l’algérie poursuit sa conquete : La revanche des Fennecs

Rapidement devant au score grâce à un but de Feghouli, l’Algérie a finalement dû attendre la séance des tirs au but pour écarter une Côte d’Ivoire travailleuse. Les Fennecs se vengent de 2015 et retrouveront le Nigeria en demi-finale, demain.

Voilà plusieurs jours qu’il n’y en avait que pour lui : Baghdad Bounedjah, 27 piges et un cœur de crocodile. Parce que tout le monde découvrait ce type refusant de «jouer en Europe» et parce qu’on ne se fait pas offrir des lauriers par Xavi pour rien.
Pourtant, face aux Elephants, Bounedjah a passé sa soirée dans les larmes. Et le mur ivoirien sur lequel s’est empalée l’Algérie, débarquée en force sur ce quart de finale, n’y est pour rien.
Tout ça est la faute d’un penalty envoyé sur la barre de Gbohouo après la mi-temps, qui aurait pu permettre aux Fennecs de prendre un avantage quasi définitif et de s’éviter des sueurs froides. Des bouffées de chaleur qui ont disparu suite à une séance de tirs au but angoissante. L’Algérie poursuit sa conquête.

La partition maîtrisée
Les paroles : « L’Algérie ne nous fait pas peur. Si on met ce qu’il faut, il n’y a pas de raison de perdre ce match». Les actes: si le coucher de soleil donne au début de rencontre un côté poétique, il fait surtout chauffer la trompe des Eléphants, au pas lourd depuis le début de cette CAN, mais débarqués à ce quart de finale pour tout écraser. Du moins, c’était l’idée, ce qui a poussé Ibrahim Kamara à laisser Nicolas Pépé dans sa poche et à abattre la carte Gradel. L’effet ? D’entrée, la Côte d’Ivoire attrape la queue des Fennecs, laisse Mahrez échauffer Gbohouo et déguise Raïs M’bolhi en sauveur sur un pétard allumé par Max-Alain Gradel, mais éteint par le gardien algérien avec l’aide de son poteau.
Cependant, si les Eléphants balancent sans aucun doute leur meilleure période du tournoi, l’Algérie sait éviter les carapaces et être incroyablement froide. Au quart d’heure de jeu, Mahrez, bien aidé par le gros boulot d’un Bounedjah, de nouveau impeccable, souffle ainsi une première poussière dans les yeux de Gbohouo.
Ce qui annonce la tempête. Bensebaini profite d’un ballon récupéré par Baghdad Bounedjah, et laisse Feghouli faire sauter le couvercle (0-1, 20e). Youcef Atal, lui, quitte la soirée après un coup de Kanon, alors qu’une seule question est dans les têtes: comment stopper ces Fennecs ? En plein casse-tête, Wilfried Zaha «s’embrouille» avec Bensebaini, alors que Gradel lâche deux boulettes maîtrisées par Benlamri et M’bolhi. Oui, pour l’Algérie, c’était funambulesque» !

Des hommes en larmes
Sur sa lancée, l’Algérie assiège et tente de porter l’estocade. Bounedjah s’en va choper un penalty dans les pattes de Gbohouo. En vain toutefois. Maladroit, le phare d’Oran échoue sur la barre ivoirienne et laisse instantanément la Côte d’Ivoire creuser sa route vers l’égalisation. Pendant les travaux, Kodjia bute une nouvelle fois sur la défense algérienne, alors que les flèches continuent de voler au-dessus de la tête de Bounedjah. Puis, la récompense : juste après l’heure de jeu, Jonathan Kodjia profite de la faible pression des Fennecs, et d’un M’bolhi un peu mollasson sur le coup, pour se mettre pied gauche et égalise (1-1, 62e). Vexée, l’Algérie se remet à jouer plus qu’à attendre, à secouer le but de Gbohouo, voit de nouveau Mahrez entre les lignes, mais aussi Bagayoko enfiler sa cape de héros.

Frissons !
Un schéma se dessine alors : l’Algérie pousse, joue, Belaïli envoie une cartouche au-dessus, Guédioura allume Gbohouo, mais la Côte d’Ivoire devient un mur sans réelle couleur. Quitte à voir son portier se transformer en « auto-tamponneuse » devant Mahrez, remplacé en fin de match par un Ounas feu d’artifice. L’Algérie n’avait pas disputé de prolongations depuis 2010, mais cela n’empêche personne de refuser de la jouer, et ce, même si Kamara dégaine un vieux cauchemar des Fennecs : Wilfried Bony, double buteur lors du quart de 2015. Seuls frissons : une frappe envoyée au-dessus du but de M’bolhi par Gradel, un ballon sauvé sur la ligne par Zeffane, une tête de Slimani sortie par Gbohouo et surtout un régal de coup franc de Delort. Résultat, l’Algérie et la Côte d’Ivoire se sont empoignées aux tirs au but, et l’explication aura été à la hauteur avec un Atal en pleurs et dans les bras de Belmadi.
Deux ratés (Dié, Bony) côté ivoirien, un côté algérien (Belaïli): l’Algérie est en demi-finales et retrouvera le Nigeria demain.

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