Saïed aux universitaires et académiciens : « Construisons ensemble le chemin de l’espoir et de la prospérité »

La tension est toujours de mise entre la Tunisie et l’occident, pourtant les intérêts sont communs. Alors que la Tunisie fait toujours face à des tentatives d’ingérence étrangère notamment au sujet des libertés et des droits en rapport avec les dernières arrestations, le Président de la République poursuit ses efforts et multiplie ses messages pour préserver la souveraineté du pays.

Ils sont nombreux ces discours parvenant de l’occident et évoquant la situation intérieure de la Tunisie. Si notre pays s’est dit à maintes reprises ouvert à la coopération internationale, certaines positions de capitales étrangères frôlent l’ingérence.

D’ailleurs, c’est dans ce contexte que le Président de la République s’est réuni mercredi avec un grand nombre d’universitaires et académiciens pour discuter des solutions économiques et sociales à même d’aider le pays à surmonter l’actuelle crise.

En effet, le président de la République a remercié les participants à la réunion « malgré les pressions subies par les professeurs durant cette période d’examens dans la plupart des établissements universitaires ».

« Nous sommes réunis, aujourd’hui, pour examiner ensemble les solutions économiques et sociales. Nous voulons des solutions purement tunisiennes émanant de la volonté de notre peuple et répondant à son droit à une vie digne. Encore une fois, je rappelle que nous n’acceptons aucun diktat provenant de l’étranger. La Tunisie regorge de richesses et ne manque pas de compétences et vous en êtes la preuve. Nous n’accepterons pas non plus la cession des services publics et des établissements et des institutions publics relatifs à la santé, l’enseignement, le transport et autres, parce qu’ils font partie des droits de l’Homme et non seulement des droits des citoyens ».

Dans son discours, Kais Saied a insisté sur les solutions nationales qui rompent avec toute tentative d’ingérence étrangère. « Nous sommes réunis aujourd’hui pour réfléchir ensemble, mais aussi pour mettre ensemble de nouveaux concepts et de nouveaux mécanismes et pour se débarrasser des concepts usés et périmés. Nous en sommes capables, construisons ensemble le chemin de l’espoir et de la prospérité. Cassons ensemble les chaînes du passé et les défaillances du présent », a-t-il ajouté.

Et à Kais Saied de rappeler ses engagements : « Pas de privatisation des entreprises publiques et aucune cession du rôle social de l’Etat, dont notamment la santé, l’éducation et le transport ». Il a rappelé, dans ce sens, la lourde responsabilité des professeurs et l’importance de l’enseignement dans tous les niveaux.

Un message au FMI ?

Ces positions que ne cessent de détailler le président de la République ont été interprétées comme un nouveau message adressé notamment au Fonds monétaire international (FMI).

Kais Saied s’oppose à des engagements faits par le gouvernement et approuvés par le FMI. Il s’agit d’une levée progressive des subventions sur les différents produits de base et sur les carburants et la restructuration et la privatisation des entreprises publiques.

Ces engagements, une fois concrétisés, vont, selon le Président de la République, « faire exploser la situation sociale, d’où de grands risques sur la sécurité du pays ».

Ces messages sont également adressés encore une fois à l’étranger. Il faut rappeler que la Tunisie a fait et fait toujours face à des positions inflexibles de la part de certaines capitales occidentales critiquant les derniers rebondissements politico-judiciaires dans le pays. Chose qui a poussé le chef de l’Etat à fustiger ces discours appelant au respect de la souveraineté de la Tunisie.

Il faut rappeler surtout l’arrestation de Rached Ghannouchi et sa mise en garde à vue pour investigation qui ont eu l’effet d’un séisme médiatique et dont les retentissements ont atteint l’étranger. Les réactions tombaient comme une pluie de hallebardes, non seulement en Tunisie, mais ailleurs.

En effet, le cas Rached Ghannouchi a remis la Tunisie sous les projecteurs des forces internationales. Son arrestation a préoccupé certaines forces internationales. Pourtant, le Chef de l’État, Kaïs Saïed, a réitéré à maintes reprises son rejet de toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures du pays, d’autant plus qu’il s’agit d’une affaire de justice.

Nabil Ammar dément

Pour sa part, le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar s’est lancé dans une mission pour préserver la souveraineté du pays au cœur de ces tiraillements diplomatiques.

Lui qui était en visite officielle à Paris, a commenté la condamnation de Rached Ghannouchi à un an de prison pour apologie du terrorisme. « Ce n’est pas parce qu’on est activiste, ancien responsable politique ou journaliste qu’on est, ou que l’on doit être, au-dessus de la loi », déclare-t-il.

Dans ce même contexte, une polémique au sujet des « droits et libertés » a marqué cette visite de deux jours qui visent à renforcer les relations entre les deux pays.

Alors que le Quai d’Orsay était le premier à s’exprimer sur cette visite réitérant l’attachement de la France aux droits et aux libertés publiques en Tunis, Tunis a présenté une autre version des faits.

Le ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé que la question des «droits et libertés» n’avait pas été abordée lors d’une rencontre entre les chefs de la diplomatie tunisien et français, s’inscrivant en faux contre un communiqué du Quai d’Orsay.

« Mais une source au ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé à l’AFP que «la question des droits et libertés n’a pas été abordée lors de la rencontre », a-t-on précisé.

 

 

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