L’entreprise autrement | La Sécurité, encore et toujours

 

Le mot sécurité devrait s’écrire en capitales dans chaque entreprise. Ce mot, mieux encore ce concept doit, en effet, s’écrire sur tous les murs et s’inscrire dans tous les ordres du jour. Il doit faire partie de toutes les décisions et les tâches et s’incruster dans tous les esprits.

La sécurité doit devenir, donc, dans chaque entreprise, une préoccupation majeure du management, d’abord, puis du reste des personnes qui y travaillent et même de celles qui s’y rendent pour une raison ou une autre. Surtout dans des secteurs connus pour être à hauts risques, comme celui des produits chimiques ou radioactifs ou celui des explosifs ou encore celui des lieux de travail où il y a des machines en mouvement (engins) ou fixes, mais avec des organes mobiles (obligatoirement protégés grâce à un système fiable et inviolable).

Risques et dangers (un danger est un risque devenu capable de provoquer l’irréparable, de façon imminente), et ils sont en grand nombre, doivent donc être éliminés afin d’éviter que l’entreprise, ainsi que les personnes, qui sont à l’intérieur comme à l’extérieur, n’y soient pas exposées. Certains risques et dangers pouvant, en effet, se révéler fatals pour elle en tant qu’entité et/ou les personnes en question.

Aujourd’hui et après de longues années de lutte contre ces fléaux et de lourdes pertes subies en conséquence, il n’est plus admis pour l’entreprise et aussi pour son environnement et ses partenaires d’enregistrer un accident de quel type qu’il soit. L’on parle couramment de l’objectif durable du «Zéro accident». Devenu une réalité dans bon nombre d’entreprises.

Des systèmes de management de la sécurité ont été ainsi élaborés pour chaque type de risque et où le facteur humain dans la survenue des incidents et des accidents est circonscrit. Entrant dans le cadre de politiques de sécurité, ils sont supportés par des normes techniques rigoureuses et universelles afin d’aider à identifier, puis à éviter risques et dangers. Systèmes mis en place et gérés par des spécialistes de chaque type de risque.

Cela nécessite donc une implication directe et surtout sans faille, c’est le mot, des décideurs au sein de l’entreprise et même des autorités publiques, dont l’intervention est sollicitée à tous les niveaux. Il est impératif que la sécurité devienne une culture de et dans l’entreprise, une seconde nature même.

Un petit tour d’horizon des principaux risques et dangers qui menacent l’entreprise et/ou qui la transforment elle-même en menace est, à notre humble avis, nécessaire pour mieux se rendre compte de l’importance de la question.

Mais disons tout de suite qu’un risque, à la différence d’un danger, est généralement invisible et parfois imprévisible. Toucher des fils électriques nus, sous tension, est un danger, parfois mortel, manipuler un appareil alimenté en électricité comporte des risques car il peut conduire, dans certaines conditions, à l’électrocution.

Hélas, bon nombre de travailleurs continuent de penser risques et dangers, surtout du type professionnel, en termes de primes. Pour eux, ces fléaux sont fatals et le fait de les côtoyer doit pour eux se traduire en une compensation en espèces ou en nature. Or, comme ne cessait de le répéter le Pr Abdelaziz Ghachem, père de la médecine du travail et de la médecine légale en Tunisie, «il faut supprimer le risque, non le primer».

Nous citerons, à titre d’exemple, le risque d’incendie et celui de vol et criminel en général, très fréquents, celui englobant les accidents du travail dont les accidents de trajet, le risque financier, le risque judiciaire, le risque social, le risque informatique, celui de produire et/ou commercialiser des produits et des services comportant des risques et des dangers pour les consommateurs, celui de déverser des rejets nocifs pour l’environnement, donc contre la vie, celui de provoquer des accidents majeurs ceux qui s’étendent avec un grand impact et une grande ampleur engendrant des catastrophes, etc.

Qu’ils soient communs ou majeurs, risques et dangers peuvent avoir les mêmes causes, mais des conséquences catastrophiques dans le second cas. Un incendie peut démarrer à cause d’un mégot mal éteint. Si l’incendie est rapidement et efficacement maîtrisé les dégâts peuvent être très limités.

Mais si le feu s’étend ou rencontre des matières très inflammables ou explosives, l’incendie peut alors détruire tous les bâtiments, ce qu’ils renferment avec et même causer de lourds et graves dégâts à l’environnement, social, économique et écologique de l’entreprise.

Ce qui implique l’élimination des causes premières, mais aussi celles qui pourraient conférer à l’incident un caractère plus grave et à l’accident commun de se transformer en accident majeur. Cela nécessite non seulement un travail de mise en place des systèmes de management évoqués plus haut, mais aussi d’assurer leur application rigoureuse.

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