Staff technique | La rançon de l’instabilité : Un football versatile et précaire

 

Les ressorts sous-jacents de l’instabilité des staffs  techniques ont fortement impacté la progression de nos clubs et ont conduit à un nivellement par le bas de notre sport-roi.

Soixante championnats d’élite ont été récemment scrutés par l’observatoire du football (CIES-Football Observatory website) concernant précisément les mouvements d’entraîneurs en cours de saison. Dans le détail, d’après 850 formations étudiées, 487 ont changé de technicien en cours d’exercice, soit une proportion de 57,3% en termes de pourcentage correspondant.

Maintenant, l’information à «mettre en lumière » est en rapport avec la place de choix qu’occupe la Ligue 1 Tunisienne, un championnat qui dispose d’un des taux les plus élevés sur la scène. Ainsi, si au sein des Ligues européennes,  la Premier League (avec 55%) devance la Liga et la Ligue 1 Française (50%), la Bundesliga (44%) et la Série A  (35%), au niveau arabe, la Ligue 1 Tunisienne affiche un état invraisemblable avec un pourcentage de 100%, sachant que nos seize clubs d’élite cette saison ont tous remplacé leurs entraîneurs. La Ligue 1 Tunisienne est suivie par  la Ligue 1 Pro Algérienne (81%), l’Egyptian Premier League (77%), la Botola Pro du Maroc (62%) et la Premier League Libanaise (58%).

Contrecoup, terreau fertile et récession

En football, de nos jours, la réussite a mille et un visages. Pour certains, il s’agit de l’évolution, pour d’autres, de recherche de sensations d’adrénaline et pour d’autres encore de stabilité. Sauf qu’en l’état, chez nous, les ressorts sous-jacents de l’instabilité des staffs techniques ont fortement impacté la progression de nos clubs (comparatif sur la scène continentale) et ont conduit à un nivellement par le bas de notre sport-roi. En fin de compte, le rang tenu par le Team Tunisie (classement Fifa et CAF) n’est que «l’arbre qui cache la foret», sorte de redresseur de torts du football Tunisien ! Image écornée (violence dans les stades), pratiques douteuses (scandale des paris suspects), notre football n’est certes pas répulsif, mais il est loin d’être attractif. Et en l’état, vases communicants oblige (volets conjoncturel et sportif  sont intimement liés), tout est corrélé, à commencer par le contrecoup de l’instabilité des staffs techniques dans nos contrées, véritable terreau fertile qui accentue davantage la récession du football tunisien.

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