Le pari de la cohabitation

Le Président Béji Caïd Essebsi est parti, avant-hier, pour sa dernière demeure, laissant derrière lui une Tunisie aux prises avec ses choix d’avenir et tous les espoirs d’une cohabitation que les grandioses obsèques nationales ont comme promis et présagés.

Dépassant les désaccords et les suspicions opposant leurs grandes familles politiques et leurs convictions idéologiques, réformateurs centristes et islamistes se sont donné la main pour rendre à Béji Caïd Essebsi un vibrant hommage pour l’ensemble de ses apports à la libération nationale, à la construction de l’Etat indépendant et à l’édification de la République démocratique réconciliée, suite à la Révolution du 14 janvier.

La présence solennelle et les témoignages émouvants de tristesse et de reconnaissance des chefs de nombreuses nations du monde ont apporté une formidable caution internationale et un consensus rassurant à l’appui de l’œuvre du regretté Président et des messages et recommandations qu’il nous a légués.

Il a agi à reconstruire l’unité nationale et à réhabiliter l’Etat républicain, ainsi qu’à asseoir la démocratie institutionnelle et à respecter le fonctionnement des institutions. Il est mort le jour anniversaire de la proclamation de la République, un fait du Destin. Il s’est appliqué à redresser les incohérences de la Constitution dans la dynamique du sit-in moderniste du Bardo… De même qu’il a su concrétiser un large consensus démocratique de gouvernement suite à son élection à la présidence de la République en 2014, suivie de celle de son parti aux législatives, à la première place. Et il a tenu à mettre sur pied une équipe gouvernementale consensuelle regroupant plusieurs partis autour des deux premiers : Nida Tounès et Ennahdha.

La rupture du consensus à la veille de son élargissement par le biais du projet d’«Accord de Carthage 2» restera un mystérieux secret, mais les obsèques nationales et le caractère international largement consensuel qu’ils ont revêtu sont désormais un contraignant appel à l’unité et à la cohabitation. Dans la diversité et la convergence.

Car l’idée d’un Président modéré consensuel fait son chemin. Afin d’écarter tous les dangers qui planent sur la région.

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