourd’hui, même si le volume de la menace terroriste a considérablement baissé, notre pays n’est pas à l’abri de nouvelles attaques, car comme l’expliquent les spécialistes en la matière, le risque zéro n’existe nulle part.

Depuis les évènements du 14 janvier, et même avant, la Tunisie a été exposée à la montée en puissance des courants terroristes et des mouvements djihadistes. Des attaques terroristes ont ciblé des lieux publics, un hôtel, des postes de police et de la Garde nationale, des installations militaires et autres, la Tunisie a connu une longue séquence de menace terroriste.

Aujourd’hui, même si le volume de cette menace a considérablement baissé, notre pays n’est pas à l’abri de nouvelles attaques, car comme l’expliquent les spécialistes en la matière, le risque zéro n’existe nulle part.

Mais les innombrables exploits des deux institutions sécuritaire et militaire ont fait que cette menace soit presque nulle et que chaque mois, des terroristes sont arrêtés, des cellules djihadistes sont démantelées et des unités d’appui identifiées. On se rappelle tous, d’ailleurs, de l’opération anti-terrorisme qui a marqué à Ben Guerdane le déclin à l’échelle internationale, de l’organisation terroriste Daech.

Des exploits qui marquent en effet une nette amélioration de la situation sécuritaire en Tunisie. Depuis l’échec, en mars 2016, de l’attaque de Ben Guerdane par un « commando » de l’État islamique, l’engagement jihadiste et terroriste ne cessait de perdre de son attrait et son expression violente décline en Tunisie. Si la diminution des attaques terroristes sur le territoire tunisien depuis 2016 est manifeste, elle est principalement liée à la déroute d’Al-

Qaïda et de l’État islamique à l’échelle internationale, notamment en Irak et en Syrie. Même si plusieurs milliers de jeunes Tunisiens sont partis combattre au Moyen-Orient et en Libye entre 2011 et 2016 et que des Tunisiens ont commis quatre attentats en France et en Allemagne, le pays n’est pas actuellement menacé par un mouvement terroriste armé de masse.

La Tunisie appelle à un « large consensus mondial »

Sauf qu’à vrai dire, en dépit de ces exploits sécuritaires, la Tunisie fait toujours face à la menace terroriste qui peut surgir à tout moment, mais surtout aux conséquences de plusieurs années de radicalisation de certains jeunes et certaines pensées.

D’ailleurs, face à la montée en puissance de la menace terroriste et les incidences socio-économiques de ce phénomène quasi-planétaire sur l’avenir des États, la ministre de la justice, Leila Jaffel a plaidé en faveur d’un « large consensus mondial qui soit en mesure de favoriser l’élaboration d’une stratégie mondiale, globale et efficace ».

Capable d’enrayer le phénomène de l’extrémisme violent et de tarir le financement du terrorisme, cette stratégie mondiale doit opérer dans le respect des législations nationales des Etats et en harmonie avec le dispositif des droits et des obligations découlant des accords internationaux, régionaux et bilatéraux ratifiés régissant la matière, a fait savoir la ministre de la justice.

Lors d’un workshop régional, sur le thème  » la lutte contre le terrorisme et le trafic d’armes « , en présence d’une pléiade d’experts et de spécialistes venant de 19 pays arabes et d’un nombre d’organisations internationales, la ministre a passé au crible les enjeux et les défis de la sempiternelle question des moyens visant à tarir le financement du terrorisme.

Pour elle, cette question s’impose aujourd’hui avec acuité, notamment, avec l’émergence des réseaux criminels transfrontaliers qui réussissent souvent à échapper aux mailles du système sécuritaire des États, pressant les pays du monde entier à raffermir la coopération judiciaire et sécuritaire et à renforcer l’échange des données et d’expertises dans ce domaine.

Les opérations financières suspectes et les activités illégales liées au terrorisme constituent sans nul doute la principale source de financement des groupes terroristes, notamment, avec l’émergence des cryptomonnaies, a fait savoir la ministre, revendiquant en contrepartie une étroite coordination entre les institutions financières des Etats en matière de traçabilité des personnes morales et physiques dont les activités financières sont illicites et suspectes.

Appuyer les efforts tunisiens

Au fait, autant le rappeler, la Tunisie constitue une pièce maitresse dans les stratégies régionales de lutte contre le terrorisme. De par son emplacement géographique et de sa proximité de l’Europe, le pays reste une cible privilégiée pour les plans terroristes.

Dans ce sens, appuyer les efforts de la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme s’avère un impératif pour la stabilité de toute la région. Cet appui passe principalement par la coopération internationale en partageant des renseignements, en échangeant des meilleures pratiques et en fournissant une assistance technique pour renforcer les capacités de lutte antiterroriste du pays.

La formation et renforcement des capacités sont également importants pour investir dans les forces de sécurité tunisiennes, y compris les forces de police, l’armée et les services de renseignement. Cela peut inclure des programmes de formation en matière de lutte contre le terrorisme, de collecte de renseignements, d’enquêtes criminelles et de gestion des situations de crise.

Les pays de la région, notamment ceux de la rive nord de la méditerranée, peuvent apporter leur soutien politique à la Tunisie en renforçant les relations bilatérales et en soutenant une stabilité politique dans le pays.

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