Une première année réussie à l’ESS : L’inusable Othmane Jenayeh !

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Son retour aux commandes a été la plus grande réussite de l’Etoile. Son vécu, ses qualités de président-connaisseur de foot lui ont permis de mettre son club sur la bonne voie.

Le retour de Othmane Jenayeh à la barre de la présidence de l’ESS, dans le cadre d’un comité désigné pour remplacer Maher Karoui, n’était pas au début applaudi par tous les supporteurs. Ils respectent certes Othmane Jenayeh, l’ex-grand joueur de l’Etoile des années 70 et l’ex-président qui a fait l’âge d’or de l’ESS dans les années 90, mais avaient de forts doutes.

Son image aux côtés du président de la FTF en train de parapher un prêt de la Fédération d’un montant de quelques millions de dinars pour payer les amendes infligées par la Fifa n’était pas sans susciter quelques réserves. Elle était même «humiliante» pour maints supporteurs étoilés qui pensaient qu’un grand club comme l’ESS a le public et les mécènes qui lui permettent de payer ses dettes et ne pas avoir recours au président de la FTF. Mais l’ancien-nouveau président raisonnait autrement : pragmatique, il savait bien que c’est une autre époque et que les ratages de gestion des dernières années ont fait de l’ESS un club en difficulté. Il a clos, un à un, les dossiers de litiges et en premier lieu celui de Coulibaly (cession de Dhaoui à Al Ahly), il a su lever l’interdiction de recrutement en janvier pour renforcer l’équipe avec des joueurs «bon marché» comme Abdelli, Jaziri, Chammakhi, Sidibé et Jelassi. Le tout en mettant de l’ordre dans la maison: Jenayeh, en dirigeant rusé et qui a fait ses preuves, a ramené Zied Jaziri à ses côtés pour éviter de le mettre sur son dos, et pour calmer une partie du public étoilé. Au moment où Mohamed Mkacher, trahi par la chance et par ses joueurs  cadres en dépit d’un grand travail fourni, a perdu le bonus de la première place et s’est fait éliminer en Coupe, Othmane Jenayeh a rappelé Faouzi Benzarti dont il n’est pas un grand fan. Pour un effectif respectable, mais moyen à l’entrejeu et en attaque, il fallait un entraîneur autoritaire et qui, à court terme, pouvait faire quelque chose. A l’arrivée, et bien que cette Etoile ne soit pas la plus flamboyante et la plus spectaculaire, elle va remporter haut la main un titre de champion qui porte plus d’un symbole. Pour sa première année de réforme et de remise de l’ordre, Jenayeh réussit avec beaucoup de tact et de patience à rafler le sacre et à redonner le sourire à toute une région. C’est cela un grand dirigeant, c’est cela un président de club qui sait manager son club selon les moyens et les contraintes. Ce n’est pas un président milliardaire qui se permet tout, ce n’est pas un président distrait et influençable qui n’a ni argent ni idées, Othmane Jenayeh appartient à cette ancienne école, celle de la rigueur et surtout de la discrétion.Peu parleur, sobre, calme au moment de la victoire comme celui de la défaite et bien averti, Jenayah est à plus de 50% du sacre étoilé. Le poids des années ne l’a pas freiné, au contraire, il l’a «dopé» !

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