can 2019 – Et l’aventure se poursuit : L’exception tunisienne

Pour l’équipe de Tunisie, l’aventure continue. Ses objectifs remplis, elle aura moins de stress à poursuivre cette CAN qui avait pourtant commencé dans le désordre le plus total.

Tous les observateurs, sans exception, au terme de la première phase, ont qualifié le Team Tunisie d’équipe assez légère pour faire contrepoids à des formations mastodontes, constellées d’éléments qui valent des milliards, comme celles du Maroc, de l’Egypte, de l’Algérie ou du Sénégal.
La première phase, épouvantable de cette CAN, a vu les Tunisiens, complètement dans les nuages. La qualification obtenue sans gagner une seule rencontre a rappelé « l’exception tunisienne» qui sait se tirer des affaires les plus invraisemblables sans laisser de plumes. Et il a fallu cette rencontre contre un géant d’Afrique, le Ghana, pour remettre en selle des joueurs qui voulaient démontrer qu’ils valaient beaucoup mieux que les piètres prestations présentées jusque-là.

Prise en main
Le réveil des Tunisiens, qui croulaient sous les critiques, a été en fin de compte payant. Nous avions toujours pensé qu’ils possédaient de très bons joueurs, et qu’à l’inverse des autres formations africaines bien servies par la présence agissante de « noms » au niveau des meilleurs clubs européens, ils pouvaient se positionner et faire souffrir les meilleurs. A condition d’être fin prêts physiquement et surtout moralement et collectivement. Cette condition a mis du temps pour apparaître au registre de nos joueurs, que personne n’a reconnus à la faveur des premières sorties. Ce réveil au bon moment, allié à l’expérience tunisienne, plus à l’aise au niveau international, a en fin de compte fait la différence. Les camarades de Khazri, revenu à son niveau, qui n’avaient pas réussi à remporter un seul match depuis le début de l’épreuve (quatre nuls, le dernier gagné face au Ghana aux tirs au but, 1-1, 5-4 aux t. a. b.), se sont repris au bon moment.

La réaction malgache
Les Tunisiens craignaient la réaction des Malgaches qui avaient démontré de bonnes choses lors de la phase éliminatoire.
Ils ont réussi à contenir leurs adversaires et à dominer grâce à leur meilleure lecture du jeu et à l’application stricte des consignes de prudence, dans les zones de vérité, pour contrôler manifestement un ensemble certes bon triporteur de balle mais assez limité sur le plan de l’efficacité. L’équipe tunisienne a en effet enregistré à l’occasion de cette rencontre treize tirs contre seulement quatre pour les Malgaches. Ce regain de moyens prouve, de toutes les façons, que l’équipe n’était pas prête à l’entame de cette compétition que nous savions éprouvante physiquement et surtout mentalement. La chaleur et l’humidité ont fait le reste. Elle s’était bonifiée au fil des rencontres et de …la vie en commun. Passons sur les responsabilités des défaillances qui ont fait couler beaucoup d’encre. Les raisons en effet sont multiples, mais il est évident que les Tunisiens savoureront dans le cas présent leur relance, leur solidarité retrouvée et surtout leur volonté de se battre et d’imposer leur façon de jouer. Mais pour éviter de retomber dans les mêmes travers, réserveront-ils, une fois cette CAN terminée, une partie de leur bonheur à dresser un bilan sans replis ni fioritures trompeuses pour se prémunir de pareilles mésaventures.

Légitimes et fondées
L’équipe revenue de loin après des critiques acerbes, légitimes et fondées, a su remonter la pente, surtout moralement, pour se reprendre en main. Le cadre technique a également revu ses relations et calculs de probabilité en favorisant la logique, la fraîcheur et la disponibilité effective des éléments mobilisés. La concentration et le désir de bien faire en s’appliquant, à l’image de la bonne organisation de la défense à la faveur de la sortie, psychologiquement importante, contre le Ghana, a fait le reste.
Il n’en demeure pas moins que le football n’étant pas une science exacte, il y a encore bien des choses à faire pour atteindre de nouveaux objectifs. Le bonheur de l’équipe de Tunisie est bien de se trouver à la tête d’un effectif de très bonne valeur, sans qu’il y ait dans ses rangs des joueurs que l’on peut classer parmi les super vedettes du football mondial. Et c’est là la force de cette formation à la moyenne d’âge de vingt-quatre ans. Maintenant, quinze ans après, la Tunisie se retrouve en demi-finale. Elle la disputera contre le Sénégal demain. Ce qui ne lui était plus arrivé depuis 2004.

Tout est possible
Si notre évaluation des moyens et disponibilités apparentes, au terme de ces quarts, est bonne, l’équipe de Tunisie est entrée en période de forme. Par contre, ses adversaires potentiels sont eux à la fin de cette période et c’est ce qui démontre que ces formations, qui ont brillé, impressionné, ont quelque peu souffert pour s’imposer. D’ailleurs scores, minutage et…ratages de la part des meilleures individualités le prouvent. Les chances tunisiennes, sans beaucoup rêver et prendre ces estimations pour des réalités acquises, deviennent évidentes.
De toutes les façons, les objectifs atteints, nos représentants, en toute décontraction mais certainement avec la même détermination, chercheront à se saisir de la cerise sur le gâteau. Une accession en finale suffira à leur bonheur.
Quant au nôtre, nul ne le cache, sans vanité ni fanfaronnade, il est évident, car « l’appétit vient en mangeant », dit-on. Et qui sait, sur un match, tout est possible…

Youssef Chahed félicite la sélection
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a vivement félicité le peuple tunisien suite à la qualification de la Tunisie au dernier carré de la CAN: « Bravo aux Aigles. Beaucoup de rage de vaincre. Une performance exceptionnelle. La Tunisie est en demi-finale. Félicitations à tous les Tunisiens », a-t-il affirmé.

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