Le large score obtenu devant la modeste sélection de Sao Tomé-et-Principe ne doit pas cacher les difficultés rencontrées par notre onze national durant la première demi-heure de jeu. Le mental et la percussion : voilà deux axes sur lesquels le sélectionneur national doit travailler durant la période à venir.
La logique a été finalement respectée et l’équipe de Tunisie a obtenu une écrasante victoire face au Sao Tomé-et-Principe. Sauf que le score de 4-0 n’est pas si significatif au vu de la modestie du premier adversaire de l’équipe nationale aux éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Le Sao Tomé-et-Principe ne s’est jamais qualifié ni à la CAN ni à la Coupe du monde et ses derniers résultats aux qualifications de la CAN de Côte d’Ivoire en disent long sur son niveau réel. Lors de ces éliminatoires de la CAN, le Sao Tomé-et-Principe a été malmené par le Nigeria lors de la double confrontation qui a opposé les deux sélections. D’abord à domicile où les Santoméens se sont pris une raclée sur le score sans appel (0-10). Au match retour, les Nigérians étaient plus cléments en se contentant d’inscrire 6 buts dans les filets santoméens.
Ceci dit, on s’attendait à ce que notre team national écrase d’entrée le Sao Tomé-et-Principe et que nos internationaux déroulent leur jeu comme à l’entraînement. Sauf que durant la demi-heure de jeu, on a eu peur pour notre sélection nationale, à même de se projeter dans le prochain match contre le Malawi. Car au vu des difficultés rencontrées par notre team national à trouver ses repères sur le terrain, une demi-heure durant, il y avait de quoi se demander s’il parviendra à tenir la cadence contre le Malawi, après-demain.
Le ballon tournait dans le vide…
On ne sait pas quelle mouche a piqué les Aigles de Carthage. Ce qu’on sait par contre, c’est qu’ils ont failli s’écraser au décollage, tellement ils étaient mauvais. Tellement ils paraissaient désorientés, n’arrivant pas à pénétrer la zone de réparation adverse.
Rapides et variant leur jeu, les Santoméens ont réussi à imposer, une demi-heure durant, leur rythme à leur hôte tunisien, sans être dangereux pour autant. En contrepartie, le rythme imposé par l’adversaire a fait en sorte que le ballon tournait dans le vide quand il était aux pieds des camarades de Youssef Msakni.
Une première mi-temps
à oublier !
Il a fallu attendre la 37’ de jeu pour voir l’attaque tunisienne déverrouiller enfin une défense santoméenne résistante à souhait. La balle arrêtée a constitué la solution pour tromper la défense adverse, étant donné que le but de Meriah a été marqué sur un corner.
Malgré le but marqué, qui a permis de sauver un tant soit peu les meubles, la première mi-temps est à oublier. Aucune création dans le jeu et des repères complètement perdus face à un adversaire le moins qu’on puisse dire modeste. Bref, une prestation inquiétante durant cette première mi-temps qui doit amener Jalel Kadri à y méditer.
Les jambes libérées
Le but de Yassine Meriah a, tout de même, libéré les jambes, et l’équipe nationale a pu retrouver ses repères bien que le score final, aussi large soit-il, ne soit pas si cher payé.
Ceci dit, il y a quelques éclairs dans la grisaille : Wajdi Kechrida qui a donné des solutions sur le couloir droit, mais aussi Hamza Rafia, auteur d’un joli but. Quant à Youssef Msakni, on ne l’a pas vu trop à l’œuvre et même si son but dénote un talent pur. Il doit, quand même, s’investir davantage sur le terrain, rien que pour donner l’exemple à ses camarades.
Et comme l’équipe s’est libérée avec les buts marqués, le sélectionneur national a pu donner du temps du jeu à Amin Cherni, Anas Haj Mohamed, Sayfallah Ltaïef et Houssem Tka. L’équipe nationale a besoin de sang neuf.
Bref, le large score obtenu devant la modeste sélection de Sao Tomé-et-Principe ne doit pas cacher les difficultés rencontrées par notre onze national durant la première demi-heure de jeu. Le mental et la percussion : voilà deux axes sur lesquels le sélectionneur national doit travailler durant la période à venir.
Car, rien qu’après-demain, un difficile déplacement attend notre team national chez le Malawi. Le prochain adversaire de la Tunisie à ces éliminatoires du Mondial 2026 est allé chercher la victoire au Liberia (1-0) pour le compte de la 1ère journée. Il faudra se ressaisir et rester sur la lancée et l’état d’esprit qui a régné durant la deuxième mi-temps du match de vendredi pour espérer réussir celui d’après-demain.
Ils ont dit
Jalel Kadri : « Des défaillances à corriger »
« C’est une bonne victoire pour ce début de parcours en qualifications malgré les difficultés rencontrées en première mi-temps. Nous avons pris notre adversaire au sérieux, mais nous n’avons pas trouvé de solutions en attaque. Au fil du match, nous avons réussi à imposer notre jeu et à dominer notre adversaire. Je crois que les équipes africaines ont beaucoup progressé et il n’y a plus d’équipes faciles, ce qui nous oblige à bien gérer nos prochains matches aussi bien sur le plan défensif que défensif. Ceci dit, il existe encore des défaillances au niveau de l’efficacité offensive qu’on doit corriger. Par ailleurs, c’est un large succès qui est bon pour le moral, avant de se rendre au Malawi, vainqueur en déplacement du Liberia (1-0). On doit ramener une deuxième victoire surtout que tous les joueurs affichent une bonne forme, excepté Mohamed Ali Ben Romdhane qui est rentré en Hongrie pour poursuivre sa rééducation avec le staff médical de son équipe ».
Naim Sliti : « Le chemin est encore long »
« Nous avons rempli notre mission convenablement et remporté une victoire convaincante qui nous place en tête du groupe. Il s’agit d’une précieuse victoire à tous les niveaux, surtout pour le moral. Nous devons poursuivre sur la même lancée face au Malawi, car le chemin est encore long».
Wajdi Kechrida : « Un bon volume de jeu »
« Nous avons produit un bon volume du jeu et réussi à profiter des erreurs défensives de l’équipe du Sao Tomé pour la dominer bien que cette dernière ait défendu crânement ses chances. C’est une victoire bonne pour le moral et une bonne préparation pour la Coupe d’Afrique des Nations qui commencera dans deux mois en Côte d’Ivoire ».
Aissa Laidouni : «Il n’existe plus d’équipe facile »
« Ce match nous a prouvé qu’il n’existe plus d’équipe facile en Afrique. Toutes les sélections se valent et sont en course pour le même objectif qu’est la qualification au Mondial. Nous étions pourtant à la hauteur. Nous avons fait l’essentiel. Pour ma part, j’ai mis mon expérience à la disposition du groupe. Nous devons continuer sur la même lancée tout en corrigeant les erreurs pour être prêts pour les prochains matches, à commencer par le Malawi que nous devons absolument battre pour conforter notre leadership du groupe ».