« L’Arbre de l’imaginaire » de Amor Ghedamsi : Le retour aux sources…

 

« L’arbre de l’imaginaire est l’arbre des origines… C’est une notion d’avant le langage, lorsque les entités vivantes parlaient avec les humains et que les uns émanaient des autres… »

Lors de ma visite à cette nouvelle exposition « L’Arbre de l’imaginaire » à la galerie Mille Feuilles à La Marsa,  j’ai pris tout mon temps de me fondre parmi les éléments de la fouille ou les multiples fouilles de l’enfant du désert Amor Ghedamsi, l’artiste silencieux et souvent hagard…Porté par Sa mémoire enracinée  dans les fonds de la terre fossilisée de ses ancêtres les berbères, il plonge souvent son regard dans les chemins chaotiques de la vie citadine où il puise, sans fin, tout ce qu’il trouve dans les méandres des règles et habitudes de la société de consommation. Que de chemins parcourus, que d’amas de déchets récoltés au service de sa longue expérience de l’art de la récupération et sa détermination à prolonger son errance entre les empreintes du passé et du présent. Dans ce « Magma » de matières plastiques, de déchets et d’objets propres aux besoins de  l’Homme moderne,   qui ont mis la nature et les océans en détresse et ont  accéléré la marche du changement climatique. Sans compter la gravité des nouveaux codes du comportement humain à l’heure de cette machine infernale dénommée : l’Intelligence Artificielle… Par son art, par sa force et sa faiblesse, Amor Ghedamsi, toujours habité par le silence des vents du sud, et grand observateur du temps qui passe, s’est toujours employé à recomposer et à conjuguer les formes humaines et animales dans ses œuvres. Son élan de liberté et d’intense créativité dialogue toujours avec le propre de l’Homme à travers les âges et les civilisations.

Dans cette course affolée du temps qui passe, l’artiste marche à contre-sens, il colmate, rassemble et grave des formes, des signes et toutes sortes de supports qui témoignent de sa propre prise de conscience d’aller vers l’essentiel…

Ce grand assemblage de fragments, d’images et de scènes de la vie humaine et animale, des contes et légendes, des traces du grand héritage de l’humanité…Toute cette grande composition est sous le signe de « L’Arbre imaginaire »… C’est une invitation, un retour aux sources de nos valeurs, de nos racines berbères, sans oublier les influences anciennes allant de la période Paléolithique, Byzantine, Romaine et Islamique qui ont marqué l’histoire de notre Tunisie.

« L’Arbre de l’imaginaire » d’Amor Ghedamsi   va continuer sa quête de l’art, si bien révélée par la présente citation de l’un de ses pères spirituels Abdelkébir Khatibi : « l’artiste apprivoise le passé quand il invente le futur ».

Un voyage assuré pour l’intemporalité !

Faouzia Sahly

(Artiste plasticienne)

  *(Extrait de la traduction de la présentation de A.G)

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